L’éducation est cette pratique qui assure la formation de la personnalité afin de faciliter son insertion sociale. C’est la raison pour laquelle nos ancêtres ne badinaient jamais avec elle. Toutes les étapes étaient merveilleusement bien suivies, mais les parents d’aujourd’hui délaissent l’éducation des enfants entre les mains de la rue d’où toutes les conséquences auxquelles la société est victime.
Les psychopédagogues sont unanimes pour dire que l’éducation se passe à trois niveaux complémentaires qu’il ne faudrait jamais briser si nous voulons une personnalité complète. L’éducation commençait au sein de la famille qui avait pour rôle majeur d’inculquer les valeurs nécessaires pour l’insertion sociale des enfants. Les valeurs de la personnalité comme la politesse, le respect, la salutation, etc.; leur étaient enseignées au sein de la famille jusqu’à un certain âge. Ensuite, l’enfant complétait cette phase avec ses pairs dans la rue.
L’éducation par les pairs est importante puisqu’elle permet à l’enfant de faire de nouvelles découvertes que la famille n’a pas su lui donner. Mais elle ne portera ses fruits que si la première phase est bien exécutée. Enfin, l’enfant complétait son cycle éducatif par l’école où il découvrait des réalités complètement différentes de celles de sa société. Ainsi, à l’âge adulte, nous avions des personnalités complètes, incorruptibles. Pendant ces temps, l’adultère, le mensonge, la calomnie, etc.; étaient des vices.
Cependant, dans les sociétés actuelles nous constatons un renversement des valeurs. Ce qui était considéré comme vice est devenu une vertu. La corruption, l’adultère, la calomnie, le massacre, la délinquance juvénile, et j’en passe, sont le sort de nos sociétés. Pourquoi ce revirement? Est-ce le sens même du développement?
Ce renversement est juste dû à un désengagement éducatif des parents. Les étapes sont brulées. L’éducation familiale est en mal puisque les parents disent n’avoir plus le temps pour les enfants. Par conséquent, ceux-ci sont livrés à leur sort dans la rue. Ils passent la journée entière entre les ruelles à apprendre des pratiques néfastes pour leur santé: drogue, cigarette, chicha, prostitution, etc.
Dans cet élan et surtout habitués à ces pratiques, l’école devient un carcan pour eux. Alors, puisqu’il n’y a pas de contrôleurs, ils passent la journée au “grin” sans mettre les pieds en classe. À l’heure des descentes, ils reviennent à la maison. La nuit, ils prennent le même chemin devant les parents sans que personne ne leur dise d’aller apprendre leurs leçons.
Mon pays va mal. Les familles sont remplies d’enfants ne connaissant pas leur père. Si c’est cela notre développement, alors ce développement est plutôt un enveloppement généralisé nous mettant dans un gouffre. Les enfants qui sont censés prendre la relève évoluent dans la pure inconscience en se battant, en s’entre-tuant pour des futilités.
Les parents doivent savoir que tout leur travail sera vain si ceux pour qui ils travaillent évoluent dans le pur parasitisme. Le premier devoir pour un parent, c’est de veiller à l’éducation de ses enfants à la maison, dans la rue et à l’école pour qu’aucune étape ne soit violée. Cela est nécessaire pour sauver toute la nation.
Fousseni TOGOLA, Philosophe et blogueur à Doniblog
Le Pays-Mali