Le taux de prévalence de la planification familiale est «aujourd’hui» autour de 21% en Côte d’Ivoire, a indiqué lundi à Grand-Bassam (40km au Sud-Est d’Abidjan), Dr Tanoh Gnou, le directeur coordinateur du programme national de la santé mère et de l’enfant en Côte d’Ivoire.
« La situation de la planification familiale en Côte d’Ivoire s’est nettement améliorée. Nous nous étions fixés comme objectif l’atteinte d’un taux de prévalence en 2020 de 36%, mais aujourd’hui, nous sommes autour de 21%. Nous nous étions fixés comme objectif d’atteindre 514 000 nouvelles utilisatrices et nous sommes au-delà», a dit M. Tanoh à APA en marge d’une réunion-bilan de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) sur la délégation des tâches dans l’offre des services de planification familiale en Afrique.
Cette réunion qui réunit vingt pays africains et une centaine de participants, a notamment pour objectif de faire le bilan de la « délégation des tâches» dans l’offre des services de la planification familiale dans la région et « mettre à jour» les pays africains relativement aux dernières directives de l’OMS sur les méthodes contraceptives.
La délégation des tâches en matière de planification familiale, c’est de pouvoir offrir des services de contraception à un large éventail de prestataires qui permet non seulement l’accès, mais, aussi la disponibilité de ces services. Selon M. Tanoh, la Côte d’Ivoire a fait un bond qualitatif dans les méthodes contraceptives.
Auparavant, dans la partie institutionnelle de cette activité, Eugène Aka Aouélé, le ministre ivoirien de la santé et de l’hygiène publique a déploré dans un discours d’ouverture que dans les pays africains, les indicateurs relatifs au couple mère-enfant sont largement en deçà des espérances.
« La planification familiale est une intervention peu coûteuse et est efficace dans la lutte contre les décès maternels… Je suis persuadé que les résultats de vos assises seront pour nous une boussole », a poursuivi M. Aouélé regrettant la faiblesse de la prévalence contraceptive dans les pays africains qui est en moyenne de 28% selon l’OMS.
« Force est de constater que bien qu’ils soient essentiels pour la réalisation de la plupart des engagements pris au niveau global et régional, l’accès universel et l’utilisation de services de planification familiale de qualité restent ainsi un défi majeur dans la région africaine de l’OMS», a fait remarquer pour sa part, Dr Jean-Marie Yaméogo, le représentant résident de l’OMS en Côte d’Ivoire.
Ces assises qui interviennent trois ans après celle de 2016 à Ouagadougou ( Burkina Faso) sur la délégation des tâches dans l’offre des services de planification familiale, a souligné M. Yaméogo, permettront « de nous mettre à jour par rapport à certaines récentes directives de l’OMS, de faire le point sur les progrès accomplis au niveau des pays et de partager les bonnes pratiques» en matière de planification familiale.
Une vingtaine de pays africains dont la Côte d’Ivoire, le Mali, le Niger, le Malawi, le Ghana et le Bénin, prennent part à cette réunion-bilan qui s’achèvera vendredi.
Selon le groupe inter agences des Nations-Unies, chaque année en Afrique subsaharienne, 196 000 femmes meurent des complications liées à l’accouchement et à l’avortement. En Afrique, plus de 4 femmes sur 10 en âge de procréer veulent éviter une grossesse, soit 125 millions de femmes au total.
Cependant 47% des femmes qui ne veulent pas tomber enceintes, soit 58 millions en 2017, n’utilisent aucune méthode contraceptive ou utilisent des méthodes traditionnelles dont l’efficacité n’est pas démontrée.
LB/ls/APA