Les catholiques du Mali se retrouveront les 23 et 24 novembre (samedi et dimanche) à Kita pour le 48è pèlerinage national. La Conférence épiscopale du Mali a choisi, cette année, le thème : «Avec Marie, pour un Mali nouveau». Le choix de ce thème s’explique par la situation socio-politique et sécuritaire de notre pays.
Pour Jean Joseph Fané, la préposition «avec», révèle que nous ne sommes pas seuls dans l’engagement que nous demandons dans ce pèlerinage. Nous sommes avec Marie, mère de Jésus et de l’Église, une Sainte, dont l’intercession est révélée dans la Bible, a-t-il expliqué. Avec Marie, chaque pèlerin, chaque citoyen, est appelé à prendre sa place dans la construction d’un Mali nouveau. Ce Mali, a-t-il dit, n’est pas une réalité à inventer, mais invite pour chaque citoyen à prendre conscience du renouveau qu’il doit apporter dans sa vie en termes de changement de comportement, de mentalité, de conviction et de pensée. Afin que la paix et la fraternité, l’honneur et la justice adviennent pour le respect de la dignité du citoyen et la construction de notre chère patrie.
Les organisateurs attendent, cette année, près de 7.000 pèlerins à Kita. L’animation de ce grand événement sera assurée par le diocèse de Bamako. Le pèlerinage signifie que nous marchons ensemble unis dans la même foi, la même espérance, la même charité avec Marie qui nous accueille à Kita.
Pourquoi cette contrée ? En 1868, le Pape Pie IX confia l’évangélisation du Mali à Monseigneur (Mgr) Lavigerie, archevêque d’Alger, nommé délégué apostolique pour le Sahara et le Soudan. Le Mali s’appelait alors le Soudan, et la seule ville de notre pays connue par les Européens était Tombouctou, a expliqué l’abbé Amadou Kizito Togo dans le document «Église catholique du Mali, 130 ans d’évangélisation».
Selon lui, l’évangélisation de notre pays aurait pu débuter à Tombouctou, car les Missionnaires envoyés par Mgr Lavigerie tentèrent à deux reprises d’y apporter la foi chrétienne. Hélas, les deux équipes des Pères Blancs furent massacrées par leurs guides dans le désert avant d’arriver à Tombouctou. Donc, la christianisation par le nord du Mali semblait impossible. Ils pénétrèrent alors par l’Ouest du pays.
C’est ainsi que les Pères du Saint-Esprit ou «Spiritains» se sont installés le 20 novembre 1888 à Kita-Makanjanbugu. Ils sont venus du Sénégal en même temps que Louis Archinard, l’agent principal de la colonisation du Mali par la France. Archinard fut un protestant, mais il installa les Missionnaires catholiques à Kita. ll s’agissait des Pères Guillet, Montel, Marcot et Diouf (un Sénégalais) et des frères Zénon et Isaac.
Le frère Isaac modela avec la terre du marigot de Bangassi, la statue de Notre-Dame du Mali. Elle a été cuite sur place comme nos canaris avec le bois ramassé par les premiers chrétiens. Cette statue est donc malienne. Ainsi, en 1963 les évêques du Mali instituèrent un pèlerinage national marial à Kita qui abrite la plus ancienne paroisse de notre pays et possède une statue historique de Marie.
Comme le disait Mgr Luc Sangaré, cette statue «mérite de concrétiser la dévotion du peuple chrétien malien à Marie». La statue, transférée dans les églises paroissiales successives, se trouve aujourd’hui dans le nouveau sanctuaire.
Qu’est-ce qu’un sanctuaire?
Le mot, du latin sanctuarium, dérivé de sanctus, saint désigne des lieux de culte (temples, églises, espaces consacrés à des célébrations, lieux de pèlerinage). Il signifie aussi la partie considérée comme la plus sainte d’un édifice religieux. Dans les églises catholiques du rite latin, le sanctuaire est la partie du chœur située autour de l’autel, où se déroulent les célébrations liturgiques et spécialement l’Eucharistie.
C. DIALLO
Source: L’Essor-Mali