Tous les ans, depuis 1994, il rend hommage aux journalistes qui exercent leur métier dans des conditions périlleuses pour permettre d’accéder à une information libre. Le prix Bayeux des correspondants de guerre 2022 a été attribué, samedi 8 octobre, à des reportages traitant pour la plupart de l’Ukraine.
En photo, Evgeniy Maloletka d’Associated Press (AP) est récompensé pour son reportage multimedia avec Mstyslav Chernov (prix image vidéo) sur la chute de Marioupol. Mstyslav Chernov a rendu hommage aux populations civiles du conflit : « il ne s’agit pas ici tant de journalisme que des victimes ». « Le journalisme sera toujours moins important que les gens qui souffrent, nous avons pu sortir de Marioupol, tout le monde n’a pas eu cette chance, il était primordial que le matériau original puisse sortir avec nous », a-t-il poursuivi.
Le visage grave, M. Maloletka a lui salué le fait que « l’espoir de l’Ukraine soit visible », il est « très important que les journalistes parlent » de l’invasion. « Ma ville natale, Berdiansk, est occupée, je rentre du front et cette zone est détruite, il y a déjà eu trop de sang versé, il est temps de mettre fin à ce conflit », a-t-il ajouté, avant que le public se lève pour les applaudir. Le prix photo du public va également à un photoreporter d’AP, Vadim Ghirda.
Reportage au Burkina Faso
En presse écrite, le premier prix du jury international est décerné à Mariam Ouedraogo pour son reportage au Burkina Faso « Axe Dablo-Kaya : la route de l’enfer des femmes », aux éditions Sidwaya, qui décrit le terrible voyage de femmes violées dans l’étau d’une route en proie à deux groupes terroristes. En duplex depuis Ouagadougou, émue, elle a lâché dans un sourire avoir « peur de faire une crise d’asthme, tant [elle ne s’]attendait pas à recevoir ce prix ».
Le prix Ouest-France Jean-Marin à Nicolas Delesalle pour « Ukraine, le convoi de la dernière chance » publié dans Paris Match, où l’histoire d’une mère qui doit choisir qui envoyer à l’étranger et sauver parmi les siens.
En télévision, Théo Maneval et Pierre Dehoorne s’adjugent le premier prix Amnesty International pour « Viktor et le baiser de la guerre » en Ukraine pour France 5, le prix grand format allant à Philip cox du Guardian pour « Le “Spider-Man” du Soudan ».
Côté radio, le jury international a décerné le prix du comité du débarquement à Maurine Mercier (France Info-RTS) qui avait recueilli le témoignage d’une mère et sa fille sur « deux semaines de viol et de terreur à Boutcha », à nouveau en Ukraine.