Bamako, 09 septembre (AMAP) Le président nigérien, Issoufou Mahamadou, en visite d’une journée à Bamako, a déclaré, samedi, que le statut actuel de Kidal est une menace pour la sécurité intérieure de son pays.
Lors de la conférence de presse conjointe avec son homologue malien, Ibrahim Boubacar Keïta, le chef de l’Etat nigérien est allé plus loin, affirmant « qu’il y a des mouvements signataires des Accords de paix d’Alger qui ont une position ambigüe, qui sont de connivence avec les terroristes. Nous ne pouvons plus l’admettre».
Issoufou Mahamadou, qui réitérait sa position sur le cas de Kidal, a souligné, ensuite, que son pays détenait des « preuves» de l’implication de ces mouvements dans des attaques terroristes contre l’Armée du Niger. Il a lancé à ces groupes : « l’ambigüité doit s’arrêter : ou bien on est dans les Accords de paix ou bien on est avec les terroristes ».
Ces propos ont été soutenus par Ibrahim Boubacar Keïta qui estime, également que « tous les acteurs doivent être de parfaite loyauté ». «Il ne faut pas qu’il y ait des malices, de la duplicité. Il faut que les choses soient nettes. Quand elles ne le sont pas, elles sont dites. Et nous y souscrivons entièrement», a approuvé le président Keïta, pour qui, « on ne peut pas avoir un discours au-delà des Alpes et, en deçà, un autre ».
Selon lui, « nous sommes dans un temps où tous les parcours sont tracés, où la communauté internationale veille ». « Mais, elle doit veiller de manière égale », a précisé le chef de l’Etat malien, avant de rappeler que le gouvernement de son pays n’est pas seul à avoir des obligations d’observation stricte d’engagements contractés.
Au-delà du cas de Kidal, les deux chefs d’Etat ont, aussi, souligné que la solution aux problèmes sécuritaires passe également par le développement économique et social. Ainsi, a confié Issoufou Mahamadou, leurs échanges ont porté sur le développement des zones frontalières qui sont sous la menace terroriste. En particulier, ils ont « insisté sur la nécessité d’accélérer la mise en place de projets conçus dans le cadre du Plan d’investissement prioritaire du G5 Sahel ».
S’agissant de cette organisation sous-régionale, dont le bras armé (la Force conjointe) peine à être pleinement opérationnel, Issoufou Mahamadou a déploré la lenteur dans la mobilisation des fonds annoncés par les partenaires.
Et Ibrahim Boubacar Keïta est revenu, une fois de plus, sur l’impérieuse nécessité de préserver le rempart que représente l’espace sahélien. « Gardons-nous que la digue ne vienne à rompre, si cela se faisait les eaux nauséabondes, que l’on craint tous, envahiraient tout », a-t-il encore prévenu. « De grâce, qu’on arrête de nous toiser, qu’on nous considère et qu’on comprenne les menaces », a lancé le président Keïta, estimant que les pays du Sahel sont «en mission pour l’ensemble ».
« Au plan national, chaque Etat fait face au fléau terroriste autant qu’il peut, en consacrant des efforts énormes au relèvement du niveau des outils de défense nationale », a-t-il souligné.
Les deux chefs d’Etat ont, aussi, déploré la situation qui prévaut en Libye où les armes sont vendues comme des cacahuètes. Ils ont appelé, de leur vœu, le règlement rapide de cette crise, conformément aux aspirations du peuple libyen.
ID/MD (AMAP)