Bamako, 09 septembre (AMAP) Le président Ibrahim Boubacar Keïta et son homologue nigérien, Issoufou Mahamadou, ont annoncé, samedi, à Bamako, la future création d’un « Comité transfrontalier de sécurité » pour s’occuper de problèmes qui ne peuvent être jugulés qu’à travers un raffermissement de la coopération bilatéral, a constaté l’AMAP.
L’idée a émergé à la faveur de la visite d’amitié et de travail d’un jour que le président du Niger a effectuée au Mali. Lors de ce bref séjour, Issoufou Mahamadou a eu, au Palais de Koulouba, un tête-à-tête avec Ibrahim Boubacar Keïta, puis une séance de travail élargie aux délégations des deux parties.
Les deux parties ont approfondi la réflexion sur des sujets d’intérêt commun, notamment le péril terroriste auquel le Mali et le Mali se doivent d’apporter des réponses décisives.
Ibrahim Boubacar Keïta et Issoufou Mahamadou ont réitéré leur ferme « volonté d’éradiquer » ce fléau qui sape les efforts de développement déployés par les deux pays, maintenant du coup les populations dans la pauvreté. Ils ont préconisent une approche sous-régionale et régionale soutenue par des échanges de renseignements et une mutualisation de leurs moyens. D’où l’idée de la création de ce « Comité transfrontalier de sécurité », composé des ministres en charge de la Défense, de la Sécurité, des Affaires étrangères, de la Justice, des Finances et des représentants des Conseils nationaux de sécurité. « Les présidents ont instruit aux ministres concernés d’œuvrer à son opérationnalisation », précise le communiqué final qui a sanctionné les travaux.
Le communiqué lu à la presse par le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération, de l’Intégration africaine et des Nigériens de l’extérieur, Kalla Ankourao, indique que les deux parties ont, également, planché sur la coopération économique, sociale, culturelle et technique.
A cet effet, elles ont convenu de la tenue, dans les meilleurs délais, de la 8è session de la Grande commission mixte de coopération Mali-Niger à Bamako. A l’occasion, il sera question d’explorer les axes de coopération esquissés, lors de cette visite, par les deux chefs d’Etat.
D’autres aspects examinés ont trait aux domaines prioritaires de l’équipement et des transports, de la géologie, des mines et des hydrocarbures, de l’énergie et de l’eau, de la religion, de l’éducation, de la culture.
Singulièrement, au niveau du secteur privé, les chefs d’Etat ont instruit le Conseil d’affaires nigéro-malien de tout mettre en œuvre pour instaurer un véritable climat de confiance entre les opérateurs économiques des deux pays.
Par ailleurs, les deux présidents ont, réciproquement, « magnifié leurs efforts en matière de renforcement de la sécurité et dans le domaine du développement ». Ibrahim Boubacar Keïta a, en effet, salué le leadership de son homologue nigérien qui déploie des efforts considérables dans le cadre du développement socio-économique et la sécurité dans la région sahélienne. Et Issoufou Mahamadou a exprimé sa haute appréciation pour les multiples initiatives du président Keïta visant à promouvoir la concorde nationale et à renforcer la démocratie.
Issoufou Mahamadou a invité son « frère Ibrahim » au Niger pour une visite officielle. Acceptée d’office, la date de cette visite sera fixée d’un commun accord par voie diplomatique. En attendant, les deux chefs d’Etat se retrouveront, cette semaine, à Ouagadougou à l’occasion d’un sommet extraordinaire des chefs d’Etat et de gouvernement de la Communauté économique des Etas de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) sur le terrorisme au Sahel et dans le bassin du Lac Tchad.
« Ils espèrent que cette rencontre aboutira à des mesures nouvelles favorisant le renforcement de la coopération dans la lutte contre ce fléau. Surtout, qu’elle puisse constituer un déclic pour un soutien plus accru de la communauté internationale aux États de la région ».
ID/MD (AMAP)