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LE PRÉSIDENT DE LA MAISON DE LA PRESSE, BANDIOUGOU DANTÉ CRACHE SES QUATRE VÉRITÉS : ‘‘Aux officines qui souhaitent faire de la Maison de la Presse la partie prenante d’un jeu dangereux, malicieux et tendancieux, nous opposerons un refus ferme’’

Le Mali a célébré la Journée Internationale de la Liberté de la Presse hier, lundi 3 mai 2021, sous le thème: ‘‘L’information comme bien public’’. C’était sous la présidence de la ministre de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille, Mme Bintou Founé Samaké.

Le président de la Maison de la Presse, M. Bandiougou Danté a précisé que comme à l’accoutumée, ils ont fait le choix d’une Semaine Nationale de la Liberté de la Presse. Le thème national adopté est « Cybercriminalité et liberté de la Presse ». Selon M. Danté, l’année qui s’est écoulée a été une année éprouvante pour la Presse malienne. Aux conséquences catastrophiques de la maladie à coronavirus se sont ajoutées des interpellations extrajudiciaires et des plaintes formulées par de puissants syndicats. Depuis cinq ans, Birama Touré demeure introuvable. Le président de la Maison de la Presse a saisi cette opportunité pour demander aux autorités de la Transition de tout mettre en œuvre pour faire la lumière sur le cas des confrères portés disparus.  ‘’Nul besoin de rappeler que la Maison de la Presse s’est dotée d’une nouvelle équipe dirigeante depuis le 1er février dernier. Cette nouvelle équipe que je dirige a clairement exprimé sa vision, ses ambitions, bref son projet pour une presse malienne épanouie et responsable. Cette nouvelle équipe se propose d’ailleurs de travailler à refonder la presse malienne, qui en a aujourd’hui bien besoin. En effet, rien ni personne ne pourra nous distraire dans l’accomplissement de cette mission historique. N’est pas journaliste qui le veut et la création d’un organe, de quelque type que ce soit, est soumise à des critères et à des règles bien définis. Nous le rappelons solennellement à ceux qui voudraient amener le gangstérisme dans notre profession, aux nostalgiques des trafics d’influence et des gestions chaotiques, aux prétendus professionnels qui opèrent simplement à partir d’un smartphone et à ceux qui travaillent aujourd’hui à salir l’image de notre maison commune. Qu’ils se ressaisissent. Dans notre pays, chacun sait qui est qui, qui a fait quoi et qui est devenu quoi. Aux officines qui souhaitent faire de la Maison de la Presse la partie prenante d’un jeu dangereux, malicieux et tendancieux, nous opposerons un refus ferme et catégorique. Non aux manipulations ! ’’, a dit amer M. Danté. Il pense que la Maison de la Presse ne saurait être accusée des dérapages de certains confrères, qu’elle condamne avec la dernière rigueur car ils nuisent à l’image de toute la profession. Cette situation pose avec acuité la problématique de la régulation, de l’autorégulation et de la co-régulation de l’espace médiatique malien. La Haute Autorité de la Communication, soucieuse de démarche pédagogique, a eu d’excellents résultats dans sa collaboration avec les organisations professionnelles, notamment en période électorale. Cela s’est traduit par la rédaction de nombre de guides spécifiques, dont la Charte d’antenne des radios et des télévisions privées du Mali récemment signée et dont la vulgarisation est en cours. Aujourd’hui, les pouvoirs publics sont vivement interpellés par rapport à la situation actuelle, aux conséquences incalculables pour tout le pays dans le futur. Il s’agit notamment : du non payement de l’aide directe à la presse depuis deux ans ; du manque d’appui aux organisations faîtières pour la mise en place d’outils efficaces d’autorégulation pour anticiper et relever les dérapages ; de la rénovation de la Maison de la Presse, promise mais non encore réalisée   en dépit des bonnes volontés maintes fois exprimées ; des déviations graves (injures, menaces de mort, incitation à la haine, tentatives d’intimidation, diffamations) de la part de certaines personnalités influentes et de leurs partisans, non sanctionnées, sur les réseaux sociaux.

Le président de la Maison de la Presse estime que des dispositions seront prises très prochainement pour mettre fin à cet état de fait.  Il a tenu  à remercier le Président de la Transition pour son soutien exceptionnel, d’un montant de dix millions de francs CFA, au fonctionnement de la Maison de la Presse.

Le représentant de l’UNESCO, M. Bréhima Cissé a précisé que cette journée permet de rappeler aux autorités leurs engagements pour la liberté de la presse. Il a rassuré que l’UNESCO appuie le Gouvernement en vue de permettre aux journalistes de jouer leur rôle dans la paix et la réconciliation.

Mme Bintou Founé Samaké a noté que notre pays, à l’instar de la communauté internationale, célèbre les principes fondamentaux de la liberté de la presse, la liberté d’expression et d’opinion, pour laquelle beaucoup de nos compatriotes ont fait le sacrifice suprême, il y a de cela 30 ans, c’est-à-dire, en 1991. Pour elle, le thème de cette année attire l’attention sur le rôle essentiel, que jouent les journalistes libres et professionnels, dans la production et la diffusion des informations. A ses dires, « maintenant plus que jamais, nos journaux, nos radios et nos télévisions sont appelés à jouer tout leur rôle de rassembleur des communautés, afin de promouvoir un dialogue constructif en faveur de la paix, la cohésion sociale et l’unité du pays ».

Mme Bintou Founé Samaké a mis l’accent sur les neuf points engrangés par le Mali dans le classement mondial en termes de liberté de la presse.

TOUGOUNA A. TRAORE

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