Mon ambition est de construire désormais un pont entre Bamako et Khartoum dans le domaine minier”
C’est avec une grande fierté que le président de la Chambre des mines du Mali, Abdoulaye Pona, s’est rendu, du 7 au 13 mai dernier, au Soudan avec un opérateur économique. Il s’agissait de mieux s’imprégner des activités minières dans ce pays, qui occupe désormais le 3ème rang africain avec une production de plus de 93 tonnes d’or en 2016 contre 45 tonnes pour le Mali. A travers ce voyage d’études, Abdoulaye Pona veut désormais construire un pont entre Bamako et Khartoum pour le plus grand bonheur des opérateurs maliens.
Le président de la Chambre des mines du Mali, Abdoulaye Pona, nourrit beaucoup d’ambitions pour son pays afin de mieux développer l’activité minière. Ce qui explique ses nombreuses missions à l’étranger. C’est dans ce cadre qu’il s’est rendu, du 7 au 13 mai dernier, au Soudan. Cela a été rendu possible grâce à une invitation du Consul Général du Mali au Soudan, Yaya Karembé, le désormais ex juge anti-corruption. Pour cette mission, le président de la Chambre des mines du Mali était accompagné par un grand opérateur économique de la place.
De retour à Bamako, le président Abdoulaye Pona a décidé de rencontrer la presse afin de faire le point sur cette mission, qui est une première dans les annales entre les deux pays. C’était le mardi dernier dans la salle de conférence de la Chambre des mines du Mali. D’entrée de jeu, Abdoulaye Pona s’est dit très heureux de cette mission : “Je suis aujourd’hui un président très heureux et même comblé. Cette mission m’a permis de mieux connaitre d’abord le Soudan, qui est aujourd’hui un pays en voie de développement et ensuite m’imprégner de l’activité minière. Pour la petite histoire, le Soudan a bousculé notre pays dans le classement des pays africains dans la production de l’or. Le Mali a perdu son 3ème rang en 2016. Avec une production de 93,600 tonnes d’or en 2016, le Soudan occupe désormais le 3ème rang. Voilà pourquoi j’étais très heureux de cette mission. Il s’agissait de voir comment l’activité minière est développée dans ce pays”, précise le président de la Chambre des mines du Mali, avec beaucoup de fierté. Selon lui, son ambition est de construire désormais un pont entre Bamako et Khartoum notamment dans le domaine des affaires. “La force du Soudan, c’est l’or et le pétrole. C’est pour vous dire que le Soudan est un pays où on fait beaucoup d’affaires. Et il faut que nous les Maliens profitent de cela” dira-t-il.
“L’objectif de cette mission, pour nous, c’est d’établir entre hommes d’affaires maliens et soudanais, une coopération assortie d’un échange d’expériences dans les domaines des activités des mines, du pétrole, du transport et du commerce d’une manière générale. Raison pour laquelle, nous avons eu des rencontres très fraternelles avec plusieurs structures soudanaises”, a déclaré Abdoulaye Pona. Ainsi, après la réunion de travail et de travail avec le Consul Général du Mali, Yaya Karembé, afin d’établir un calendrier détaillé pour les différentes rencontres, la délégation malienne s’est entretenue avec l’Autorité pour la recherche géologique du Soudan. Cette structure est l’organe concepteur de la politique minière du Soudan, sous l’autorité du département des Ressources minérales. “Cette rencontre nous a permis vraiment de mieux comprendre l’organisation des activités minières au Soudan. Il faut reconnaitre qu’il n’existe pas pour le moment d’un Code minier dans ce pays. L’activité minière est régie par des textes règlementaires. Et cette activité est très avancée. L’orpaillage aussi est bien organisé”.
Le président Abdoulaye Pona et sa suite ont été reçus par la Compagnie Sawa International FZC, DWC. Cette compagnie est impliquée dans la recherche et l’exploitation du pétrole, mais aussi à la gestion de stations et à la distribution des produits finis du pétrole. Ensuite, ce fut le tour de la Compagnie minière Ariab (une société de l’Etat du Soudan chargée aussi de la recherche et de l’exploitation des substances minérales dont l’or en particulier) ; la Compagnie minière soudanaise (Soudamin) appartenant à l’Etat soudanais, précise Abdoulaye Pona, est chargée de l’organisation de l’artisanat minier. C’est pourquoi, elle fait également des prestations de service, notamment la vente des intrants chimiques aux compagnies minières, toutes catégories confondues.
La journée du 10 mai a été marquée par la rencontre avec les responsables de la Compagnie Alwagiha. Cette structure, dira Pona, dispose de stations et de dépôt d’essence et de la gaz-oil de même des citernes pour le transport et la distribution des produits finis pétrole. La délégation malienne a ensuite eu des entretiens avec la Compagnie Nobles chargée du BTP bâtiment, route, chemin de fer, agriculture…
“Nous avons profité de notre séjour pour échanger avec les responsables de la Compagnie des ressources minérales, chargée du contrôle et de la gestion de la production d’or artisanale au Soudan. Ensuite, nous avons rencontré le ministre du Pétrole et du Gaz, Dr Mohamed Zayed Awad, le ministre de l’Autorité nationale des investissements, Osama Faisal El Sayed Ali. Toutes ces rencontres ont été vraiment fructueuses pour nous. Puisque nous avons beaucoup appris auprès de ses personnalités”, a souligné Abdoulaye Pona.
L’un des temps forts de cette mission a été la rencontre avec l’Union des chambres de commerce du Soudan. Après des échanges, le président de cette structure, qui regroupe toutes les chambres (mines, commerce et industrie…) a remis une distinction au président de la Chambre des mines du Mali pour cette belle initiative de visiter le Soudan.
Le séjour a été aussi marqué par des visites de terrain dont les stations et dépôts de Kremet Petrolium, Al Wagiha Pétrolium et le site d’exploitation artisanale mécanisée d’or de Abu Rugiah.
En tout cas, Abdoulaye Pona a tenu à remercier le Consul Général du Mali au Soudan, Yaya Karembé, et toute son équipe pour ce voyage d’études. “Nous saisissons cette opportunité pour remercier le Consul Yaya Karembé pour son initiative et avec lui l’ensemble du personnel du Consulat, qui n’a ménagé aucun effort pour rendre agréable notre séjour. Je dis merci à Yaya Karembé. Une autre mission très élargie est prévue très bientôt avec le ministre des Mines” a-t-il conclu.
Notons que le Mali a produit officiellement 45 tonnes d’or en 2016. “Avec les orpaillages, on peut compter jusqu’à 60 tonnes d’or en 2016. Malheureusement, l’Etat n’arrive pas à contrôler ce secteur” précisera-t-il.
En tout cas, le président de la Chambre des mines du Mali tient à cœur son projet de feuille de route pour mettre fin à certaines pratiques dans le domaine des activités minières.
A.B. HAÏDARA
Par Aujourd’hui-Mali