Le lundi 05 juin dernier, à la Maison des Jeunes de Bamako, lors d’une réunion extraordinaire, le mouvement trop c’est trop a décidé d’user de tous les moyens pour que le scrutin n’ait pas lieu le 09 juillet prochain et, si par extraordinaire, elle devait se tenir, il appellera tout le monde à voter « Non ». « Non » pour la partition du Mali, « Non » pour vouloir rendre conforme notre loi fondamentale à un chiffon d’accord.
Lors de cette réunion, on a enregistré la présence de plusieurs ténors de ce mouvement comme Amara Sidibé (porte-parole), Amadou Bédi Daou, Malick Konaté, Abdoulaye Guindo, Baba Dakono, Alkamiss Souleymane et bien d’autres.
Selon Amadou Bédi Daou, membre du mouvement, «nous venons de discuter de la révision constitutionnelle qui a été adoptée à l’Assemblée nationale l’autre jour. Nous pensons que cette révision constitutionnelle en ce temps précis n’est pas la bienvenue. A cet effet, nous avions discuté ensemble de certaines activités à mener. C’est d’organiser une marche pacifique le jeudi 8 juin 2017 qui commencera à 9 heures devant la bourse du travail pour prendre fin à la Cité administrative pour dire aux autorités que nous boycottons cette révision constitutionnelle. Compte tenu de l’insécurité, ce n’est pas évident que tout le monde puisse participer au referendum ».
Avant de préciser que le « Mouvement trop c’est trop », avec des centaines d’adhérents, existe depuis le mois de juillet 2016. « On va démarcher toutes les associations de la place qui sont dans le même élan que nous pour marcher contre cette révision constitutionnelle. J’invite les autorités à réfléchir et à prendre une décision face à cette révision constitutionnelle car, il n’est pas opportun d’organiser un referendum », a-t-il dit.
Selon le porte-parole du Mouvement trop c’est trop, Amara Sidibé, le président du Senat ne doit pas être nommé par le président de la République. Selon lui, « C’est une monarchie que les autorités sont en train d’installer. Avec cette révision constitutionnelle, le Premier ministre n’a pratiquement plus de pouvoirs, car on peut le démettre de ses fonctions à tout moment ».
Pour Alkamiss Souleymane, membre du Mouvement trop c’est trop, pour organiser l’élection référendaire, il faut l’administration. Or, l’administration n’existe ni au nord, ni au centre. « Notre avenir est hypothéqué. L’existence du Mali est menacée. Les gens pensent que ça va alors que ça ne va pas ».
Abdoulaye Guindo, explique que l’insécurité existe partout au Mali, Kidal et le centre du pays sont en proie à l’insécurité chronique. A ses dires, à cause de l’insécurité, il n’y a pas eu d’élections dans 59 communes du Mali.
A cet effet, Mamedy Dramé a invité ses collègues membres du Mouvement à tout faire pour boycotter le referendum, faute de quoi le OUI va l’emporter. Pour lui, « si les autorités veulent modifier la constitution, c’est pour leurs intérêts pas le leur ».
Bréhima Traoré