Ils sont neuf à appartenir à ce célèbre gang opérant dans la Commune rurale de Kalanban Coro et dont le cerveau se nomme Moriba Bah, alias Vieux noir ou sorcier. C’est lui le receleur du gang. Ce multirécidiviste est un ancien pensionnaire de la prison centrale de Bamako Coura. Il a bâti une immense fortune dans le recel.
La perquisition effectuée à son domicile a permis de saisir de nombreux documents et autres objets dérobés. Parmi lesquels, de fausses factures de vente et d’achat de motos et de faux documents de dédouanements.
Quand ils sortent pour des braquages et autres vols, ils racontent à leurs proches qu’ils « vont en mission », explique le commissaire adjoint, Sadio dit Konon Tomoda.
Le deuxième malfrat s’appelle Weddah alias « général ». Homme de terrain, Weddah est un sanguinaire né, reconnait le commissaire adjoint. Après avoir purgé une peine de prison de 5 ans, il s’est encore adonné à ses anciens amours de vols et braquages et n’hésite pas à ouvrir le feu sur des victimes qui ne se soumettent pas à ses injonctions.
Sossoni est le troisième membre et l’exécuteur du groupe. Appelé caporal dans la pègre bamakoise, sa spécialité est le ramassage du butin (motos).
Le dernier membre du gang interpellé par le commissariat de Kalaban Coro est un Nigérien appelé Bourema sans autre précision. Sous le sobriquet Chibogoti (mettre un terme à la vie de sa victime), il est reconnu comme un criminel redoutable qui tue pour un rien.
Il y a quelques jours, le gang a braqué un motocycliste du nom de Adama Camara. La vignette de sa moto a été retrouvée dans les documents de Moriba Bah dit Vieux noir, le receleur. Invité à venir identifier ses éventuels braqueurs, Adama Camara, a soutenu avoir été nuitamment braqué par trois hommes en armes sur la route de Sénou quand il rentrait chez lui.
D’après le commissaire principal Mamadou Mounkoro, l’interpellation de ces dangereux bandits est la résultante directe de l’immense travail que lui et ses éléments abattent au quotidien pour la sécurisation des personnes et leurs biens.
Selon le chef de la brigade de recherches, l’inspecteur de police Abdoulaye Traoré, l’une des dernières opérations du gang remonte à la nuit du 30 au 31 mai 2017. En effet, entre 3h30 et 4h du matin, un groupe de six braqueurs s’est introduit dans une concession. Sur place, ils rencontrèrent un adjudant de l’armée de l’air qu’ils maitrisèrent avant de se lancer dans la fouille de sa chambre. Les braqueurs intimèrent à sa femme l’ordre de leur remettre tout ce qui avait une certaine valeur (bijoux, argent etc.). Ils mirent ainsi la main sur la somme de 200 000 FCFA, deux motos Jakarta et des téléphones portables.
L’occasion faisant le larron, ils s’en prirent à une autre famille dont la porte était grandement ouverte. Pour cause, le mécanicien qui y habite était sorti pour aller dépanner un client. Sur place, ils s’attaquèrent à une policière de la cour et lui prirent son arme de service et lui dérobèrent d’autres biens. Au retour du mécanicien, il fut assommé par le malfrat qui faisait le guet.
« Dans la même nuit, quand nous avons été informés, nous n’avons pas pu les localiser » explique le chef de la brigade de recherches, l’inspecteur Abdoulaye Traoré. Et de poursuivre que trois jours après, c’est-à-dire le vendredi 2 juin, ses éléments firent une descente dans une maisonnette à Sabalibougou. Sur place, ils trouvèrent quatre hommes dont un Nigérien, un Guinéen et deux Maliens. Séance tenante, une arme de fabrication artisanale et une moto ont été saisies. Cette interpellation a nécessité une perquisition au domicile du receleur et cerveau du gang, Vieux noir alias sorcier. Sur place, ils découvrirent six carnets de facture de vente de motos. Et chaque carnet fait 250 pages. D’après les policiers, courant 2015, Vieux noir a vendu plus de 1000 motos tout en délivrant à chacun de ses clients un vrai-faux reçu attestant la vente.
A ce jour, certains membres du gang sont en cabale et les enquêtes sont en cours pour les retrouver et les mettre hors d’état de nuire a expliqué le commissaire Tomoda.
« Depuis l’installation du commissariat de Kalanban Coro, nous avons pu saisir une centaine d’armes à feu des mains des braqueurs et déférer de nombreux malfrats et autres brigands devant le parquet. Nous ne pouvons pas dormir quand nous avons l’information qu’une arme circule dans la nature. C’est notre mission et notre devoir de les mettre hors d’état de nuire » explique le commissaire principal Mamadou Mounkoro.
Benjamin SANGALA