Le parti Frafisna a rompu le silence face aux questions brûlantes de la nation. C’était au cours d’une conférence de presse animée le mercredi 10 août 2016 à la Pyramide du Souvenir, par le président du parti, Boubacar Mintou Koné. Il avait à ses côtés d’autres cadres du parti.
Au cours de la conférence de presse, les cadres de cette formation politique n’ont pas caché leur opposition à l’installation des autorités intérimaires. Ils proposent une relecture de l’Accord d’Alger à travers la tenue d’une conférence des forces vives de la nation afin que les Maliens s’accordent sur les points à problèmes de l’Accord.
“Ce sont des hommes en armes qui ont pillé, violé, coupé les mains et les pieds qui vont être installés à la tête des populations martyres des 5 régions du Nord du pays”, a affirmé le président du parti Frafisna, Boubacar Mintou Koné.
Selon le conférencier, l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger est “inaplicable”, car il est une “constitution type proclamant la IV République”. C’est pourquoi, le conférencier a laissé entendre que l’installation des autorités intérimaires, sans une relecture de l’Accord, consacrerait une partition de fait de notre pays car, les collectivités territoriales seront gérées différemment à l’Est, à l’Ouest, au Centre, au Sud et au Nord du pays et l’État sera ainsi complètement démantelé. Le parti salue la résistance de la jeunesse martyre de Gao.
Le parti Frafisna soutient et encourage l’opération déguerpissement des artères de Bamako et salue la nomination du général Didier Dakouo comme chef d’état-major général des armées.
Pour le parti Frafisna, l’opération de déguerpissement doit se poursuivre et ne doit point épargner ceux qui, au nom de “l’argent est roi”, ont construit sur les espaces publics, dans les lits du fleuve ou de façon anarchique.
“Il est temps que Bamako soit comme toutes les grandes capitales africaines”, a t-il souhaité. Avant d’ajouter que l’État doit mobiliser des fonds pour la mise en œuvre d’un schéma directeur d’urbanisation et d’assainissement de Bamako.
Le parti réclame aussi l’érection d’un monument à la mémoire des militaires tombés à Aguel Hoc; encourage le président de la République à porter son choix sur des chefs militaires intègres, loyaux vis-à-vis de la République; demande à IBK de s’approprier du ministère de la Défense en nommant des secrétaires d’État et invite l’ensemble du peuple malien à se mobiliser pour faire échec à tout projet de partition du Mali.
Abordant la question sécuritaire, Boubacar Mintou Koné a indiqué que le fameux Amadou Koufa du Front de libération du Macina n’est qu’un être imaginaire créé de toutes pièces par Iyad Ag Ghali d’Ançar-Eddine pour faire chanter et déstabiliser l’État malien et échapper aux sanctions de la communauté internationale. Aussi, il qualifie la création du front pour la libération du Macina et d’autres nouveaux groupes armés dont celui des “Peulh” de diversion.
L’occasion était bonne pour le conférencier de clarifier la position de parti. À l’en croire, Frafisna n’est pas de la majorité présidentielle ni de l’opposition.
“Nous n’irons pas à la majorité pour applaudir IBK pour des strapontins. Notre place n’est pas non plus dans l’opposition pour critiquer ou insulter le pouvoir avant de se voir attribuer un poste. Notre vocation est de servir le pays, de sensibiliser, d’informer et d’éduquer les populations pour la bonne marche du pays”, a expliqué le président du parti. Et le slogan du parti est assez clair à ce sujet : ” A Frafisna, nous n’avons pas de mains pour applaudir un homme mais plutôt des mains pour applaudir des actes concrets de développement du Mali”.
Créé en décembre 2015, les Frafisna se réclame du socialisme et comme héritier du président Modibo Kéita, père de la nation malienne.
La rédaction