Les musulmans maintiennent avec raison que l’Islam n’est pas simplement un idéal abstrait à atteindre par la dévotion envers le Tout puissant ou un dogme incarné par des préceptes destiné à être visitée par des contemplateurs figés dans le temps. L’Islam, par delà toutes les idées reçues, c’est aussi un code de vie, une approche cultuelle, culturelle, sociale, économique, politique du monde et des relations au sein de l’humanité.
L’islam appréhende le monde dans sa globalité, à travers une approche qualitative, intelligente et conciliante qui fait de l’individu le centre de gravité et la pierre angulaire de sa pratique. Cet individu interagit avec son environnement harmonisé ainsi que sa double nature complémentaire et intimement liée : la nature interne et la nature externe. La nature interne de l’homme se rapporte à l’âme, le moi ou le cœur,et l’esprit ou la faculté de raisonner ou l’intelligence. La nature externe se rapportant à son environnement et ses relations avec le monde extérieur. La vie du musulman (interne et externe) est rythmée entre ces deux natures en corrélation harmonieuse avec les lois prescrites par le Tout Puissant.
Le musulman et la politique
La vie politique islamique est unique en sa structure, sa fonction et son but. Elle n’est ni pragmatique, ni instrumentiste. Elle n’est pas théocratique où une certaine classe de gens s’arroge des droits divins, héréditaires ou autres, et se fait passer pour être au dessus des autres citoyens, au dessus de toute responsabilité. Ce n’est pas un prolétariat où quelques laboureurs vindicatifs s’emparent du pouvoir. Ce n’est pas aussi une démocratie dans le sens populiste du terme. C’est différent de tout cela. Pour apprécier la perspective islamique, on doit seulement savoir qu’elle est fondée sur les principes suivants:
1. Tout acte d’un musulman ou d’un groupe de musulmans doit s’inspirer de et être guidé par La Loi de Dieu, le Coran qui est la Constitution choisie par Dieu pour Ses vrais serviteurs. Ceux qui ne jugent (ou ne gouvernent) pas selon la révélation de Dieu sont des incrédules … ils sont des pécheurs … ils sont les rebelles (5: 47-50).
En vérité, ce Coran, est le meilleur guide (17:9)
2. La souveraineté de l’Etat islamique n’appartient pas au dirigeant, pas au peuple non plus. Elle appartient à Dieu, et tout le peuple l’exerce comme un dépôt de Lui pour exécuter Sa loi et accomplir sa volonté. Le dirigeant, n’importe quel dirigeant, n’est qu’Exécutif choisi par le peuple pour le servir selon la Loi de Dieu. Voilà le fondement de l’Etat Islamique et elle n’est compatible qu’avec la perspective générale islamique de l’Univers dont Dieu est Créateur et où Lui seul est souverain. Le Coran ennonce :
– «Gloire à Celui qui détient le Pouvoir et qui est tout puissant» (67:1):
– «Dieu vous commande de restituer les dépôts à leurs maîtres et d’être justes si vous êtes appelés à juger vos semblables. Y-a-t-il meilleur conseil que celui qui émane de Dieu?» (4:58)
– «A Lui l’empire des cieux et de la terre et des espaces qui les séparent, à Lui tout fait retour.» (5:20)
3. Le but de l’Etat Islamique est d’administrer la justice et d’accorder sécurité et protection à tous les citoyens, sans distinction de couleur de race ou de foi, conformément aux stipulations de Dieu et à Sa constitution, le Coran. Il n’y a pas de problème des minorités religieuses ou raciales aussi longtemps qu’elles respectent la loi et qu’elles sont paisibles. Le Coran dit:
– «O croyants, soyez impartiaux quand vous témoignez devant Allah, que la haine ne vous rende pas injustes! Soyez justes. Vous vous rapprocherez ainsi de la vertu. Dieu est informé de toutes vos actions.» (5:9; 4:135).
– «Certes Allah défend ceux qui ont la foi, … ceux qui après avoir été consolidés sur terre, observent leurs prières, font l’aumône, recommandent les bonnes actions et condamnent les mauvaises. C’est Allah qui arbitre toutes choses.» (22: 38-41).
4. Constitué dans les desseins sus-mentionnés et établi pour exécuter la Loi de Dieu, l’Etat Islamique ne peut être contrôlé par un parti dont le programme est non-islamique ou assujetti aux puissances étrangères.
Il doit être indépendant pour exercer son autorité conférée Dieu et pour Sa cause. Cela dérive du principe qu’un Musulman est celui qui se soumet uniquement à Allah et voue obéissance à Sa Loi, coopérant avec et soutenant ceux qui appliquent la Loi et observe ses stipulations.
C’est donc incompatible avec l’Islam qu’une nation musulmane accorde son appui à un parti politique dont le programme est non-islamique ou cède à un gouvernement non islamique ayant des origines et des buts étrangers. Et jamais Dieu n’accordera aux incrédules le moyen (de triompher sur ou dominer) les Croyants (4:141).
La réponse des Croyants, quand ils sont appelés au tribunal de Dieu et de son Prophète (PSL): « ‘Nous avons entendu votre appel et nous nous y conformons’ … Dieu affermira sur terre ceux qui ont la foi et pratiquent le bien, comme Il a affermi leurs prédécesseurs. Il assurera le respect de la religion qu’Il leur a choisie. Il transformera en paix leurs inquiétudes. Qu’Ils m’adorent en ne M’associant personne. » (24: 51-55).
Dieu a décrété: « Moi et mes Prophète (PSL)s vaincrons Dieu est fort et puissant. Ceux qui croient et au jour dernier ne sympathiseront jamais avec ceux qui combattent Allah et Son Prophète (PSL), fussent-ils leur père, leur fils, leur frère ou leurs alliés. Allah a inscrit la foi dans leurs cœurs. Il les anime de son propre souffle.»(58: 21-22).
5. Le dirigeant, n’importe quel dirigeant, n’est pas le souverain du peuple. Il est un fonctionnaire représentant choisi par le peuple et son autorité dépend de son obéissance à la Loi de Allah, la Loi qui lie dirigeant et dirigés également par un contrat solennel sur lequel Dieu exerce la surveillance.
Le contrat politique de l’Islam n’est pas conclu uniquement entre l’administration et le public. Il implique ceux-ci pris ensemble d’une part et d’autre part Dieu, et n’est moralement valide qu’aussi longtemps que les partis humains remplissent leurs obligations envers Dieu. Les dirigeants choisis par leur peuple pour administrer les paroles de Dieu méritent l’appui et la coopération du public dans la mesure où ils observent ce que Dieu a prescrit. Si le public ou quelque membre de la société n’accordent pas leur appui et leur coopération à de tels administrateurs, leur acte sera considéré comme une offense irresponsable envers l’administration aussi bien qu’envers Dieu Lui-même. De même, si l’administration s’écarte du Chemin de Dieu ou n’observe pas Sa loi, elle ne commet pas seulement une offense mais aussi n’a pas droit à l’appui et à la loyauté du public. Le Coran dit: «O croyants, obéissez à Allah, obéissez au Prophète (PSL) et aux chefs qui vous serez donnés. En cas de désaccord, remettez-vous en à Allah et à Son Prophète (PSL), si vous croyez en Lui et au jour du jugement dernier. C’est la démarche la plus sage et celle qui vous conduira à la meilleure solution.» (4:59)
L’obéissance à ceux munis d’autorité est conditionnée par leur obéissance, eux, à la Loi de Dieu et aux Traditions de Son Messager (PSL). Dans un de ses dernières déclarations notre Prophète Mohamed (PSL) dit qu’obéissance ou loyauté n’est pas due à un humain, dirigeant ou autre, qui n’est pas lui même obéissant à Dieu et soumis à Sa loi. Les premiers successeurs de Mohamed (PSL) comprenaient ce principe très clairement et déclaraient dans leurs premiers discours que le public devrait leur obéir et les aider aussi longtemps qu’eux-mêmes obéissaient à Dieu et qu’ils n’avaient aucun droit à l’obéissance du peuple s’ils devaient dévier de la voie de Dieu.
6. Les dirigeants et les administrateurs doivent être choisis parmi les citoyens les mieux qualifiés sur la base de leurs mérites, de leurs vertus, de leurs aptitudes et compétences. L’origine raciale, le prestige familial et la condition financière ne qualifient aucun candidat pour de hautes fonctions publiques. Les candidats peuvent être choisis avec le consentement du peuple à travers les élections générales, ou ils peuvent être choisis et autorisés par les leaders publiques auxquels le leadership a été confié par le libre consentement de différentes sections de la société (parlementaires).
Ainsi, un Etat islamique peut avoir autant de conseils représentatifs ou d’administrations municipales désirables. Le droit d’élection ou de sélection et la conduite de l’administration sont régis par la Loi de Dieu et doivent avoir pour but le meilleur intérêt de toute la société. Le Prophète (PSL) a dit: «Quiconque confie à un homme une fonction publique tandis que dans sa société il y a un homme meilleur que cet administrateur, trahit la confiance de Dieu et de Son Messager (PSL) et des Musulmans.»
En un sens politique, cela signifie que l’électorat ne peut être, du point de vue moral, indifférent aux affaires publiques et, lorsqu’il vote, le fait après avoir soigneusement enquêté et fait le choix. De cette façon l’Etat pourrait avoir la meilleure garantie possible de sécurité et de citoyenneté responsable. Toutes choses qui font défaut à beaucoup d’Etats démocratiques modernes.
7. Après que le peuple ait choisi son dirigeant ou son assemblée, il est enjoint à chaque citoyen de surveiller, selon ses moyens, la conduite de l’administration et mettre en doute sa façon de gérer les affaires publiques chaque fois qu’il y voit quelque chose qui ne va pas. Si l’administration trahit la confiance de Dieu et du public, elle n’a pas le droit de rester en fonction.
Elle doit être limogée et remplacée par une autre, et c’est la responsabilité de chaque citoyen d’œuvrer au triomphe de l’intérêt publique. La question de pouvoir héréditaire ou de gouvernement à vie n’est donc pas applicable à un Etat Islamique.
8. Quel que soit son mode de sélection dudirigeant (élection ou nomination), il est d’abord responsable envers Dieu et ensuite envers le peuple. Sa fonction n’est pas symbolique et son rôle n’est pas abstrait. Il n’est pas une impuissante marionnette dont la fonction consiste à signer des papiers et à exécuter la volonté du peuple sans manquement, c’est à dire, qu’elle soit bonne ou mauvaise. Il a de vrais pouvoirs qu’il détient et qu’il exerce au nom du peuple et dans l’intérêt du peuple, en accord avec la Loi de Dieu, car il a une double responsabilité. D’une part, il est responsable de sa conduite envers Dieu et, d’autre part, il est responsable envers le peuple qui lui a fait confiance. Il aura à rendre compte à Dieu de la façon qu’il aura traité son peuple ou les représentants du peuple. Mais, le dirigeant aussi bien que le peuple auront à rendre compte à Dieu de la façon qu’ils auront traité le Coran, de leur attitude vis à vis de la Loi de Dieu qu’Il a donnée en tant que force obligatoire.
Dans sa responsabilité envers le peuple, il doit gérer les affaires publiques dans le meilleur intérêt de tous, et sa responsabilité envers Dieu l’oblige d’agir selon la Loi de Dieu. Aussi, le système politique de l’Islam diffère fondamentalement de tout autre système ou doctrine politique connu de l’humanité, et le dirigeant ne doit pas gouverner selon les désirs du peuple. Il doit le servir faisant de la justice la loi commune, de l’obéissance réelle au Souverain Maître de l’univers une fonction régulière de l’Etat, et de la bonne moralité un noble engagement de l’administration.
9. Quoique le Coran est la Constitution de l’Etat Islamique, Allah ordonne aux Musulmans de gérer leurs affaires par délibérations.
Cela permet l’existence des conseils législatifs et des corps consultatifs au niveau régional aussi bien que national et international. Il est enjoint à chaque citoyen de l’Etat Islamique d’offrir ses meilleurs conseils sur les problèmes communs et il doit en avoir le droit. Pour assurer la décharge de cette obligation d’une façon pratique et utile, les dirigeants doivent rechercher les conseils des gens sages et expérimentés dans l’Etat.
Mais cela ne refuse d’aucune façon aux citoyens moyens le droit de parler quand l’occasion se présente. Ainsi, chaque citoyen de l’Etat Islamique a, dans une capacité ou autre, un devoir à remplir et il est profondément concerné, directement ou indirectement, par la gestion des affaires publiques. L’histoire islamique fournit des rapports authentiques sur la manière dont les dirigeants principaux et les khalifes étaient questionnés, conseillés et corrigés par les gens ordinaires, hommes et femmes également.
Le principe de délibération est si fondamental en Islam qu’on ne doit pas seulement dire sont mot, mais qu’on se doit de faire de la façon la plus sincère et la plus efficiente pour le meilleur intérêt de la société. Les méthodes consultatives en politique, ou dans n’importe quel autre domaine, ne sont pas seulement une formule démocratique de gouvernement mais une injonction religieuse et un devoir moral imposé sur les gouvernants et les gouvernés également.
De sa pratique constante de ce principe, le Prophète (PSL) a dit que donner le bon conseil est une partie essentielle de la religion. Le but de ce conseil est de s’assurer qu’on obéit à la Loi de Dieu et que les droits des citoyens sont honorés et qu’ils remplissent leurs obligations.
Pour empêcher l’avènement des politiciens professionnels et contrecarrer les politiciens véreuxaux programmes opportunistes, Le Prophète (PSL), parlant sur l’autorité de Dieu, a dit que tout orateur – conseiller ou autre – doit dire ce qui est bien et bon pour le peuple ou bien il ferait mieux de se taire. C’est pour mettre les conseillers en garde contre les inclinations personnelles et les tentations égoïstes et populistes. C’est pour garantir qu’on donne tout conseil avec les intentions les plus sincères et dans le meilleur intérêt du peuple, car c’est autorisé par Allah, fait pour Lui et a pour but le bien-être de tous. Ce n’est pas une affaire de choix ou de précaution volontaire pour le dirigeant de chercher conseil et le peuple de lui en donner. C’est un article de Foi, un règlement religieux. Mohammad lui-même, quoique sage, ‘infaillible’ et désintéressé, n’était pas au-dessus du principe ou un exception à la règle. Allah l’instruit ainsi: «C’est par la grâce de Allah que tu es si doux avec les hommes. Si tu avais été brutal, ou tu n’avais montré qu’un cœur endurci, ils se seraient détachés de toi. Pardonne-leur, implore le pardon de Allah pour eux et consulte-les dans les moments difficiles. Mais, une fois ta résolution prise, confie-toi à Allah, car Allah aime ceux qui se fient à Lui.» (3:159)
Énumérant les caractéristiques des Croyants, le Coran mentionne clairement la consultation comme un article de Foi. Les Croyants sont ceux qui croient en Allah et qui se fient à leur Seigneur, ceux qui s’abstiennent des péchés capitaux et des turpitudes et qui pardonnent même dans l’égarement de la colère, ceux qui répondent à l’appel de leur Seigneur, observent la prière, délibèrent en commun sur leurs affaires et font profiter les autres des biens que Nous leur prodiguons, et ceux qui ne laissent pas impunies les offenses qui leur sont faites. (42: 36-39)
10. Sous le système politique de l’Islam, chaque citoyen a droit à la liberté de croyance et de conscience, de pensée et d’expression. Il est libre de développer ses potentiels et d’améliorer son sort, de travailler et concourir, de gagner et posséder, d’approuver et désapprouver des choses, selon son jugement honnête. Mais sa liberté n’est pas et ne peut être absolue, sinon elle équivaudrait au chaos et à l’anarchie. Elle est garantie par la Loi de Dieuet gouvernée par la même loi. Aussi longtemps qu’elle est en accord avec cette Loi, elle est le privilège légitime de tout citoyen, mais si elle transgresse les limites de la Loi ou est à l’encontre de l’intérêt commun, elle devient violation de la Loi de Dieu et doit être par conséquent contrôlée. L’individu fait partie de tout l’univers, il doit donc s’accommoder de la Loi et à l’ordre de Dieu, la Loi qui régit tout l’univers.
D’autre part, il est un membre de sa communauté ou nation, et doit adapter ses propres droits et intérêts à ceux des autres pour le bénéfice mutuel. Si l’individu prend une attitude indépendante sur une question d’intérêt public et voit que la majorité prend une attitude différente, il doit se ranger avec la majorité pour maintenir la solidarité et la coopération, pourvu que la décision de la majorité ne soit pas contraire à la Loi de Dieu. Cependant, tandis qu’une opinion publique se forme, il a plein droit d’exprimer son opinion et de convaincre les autres sans agitation, ni distorsion encore moins subversion. Lorsqu’il devient clair que la majorité a fait un choix différent, il est tenu de s’y conformer, car la question ne subit plus un examen ou un débat individuel mais est considérée par le peuple. (3: 102-105)
11. Le gouvernement d’un état Islamique est un dépôt public confié aux administrateurs par la volonté de Dieu ainsi que par le consentement général du peuple. Dieu étant le Souverain de l’Etat, celui qui le représente à la plus haute fonction doit être fidèle à l’Autorité dont il jouit la confiance, il doit avoir foi en Dieu. Et la majorité de la population étant musulmane, celui qui assume le Présidence ou Khalifat doit être un vrai Musulman. Ces mesures sont prises dans l’intérêt commun et afin de remplir toutes les obligations de l’Etat envers Allah ainsi qu’envers les citoyens. Elles doivent aussi sauvegarder et honorer les droits des minorités religieuses ou raciales.
C’est malheureux pour l’humanité que cette règle de l’Islam ait été mal comprise et très déformée. En fait, cette règle n’est pas discriminatoire à l’égard des minorités mais plutôt elle protège et revendique leurs droits.
Quiconque désire être un citoyen respectueux de la Loi de l’Etat Islamique est bien accueilli et il partage avec les autres les devoirs et prérogatives de citoyenneté responsable. Etre non-musulman ne diminue pas sont statut, ni le descend au rang de citoyen de deuxième grade aussi longtemps qu’il obéit à la Loi de l’Etat et exerce ses droits de façon responsable.
S’il désire, par exemple, payer la taxe ‘ religieuse (Zakah) et d’autres impôts de l’État comme les citoyens musulmans, pour le maintien de l’État et, en retour, pour sa propre sécurité et son bien-être, il peut le faire. Mais s’il pense que le paiement de la taxe islamique (Zakah) est humiliant à sa dignité ou blesse ses sentiments parce qu’il est un non-musulman, il peut payer ses impôts sous une autre forme appelée «tributs» ou Djizyah – donc il a en effet un choix que les musulmans du même Etat n’ont pas. En retour de ses contributions à l’État, il a plein droit à la protection et à la sécurité de la part des officiels de l’Etat et la société.
De même, si ce citoyen désire gérer sa vie privée concernant le mariage, le divorce, la nourriture, l’héritage etc. selon la Loi Islamique, son désir doit être reconnu et ses droits doivent être respectés. Mais s’il désire gérer ces affaires selon ses propres enseignements religieuses, il est absolument libre de le faire, et personne ne peut entraver l’exercice de ses droits dans ce domaine.
Donc, dans les affaires personnelles ou sentimentales, il peut avoir recours à ses propres enseignements ou au règlements publics. Mais quand il s’agit d’intérêt public et d’affaires communes il doit respecter la Loi de l’Etat, la loi de Allah. Quel que soit son choix, il a autant de droit à la protection et à la sécurité qu’un autre citoyen. Tout cela n’est pas le rêve d’un royaume du ciel à venir. C’est l’enseignement du Coran, la pratique de Mohamed (PSL) et le récit de l’histoire islamique.
On raconte, par exemple, que Oumar ibn-al-Khattab, le second Khalife après Mohamed (PSL), traversait une fois un endroit où il rencontre un vieux juif dans un état piteux. Oumar se renseigna au sujet de l’homme et découvrit dans quelle condition il vivait. Il dit à l’homme d’un ton de regret «Nous avons pris des tributs (taxes) de vous quand vous étiez capable. Maintenant on vous a abandonné et négligé. Combien Oumar a été injuste envers vous!» Après avoir fait cette remarque, il ordonna qu’une pension régulière soit versée au vieillard et l’ordre prit effet immédiatement.
Oumar et les autres dirigeants avaient acquis leur orientation politique de Mohamed (PSL) qui lui à son tour, avaient été enseigné par Allah. Ces enseignements sont consignés dans le Coran dans les versets tels que ceux-ci: «Dieu ne vous interdit pas d’être bons et justes envers ceux qui ne vous attaquent pas à cause de votre religion et vous expulsent pas de vos demeures. Il aime les justes. Mais Il vous interdit toute alliance avec ceux qui vous combattent à cause de votre religion, vous expulsent de vos demeures ou y contribuent. Une telle alliance serait une iniquité.» (60: 8-9)
Finalement, c’est une erreur catégorique que de comparer l’Etat Islamique et sa nécessité d’un chef musulman avec l’état séculier où il est théoriquement concevable d’avoir un chef d’état qui peut appartenir à un groupe minoritaire. La comparaison est fallacieuse et trompeuse pour plusieurs raisons.
D’abord, elle assure que le sécularisme, quoique superficiel, est meilleur que l’idéologie islamique. Une telle hypothèse est prétentieuse. Deuxièmement, les devoirs et les droits d’un chef d’état sous l’Islam sont tout à fait différents de ceux de son homologue sous un régime séculier, comme décrit plus haut. Troisièmement, l’esprit séculier moderne est en grande partie une restitution remédiant, apologétique, un cas qui ne s’applique pas se l’Islam.
De plus, le chef d’un état séculier, si chef réel il y a, peut appartenir à une minorité raciale, ethnique ou religieuse. Mais il doit presque invariablement s’adhérer à un parti majoritaire. En fait, cela ne fait que substituer une majorité politique à une majorité religieuse, ce qui est à peine une amélioration du statut de la minorité comme telle.
En outre, le raisonnement séculier présume que la direction d’état est un droit ou privilège qu’on peut accorder ou refuser à l’individu. La position islamique diffère radicalement. En Islam, la direction de l’état est avant tout une obligation, un engagement éprouvant, une responsabilité impressionnante. Il serait donc injuste de la part de l’Islam d’imposer de telles responsabilités sur des non-musulmans.