Les autorités maliennes ne sont pas en train de croiser les bras face aux agissements criminels qui agitent le Centre et le Nord du pays. Le ministre de la Sécurité en a donné l’assurance, la semaine dernière, lors de l’interpellation du Gouvernement sur l’insécurité. Le général Salif Traoré a en effet indiqué que des enquêtes ont été ouvertes pour situer les responsabilités et que les conclusions feront bientôt l’objet d’une publication. Ce n’est pas tout, l’interlocuteur des députés a en outre éveillé leur curiosité en laissant entendre au passage que l’opinion sera surprise et étonnée par certains niveaux de complicité dont jouissent les groupes armés (milices et djihadistes) au sein de la population. On peut donc s’attendre que les révélations fassent tomber des grosses têtes.
Boubeye et l’avion d’Ibk
Le Premier ministre Soumeylou Boubeye va-t-il prendre goût à l’avion de commandement de son employeur, Ibrahim Boubacar Keïta ? En tout cas, depuis qu’il donne l’air de s’en lasser, le locataire de Koulouba est comme supplanté par son chef du Gouvernement. C’est ainsi que ce dernier y est fraîchement revenu d’une mission à New-York où il prenait part au nom du chef de l’Etat à une assemblée générale partiellement consacrée au Mali. Une fois n’est certes pas coutume, mais il n’est point exclu de voir le numéro 2 de l’Exécutif se servir de l’avion présidentiel pour d’autres circonstances. Rien de plus normal pour un appareil présenté comme étant un patrimoine commun et national en vue de mieux défendre son achat contesté en son temps par nombre d’observateurs. Seulement voilà : on peut être très étonné de voir l’actuel Premier ministre s’y prendre avec aussi moins de gêne. Et pour cause, les observateurs avertis ont souvenance de cette correspondance officielle par laquelle le Secrétaire général de la présidence à l’époque rappelle à son prédécesseur à la Primature, Modibo Keïta, qu’un avion de commandement du président de République ne peut servir de moyen de transport pour un Premier ministre. Autre temps, autres mœurs, est-on tenté de dire en définitive.
Quand le Prêcheur Haidara déterre ses morts
Il s’agit d’un événement insolite qui n’a de cesse d’alimenter la chronique y compris dans la famille du défunt, lequel aurait sans doute mérité de reposer plus en paix s’il n’était pas le beau-père de l’illustre leader religieux, Chérif Ousmane Madani Haidara. Il nous revient en effet que trois jours après son enterrement, Feu Abdoulaye Dagamaïssa, père de la plus jeune des épouses du chef des Ançars, a été transféré de sa première «dernière demeure» pour une toute «dernière demeure». C’est probablement avec l’accord de la famille et sur sollicitation expresse de la fille du défunt que son corps a quitté Faladié pour domaine rural du Prêcheur Haidara sis à Dogodoumana, un village non loin de Safo. C’est là que reposent plusieurs membres de la famille dont son propre fils aîné. Au Panthéon vient donc s’ajouter le beau-père non sans les murmures et grincements de dents de certains membres de sa famille littéralement sidérés devant la pratique très peu commune dans leur milieu culturel qui consiste à déterrer des morts dans un cimetière ordinaire pour les enterrer à nouveau dans un sarcophage familial.
La Rédaction
Le Témoin