Le mariage traditionnel est reconnu par la constitution du Mali lorsqu’il a été célébré avant l’adoption de la loi numéro 62-17 ANRM du 3 février 1962 portant code du mariage et de la tutelle.
Selon Yacouba Koné, Procureur du tribunal de la commune IV, tous mariages célébrés de façon traditionnelle ou religieuse, après cette date, ne sont pas reconnus par la loi. En conséquent, les conjoints ne bénéficieront d’aucune indemnité en cas de divorce.
Cependant, les traditionalistes et les religieux estiment que le témoignage des parents et proches des conjoints, peut suffire pour légaliser un mariage.
Le mariage est traditionnellement, et religieusement, l’union légitime d’un homme et d’une femme. Il est l’acte officiel et solennel qui institue entre deux époux une communauté de vie appelée famille ou foyer dont le but est la réunion symbolique ou effective de l’homme et de la femme et l’éducation des enfants issus du couple. Dans les sociétés traditionnelles, le mariage est l’alliance implicite de deux familles ou de deux clans. Selon les traditionalistes, et les religieux, le témoignage des parents et proches des conjoints, peut suffire pour rendre un mariage crédible. La tradition et la religion ne souhaitent pas le divorce, mais s’il survient, la dote est à rembourser et les enfants reviennent à l’homme. Les causes du divorce sont multiples. Chacun des époux peut le demander pour les causes suivantes : adultère du conjoint ; excès, sévices et injures graves rendant la vie conjugale impossible; condamnation de l’un des époux à une peine afflictive et infamante; l’alcoolisme invétéré (habitude); l’impossibilité par le conjoint d’assumer ses obligations conjugales.
La femme peut demander par exemple le divorce si le mari refuse de subvenir à ses besoins de nourriture, d’habillement et de logement; de payer la dot à l’expiration du délai accordé par la convention.
Le mariage coutumier survient lorsqu’un jeune homme décide de prendre épouse, il envoie le griot de sa famille auprès du père de celle qu’il convoite avec un présent symbolique de 10 colas accompagnés d’une somme de 500 de nos francs. Le père, une fois sa décision prise (en demandant ou non l’avis de son enfant), enverra à son tour son griot pour faire connaître sa réponse à la famille du jeune homme. Si elle est affirmative, il gardera le présent, dans le cas contraire, le griot le restituera. En cas d’accord, 10 jours plus tard, le nouveau fiancé fera apporter à son futur beau père 3 lots de 10 colas et une somme de 1.500 FCFA soit 500 FCFA par lot. A partir de cet instant, les choses sont prises en main par la mère de la fiancée. En accord avec ses sœurs et belles-sœurs, elle fixera le montant de la dot qui varie entre 50.000 et 200.000 FCFA selon les familles et les coutumes.
«L’article 25 du code de mariage, portant sur la nullité du mariage, dispose que sont nuls les mariages contractés en violation des dispositions des articles 7, 8, 9 du code de mariage, sans préjudice de poursuites prévues par le code pénal» (code de mariage).
La constitution du Mali ne considère pas les mariages religieux ou coutumier comme légitimes sauf ceux qui étaient en cours avant l’adoption du premier code du mariage en république du Mali en 1962. Le sujet du code de la famille est actuellement en cours de discutions au terme duquel, pourrait peut être autorisé les mariages coutumiers et
religieux.
Ballo
SOURCE: La Sentinelle