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Le général Collet en pédagogue du militaire

Le général Patrick Collet avait apporté des cartes de terrain hier dans les locaux de la Dépêche du Midi à Toulouse et il a bien fait tant l’engagement des armées françaises dans les opérations extérieures (Opex) est complexe. En acceptant l’invitation de Marie-France Marchand-Baylet, dans le cadre des Rencontres d’Occitanie, le commandant d’armes de la garnison interarmées de Toulouse, commandant de la 11e brigade parachutiste – «la BP» en langage militaire –, a répondu au souhait de la vice-présidente du groupe Dépêche du Midi qui soulignait en préambule : «Nos concitoyens n’ont pas toujours conscience du dévouement de ces femmes et hommes qui protègent les Français. Nous vous remercions de venir en parler pour leur rendre hommage».

 

On relèvera que le général Patrick Collet, qui affiche de nombreux états de service en Opex, était particulièrement bien placé pour les évoquer. Mais, pas seulement : les militaires, depuis 2015 et les attentats terroristes sur le sol national, assurent également différentes missions de sécurité intérieures (lire ci-dessous). Il reste que c’est bien le monde des Opex qui aux yeux de l’opinion reste encore source de mystères, voire d’interrogations. A quoi ça sert ? L’occasion pour le général de réaffirmer le sens de la mobilisation des forces armées françaises sur les théâtres extérieurs dans un contexte identifié de montée des périls, «un monde qui se réarme et un nouvel ennemi identifié, l’islamisme radical».

Des opérations complexes

Le général a plus particulièrement insisté sur deux théâtres d’opérations majeurs, le Sahel et le Levant, «où la France est en première ligne». Le Sahel ? «Un territoire grand comme dix fois la France» où le pays déploie 28 000 militaires dans le cadre de l’opération Barkhane, «en partenariat avec les cinq Etats du Sahel qui luttent contre le terrorisme islamiste, insiste le général, avec l’objectif de leur passer le relais». La situation paraît encore plus complexe au Moyen-Orient où la France participe en Irak ou en Syrie, à une coalition internationale de 70 pays contre Daech avec leadership américain. «Pour tirer deux obus d’artillerie, il faut le feu vert de Paris et une coordination avec le commandant US de Tampa en Floride !»

Ailleurs, notamment en Afrique, la France peut parfois se sentir bien seule, étant entendu que la «question de la défense européenne, aujourd’hui peu visible et fragmentée, est un défi à relever demain», souligne le général. En attendant, avec les 8 500 militaires – essentiellement basés en Occitanie – de la 11e BP qu’il commande, le pays dispose de la seule brigade aéroportée en Europe capable de se projeter avec 700 hommes en «alerte départ permanente» (Guépard) à partir de la base de Toulouse-Francazal.

Mais toujours, derrière les régiments, ne jamais oublier qu’il y a des hommes et des femmes (de plus en plus nombreuses) : «On a renoué avec la notion de perte, relève l’officier supérieur. Perdre un homme aujourd’hui au combat est toujours dramatique mais avec l’opinion publique aujourd’hui, c’est aussi un poids symbolique très important. En 14-18, on a perdu 1 000 hommes par jour pendant quatre ans. Aujourd’hui, si trois hommes sont tués, le Président de la République organise une cérémonie dans la cour des Invalides». Un soutien de l’opinion publique que le général Collet voudrait cependant plus affirmé : «L’esprit de défense n’est pas aussi simple aujourd’hui qu’en 14. Mais il faut une prise de conscience, une cohésion nationale du peuple autour de nos soldats», plaide-t-il.

Pas forcément évident dans la durée car il est «aujourd’hui difficile de régler les crises qui traînent en longueur, note le général. Sait-on on que nous sommes au Liban depuis 1978 ?» Et surtout, le mode binaire (je gagne, tu perds) n’est plus forcément pertinent à court terme.

«On ne pouvait pas perdre la guerre au Mali, la bataille est gagnée, la situation stabilisée, observe ainsi le militaire. Mais il est difficile de siffler la fin de la partie et souvent compliqué de créer les conditions politiques de la paix. Est-ce qu’on va gagner une paix durable ?» Les militaires «sont disciplinés et ils font ce qu’on leur dit», ajoute-t-il. Mais cela ne les empêche heureusement pas de réfléchir également à la paix.

Source: ladepeche

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