Le régime IBK a encore donné de la matière à l’opposition de taper sur lui : l’affaire des deux hélicoptères PUMA cloués au sol pour faute de maintenance et celle des 700 milliards évaporés au trésor public du Mali refont surface. En effet, dans une déclaration en date du jeudi dernier, le Front pour la sauvegarde de la démocratie (FSD) a exigé du président de la République et de son gouvernement des éclaircissements sur l’affaire des avions cloués au sol et sur les 700 milliards évaporés du trésor public du Mali.
Le front d’opposition a, dans sa déclaration, exprimé ses inquiétudes par rapport à l’ampleur des scandales financiers et leurs répercussions sur la survie de la nation. Point par point, le FSD démonte le régime IBK et exige des explications.
S’agissant, d’abord, des deux avions cloués au sol, le front de Soumaila Cissé dénonce un scandale des équipements militaires de l’armée. Pour ce front, même si IBK a, dans son interview à Jeune Afrique, révélé que les « deux hélicoptères PUMA sont cloués au sol faute de maintenance appropriée », il a « oublié de préciser que les deux Super Tucano achetés ne sont également pas opérationnels faute de viseurs ». « Les hélicoptères ne peuvent plus voler, ça marchait au début, mais vraisemblablement on a un problème d’entretien depuis l’achat, je me demande si, on n’a pas été floué à l’achat », tels sont les propos du fiston national accusant IBK. Pour le FSD, le fait que le Mali ait été floué ne fait l’objet d’aucun doute. « Que ceux qui ont initié les procédures d’achats et qui ont la charge de défendre les intérêts de la nation annoncent de façon aussi désinvolte que les équipements de l’armée en temps de guerre ont été compromis, donnent plus d’explications devant la nation », lit-on dans la déclaration du front.
Soumaila Cissé et ses camarades n’oublient aucune dérive du régime IBK et reviennent sur les faits de surfacturation de matériels et d’équipements militaires dénoncés par le Fonds monétaire international en 2014 et attestés par le Rapport du Vérificateur général sur l’achat des équipements militaires et de l’avion présidentiel. Le FSD de l’honorable Soumaila Cissé estime que ce sont ces soupçons de détournements, de surfacturations, « d’escroquerie » dans la passation des contrats d’achat des hélicoptères PUMA, comme des avions « Super Tucano » qui pèsent sur le régime IBK de nos jours. « Ainsi, de l’achat des aéronefs et d’autres matériels et d’équipements militaires, à la formation des pilotes, un vaste réseau de spoliation des ressources dégagées pour la mise en œuvre de la loi de programmation militaire, impliquant, généraux, ministres et proches collaborateurs et parents du chef de l’État a été mis en place », révèlent les membres du FSD qui estiment que le régime doit être capable de pointer du doigt les responsables de ces « tragédies ».
Le FSD exige…
Après avoir décrié ces scandales financiers, le FSD ne compte pas baisser les bras. Pour plus d’éclaircissements, il exige, entre autres, du Chef de l’État, chef suprême, de fournir toutes les explications et éclairages sur les contrats d’équipements et de matériels militaires ; et la mise en place d’une commission nationale indépendante d’enquête sur les contrats militaires conclus dans le cadre de la mise en œuvre de la loi de programmation militaire.
Le FSD demande la position du Premier ministre concernant les 700 milliards évaporés au préjudice du Trésor public
Le Front pour la sauvegarde de la démocratie est déterminé à avoir des éclaircissements concernant les 700 milliards de francs CFA qui se seraient évaporés, au préjudice de l’Etat, par faute de bonne gouvernance. Ce Front estime que le Premier ministre, ministre de l’Économie et des Finances doit donner des éclaircissements. Selon le FSD, le Premier ministre, en se prononçant sur la question, s’est livré à de simples exégèses des termes du rapport qui a révélé cette information. « Il ne lui a pas été demandé une explication de texte, mais de clairement indiquer à la nation quelles sont les suites administratives et judiciaires entamées ou attendues par l’opinion publique nationale et les partenaires du Mali à l’encontre des responsables impliqués dans l’évaporation des ressources de l’État », déclarent Soumaila Cissé et ses camarades qui ajoutent : « La corruption a d’ailleurs atteint un niveau tellement élevé dans notre pays, qu’un ambassadeur en poste à Bamako n’a pas hésité récemment à dénoncer publiquement le phénomène », faisant référence à l’interview de l’ambassadeur d’Allemagne au Mali, publiée dans L’Indépendant N°4763 du lundi 15 juillet 2019.
Là aussi, le FSD recommande à ce que le président de la République fasse toute la lumière sur le « scandale financier évalué à plus de 700 milliards FCFA » au préjudice de l’État, et d’indiquer clairement les suites administratives et judiciaires données au rapport d’audit ci-dessus mentionné. Quant à lui, le front de Soumaila Cissé s’est engagé à mener le combat pour faire la lumière sur « les scandales de détournement des ressources publiques en général et en particulier sur les spoliations des ressources de l’Armée en ce temps de guerre ».
Boureima Guindo
Source : Le Pays