Ma conviction personnelle est que tout doit être fait pour éviter une nouvelle crise au Mali, surtout dans ses centres urbains, cela conduira inéluctablement à une dislocation et enlèvera le peu de socle qui nous reste.
En ces périodes de difficultés pour la nation, j’estime que notre devoir est la mise à disposition de nos compétences et exiger des gouvernants un comportement exemplaire. La réalité est que Bamako n’a jamais cessé de faire la fête, même aux heures les plus sombres de 2012, pendant l’occupation djihadiste.
L’élection présidentielle fut avant tout une fête, là où l’exigence de véritables programmes de société auraient dû l’emporter. La chanson bien inspirée d’Amadou et Mariam, nous indique que “le dimanche c’est le jour de mariage à Bamako”, un accent particulier est mis sur la fête, oui le mariage est toujours une fête, mais quand la plupart des invités s’endettent, ou favorisent toutes sortes de pratiques pour y être vus, il cesse d’être une fête, car la crainte du lendemain est toujours présente.
Nous aurions dû être ce peuple sage et orienté vers nos produits locaux, car c’est cela qui nous a été légué par les anciens, mais hélas, la trahison nationale est passée par là. Nous sommes devenus le peuple de l’émotion insincère et maintenant virtuelle. Ce peuple qui dénonce souvent quand lui-même n’a pas la possibilité de faire. Un peuple constitué d’anciens pauvres, où plutôt de riches intérimaires, ou hybrides qui oublient vite leur passé et qui croient à l’éternelle richesse sans le travail.
Au final, la question qui demeure est de savoir, quel type de société voulons-nous. Beaucoup disent souhaiter une dictature, en oubliant que la pire des dictatures est celle qu’on s’impose soi-même, celle qui nous domine actuellement, la quête perpétuelle du luxe. Ce qui est dénoncé aujourd’hui, peut être pire demain, car les modestes, sans influence, ne sont ni aimés, ni respectés. De la majorité, dépendra le comportement futur des gouvernants.
BST
Source: Le Reporter