À la quête d’un dialogue politique au Mali, on constate volontiers, de nos jours, un mouvement tous azimuts des leaders politiques. Les réseaux sociaux sont inondés d’images de ces hommes, illustrant des rencontres au profit du dialogue politique, considéré comme l’unique solution à la crise. De cela, Modibo Sidibé, président du parti Fare, semble être dans son élément.
Car, depuis sa descente dans l’arène politique, il a cultivé l’union sacrée des Maliens autour du Mali. Mieux, s’il n’est pas le propriétaire du concept «Forobaboro», mais il est son promoteur durant la campagne électorale de 2108. Qu’on soit d’accord avec lui ou pas, qu’on l’écoute ou pas, Modibo Sidibé, Wassoulou mogoba, voit sans le demander son pari réussir : la tenue de «Forobabaro» par les Maliens pour le Mali.
Modibo Sidibé est de ceux qui affirment volontiers que tout schéma de sortie de crise au Mali doit être porté par une vision. La crise est profonde et la vision se doit d’être partagée et appropriée par tous les Maliens. Il est en tellement convaincu que, lors de la campagne électorale passée, il lança le concept «Forobaboro». La suite est connue.
Les tenants actuels du pouvoir savaient et fêtaient déjà leur victoire. Suite à laquelle, ils affichaient une arrogance dans le triomphe, en premier le président IBK. Seulement voilà, IBK s’est fait rattraper par les faits. À cela s’ajoute l’intensité de l’aggravation de la crise au Mali. Ce deuxième mandat commence par l’éveil du front social. Il est surtout dominé par l’insécurité qui aura un nouveau front, le centre du Mali. La tuerie des citoyens se ne fait plus en détail mais en gros.
L’avènement d’un «sécurotocrate» à la tête du gouvernement ne peut rien. Pendant ce temps, les manifestations sur le plan politique ne sont pas tolérées. Les amis d’hier du président IBK ne se reconnaissent plus en lui. Et le vase débordera quand les amis d’hier devenus des ennemis d’aujourd’hui voient le pouvoir heurter leur sensibilité. Les «frères musulmans» du Mali avaient de quoi perturber IBK dans son ingratitude. Ils entrent dans la danse et leur meeting de prières et de bénédictions pour le Mali est, sans le dire, une Fatwa contre le président IBK et son pouvoir.
La réponse à ce meeting est à la taille de la mobilisation des «frères musulmans» : monstrueuse. Pour une fois au Mali, IBK est au courant de ce qui passe au Mali. Et, pour une fois, il prêche le Mali au fond de son cœur. Et décide de nouer le dialogue avec l’opposition et ses acteurs politiques. Ce qui refusa jusque-là.
Et, à sa suite, les leaders et partis politiques se mobilisent pour le dialogue politique. Parmi eux, naturellement Modibo Sidibé, président du parti Fare. Disons pour ceux qui ne le savent pas, que Modibo Sidibé a toujours placé au cœur de son engagement pour le Mali, le dialogue fondé sur nos convenances sociales. Il appelle cela la refondation du Mali et engage d’autres acteurs politiques.
Pour lui, la tendance actuelle du président IBK est en retard. Mais il se satisfait en disant que pour le Mali, l’écoute doit être permanente. On pense ou souhaite bien avec lui, que le «Farobabaro» se tiendra au terme du processus de ce dialogue politique entamé. Cependant un bémol : la fuite en avant du président IBK est devenue un critère de la gouvernance publique. Qu’elle ne soit pas de mise cette fois-ci.
Est-ce la bienvenue, la tenue d’un autre meeting de prières et de bénédictions par les «frères musulmans» du Mali au stade du 26 mars afin que le président IBK aille au bout du dialogue politique ? D’aucuns le pensent. Décidément, le «Farobabaro» de Modibo Sidibé n’est pas encore gagné.
Bekhaye DEMBELE
Source: Le Reporter