« La démocratie veut dire travailler pour le peuple, pour son bonheur. Je suis pour cela… », a martelé le Chérif de Nioro du Sahel
Digne fils de ce pays, Chérif Hamaoulla Haïdara, dit« Bouillé », chef spirituel religieux, le patriote, l’érudit de Nioro du Sahel qui communique avec le tout puissant, a des millions de fidèles tant au Mali qu’à l’étranger. Les évènements du 22 mars 2012, « ne l’ont pas surpris car c’est ce qui devait arriver à ATT et sa compagnie de «démocrates», a-t-il laissé entendre.
« Le veux le changement, la vraie démocratie toujours est-il que je ne fais de politique mais je suis farouchement opposé aux méthodes de gestion qui ont été imposées depuis plus de vingt et deux ans par de prétendus démocrates », a martelé Bouillé pour les intimes au Président du front Patriotique pour le Mali (FPM), El Hadj Boubacar Boubou Dicko et sa forte délégation venue lui témoigner leur reconnaissance pour tout ce qu’il fait pour qu’il y ait au Mali une vraie démocratie pour le bonheur des maliens, surtout sa participation pour qu’il y ait une élection présidentielle apaisée et compte poursuivre avec la même hargne, le combat pour les législatives et les communales prochaines.
Du règne d’Alpha Oumar Konaré (AOK) à celui d’Amadou Toumani Touré (ATT) à la bancale transition dirigée par le très contesté Président de la République par Intérim, Dioncounda Traoré et son équipée, le Chérif de Nioro du Sahel n’est pas passé par quatre chemins pour dénoncer un semblant de démocratie emmené par ce trio AOK/ATT/Dioncounda et leurs complices qui a plongé le Mali dans cet état piteux et comateux.
Entretien exclusif réalisé à Nioro du Sahel dans son « QG » de Tichitt par notre envoyé spécial.
Samedi 31 août, il était 12h45 lorsque notre équipe a franchi le portail de son domicile de « Tichitt ». Le vénérable se reposait après des heures de prières de l’aube à 9h nous dit-on. Rendez-vous est pris pour 17h15 par son fils Ould Amar, très jovial et s’exprime plutôt bien en bambara qu’en Arabe ou Peulh. Avide de connaissance, il nous recevra dans un des salons jouxtant la mosquée paternelle en plein cœur du domicile.
Les échanges seront chaleureux. Sans encombre Ould Amar expliquera d’entrée que son père n’aime pas la politique, ce qu’il a trouvé avec son grand père. Mais, l’évolution de la situation du Mali de la chute du régime du Général Moussa Traoré à celui d’ATT, l’a obligé souvent à sortir de sa réserve. Mais, reconnaît-il, la fin de règne d’ATT, telle le code de la famille, obligeront le Chérif à réagir.
Le putsch du 21 mars ne nous a pas surpris
« Le putsch du 21 mars 2012, ne nous a pas surpris car, l’évolution du régime d’ATT l’amenait vers une sortie désastreuse. Mon père n’aime pas l’injustice, le mensonge », a martelé Ould Amar. Pour, le fils du Chérif, l’élection présidentielle qui a vu IBK élu par les maliens, marque le début du renouveau de l’Etat du Mali. Cela prouve, précise-t-il que le peuple a jugé nécessaire de mettre fin à un système qui ne respectait pas les règles démocratiques. Le nouveau Président en est conscient pour avoir été une victime de ce système.
Ould Amar encouragera les maliens à rester souder
Enfin, Ould Amar encouragera les maliens à rester souder pour donner une majorité absolue à l’Assemblée Nationale au Président Ibrahim Boubacar Kéïta. Sur cette phrase, il nous donnera rendez-vous à 17h15 afin de rencontrer son père, Chérif Hamaoulla, l’homme le plus respecté de Nioro du Sahel de part sa modestie, sa sociabilité et son sens élevé de vénérer Dieu, le tout puissant.
Arrivée du Chérif
Sobrement habillé comme son fils, le Chérif Hamaoulla, fera son entrée à 17h30 mn, dans le salon pour saluer ses visiteurs. Modeste, peu bavard, cet après de samedi, il a accepté échangé avec ses visiteurs dirigé par le Président du Front Patriotique pour le Mali, El Hadj Boubacar Boubou Dicko qu’il connait bien.
D’entrée, il nous remerciera d’avoir effectué le déplacement de Nioro du sahel. La traduction étant assurée par son fils, ce qui est très rare, le Chérif conseillera aux maliens de demeurer toujours mobilisés pour les législatives afin de donner une majorité absolue au Président IBK dont il n’est pas membre de son parti, qui en a fort besoin pour pouvoir exécuter son programme. De même qu’aux Communales.
Aussi, il a rappellera ses rapports avec le nouvel homme fort qui datent de son règne à la primature. Mieux, le Chérif a salué la modestie, le courage et surtout son sens élevé de respect de l’Etat et de sa parole donnée. Sur ce point, Hamaoulla s’est beaucoup appesanti. « Là où IBK m’a convaincu. C’est un homme qui est proche de Dieu puisqu’applique ce qu’il dit dans le saint Coran. Je le respecte pour ce faire ».
Je ne fais pas de la politique
« Tous ceux qui me connaissent, savent que je ne fais pas de politique. Mais sous AOK, qui a essayé de me faire mal en essayant de manipuler l’armée, les politiques et l’opinion nationale contre moi, j’ai décidé de réagir car, tous savent que je suis un homme pacifique et j’aime mon pays. Je ne saurai croiser les bras et voir mon pays se détruire par des méthodes de gestion non démocratiques. La démocratie veut dire travailler pour le peuple, pour son bonheur. Je suis pour cela et non diviser, malmener, mentir, voler.
Dieu n’a pas dit cela. Avec l’arrivée d’IBK à la primature, j’ai découvert un homme franc, direct, pragmatique. Cela a atténué un peu mes rapports avec AOK », a dit le Chérif.
Les rapports avec ATT
Au début de son mandat explique l’érudit de Nioro du Sahel : « j’ai mis du temps pour observer l’homme qui n’a pas de parole, après une élection présidentielle difficile ».Ce qui va brouiller les pistes, c’est le code de la famille. Sur ce sujet, le Chérif a été intraitable car dit-il : « il y avait des articles qui ne cadraient pas avec la religion musulmane, nos valeurs sociétales, nos Us et coutumes.
J’ai demandé au président ATT de les enlever. J’ai dit à ATT que je suis à la solde de Dieu et non à son pouvoir. Ce qu’il a fait semblant de faire.
Je suis revenu à la charge en lui signifiant que nous sommes intraitables sur la question. Et c’est là, que vous avez vu la solidarité et l’union sacrée de tous les religieux en particulier les musulmans du Mali.
ATT était devenu l’homme à abattre
Au stade du 26 mars, le message a été clair ». Il faut dire que depuis lors, le courant ne passait plus avec ATT qui est devenu l’homme qu’il faut combattre. C’est ce qui va arriver le 21 mars 2012. Sur la chute d’ATT, le Chérif a été on ne peut plus clair puisqu’il n’a pas voulu écouter les cris du cœur du peuple, son armée l’a destitué. Je suis derrière l’armée de mon peuple qui veille sur nous et nos biens. Et tout celui qui ne l’a supporte pas, nous te combattrons », a laissé entendre le Chérif.
D’ailleurs, il a rappelé de façon pathétique les humiliations, les coups fourrés et autres méthodes des systèmes AOK et ATT qui ont permis aux islamistes d’occuper le nord de notre pays.
L’armée a été humiliée, sabordée
« Que comprendre dans un pays dit démocrate que ceux qui sont au pouvoir, au lieu de renforcer les capacités de l’armée, seule garante de la démocratie dans un Etat, la saborde et du coup ouvre la porte aux islamistes et autres terroristes d’entrée ?
C’est ce qui est arrivée au Mali puisque l’armée depuis vingt deux ans, n’a pas eu de matériels, ni de formations adéquates pour ses hommes. Pire, ceux qui sont recrutés, n’ont pas de niveau et ne maîtrisent pas les maigres armes à leur disposition. Et avec ce constat macabre, on demande à notre armée d’aller libérer les régions nord occupées. C’est pour cela que j’accuse ATT et les Dioncounda Traoré pour haute trahison du peuple malien ».
Ce qu’il a martelé à Dioncounda
Le Chérif très secoué par ce qui est arrivée à notre armée, n’a pas porté de gangs devant ses visiteurs pour dénoncer le laxisme et la complicité de Dioncounda Traoré et compagnie d’avoir participé à la désagrégation de notre armée. « Vous avez été Ministre de la défense, ensuite Président de l’Assemblée Nationale, quel rôle avez-vous joué pour empêcher le sort réservé à notre armée ? Il n’a pas pu me convaincre ».
Dioncounda complice d’ATT
« Alors, je lui ai dit qu’il est complice d’ATT et qu’il ne peut pas avoir mes bénédictions en tant que Président par Intérim imposé par la CEDEAO et que je ne le reconnaissais pas », a expliqué Hamaoulla. Poursuivant, le Chérif de Nioro du Sahel a compris qu’ATT, Dioncounda alors Président de l’Assemblée Nationale et autres ne sont pas des démocrates car, un vrai démocrate s’occupe de son armée et tient compte des cris du cœur de son peuple. Ce qui n’a pas été le cas », a-t-il remarqué. A partir de cet état de fait, le Chérif a décidé de les combattre.
Le déploiement de la CEDEAO, le Chérif n’a pas été compris
Parlant de l’envoi de la CEDAO, le Chérif a déploré qu’il n’ait pas été compris et écouté par le trio ; Dioncounda/Modibo Diarra/Capitaine Sanogo. Trois raisons l’ont obligé à parler politique : l’être humain étant entendu que nous sommes tous des être humains, la nationalité malienne, nous sommes entre nous maliens et enfin ayant en commun la patrie malienne par le droit du sol.
Je ne cherche pas à devenir Président ou Ministre; encore moins un de mes fils; la patrie en danger, les liens du sol qui nous lient à l’intérieur du territoire malien. Donc l’entité que nous avons bâtie.
Deux raisons pour choisir IBK
Bien avant que la date de la présidentielle ne soit fixée, le Chérif n’avait pas une idée fixe sur le futur Président de la République. Mais au fil du temps enfin, deux raisons l’ont poussé à soutenir IBK, PM à l’époque d’AOK, qui a atténué la crise qui l’avait opposé et pour laquelle la sécurité d’Etat (SE), l’armée avait déployé des BRDM et des armements lourds contre lui, ce qui suppose que le Ministre de la Défense, celui de l’Intérieur étaient au courant; j’ai attendu en vain, l’avis du Haut Conseil Islamique qui était divisé.
Donc, j’ai demandé à Dieu à travers la connaissance que mes ancêtres m’ont léguée et c’est IBK que j’ai vu qui devait faire le bonheur des maliens. Depuis lors, j’ai donné mes consignes de vote qui ont été respectées».
J’ai demandé au Capitaine de rendre le pouvoir
Parlant du Capitaine Amadou Haya Sanogo, il le félicite pour son courage et sa détermination. Le coup d’état, a dit le Chérif, « a permis à nos compatriotes de voir clair mais j’ai demandé au capitaine de rendre le pouvoir pour atténuer d’éventuelles souffrances pouvant découler de l’état d’embargo imposé à notre pays avec la complicité de certains de nos compatriotes malveillants et malheureux. Ce qu’il a fait ».
Demeurer mobilisés pour une majorité absolue à IBK
« Pour ce faire, après la belle victoire d’IBK à la présidentielle qui est divine, remarque le Chérif, il faut continuer à rester mobilisés pour lui donner une Majorité absolue à l’Assemblée Nationale pour une Gouvernance Gouvernementale car les gars du FDR demeurent mobilisés et tentent de réunir leurs forces en vue de récupérer le pouvoir que Dieu a décidé de leur retirer. Faites passez l’information à tous les fils du Mali qui aiment ce pays, de demeurer mobilisés pour la patrie.
Le bateau Mali va tanguer, il ne chavirera jamais. Faisons en sorte que règne dans notre pays, une vraie démocratie sans exclusion aucune. Nous devons aider, appuyer et veiller sur IBK, matin et soir pour la réalisation du changement. C’est cela qui devra être notre leitmotiv», a conseillé le Chérif de Nioro très remonté contre le FDR et ses affidés.
Pour lui, la mobilisation doit être effective partout au Mali car, il s’agit de rompre avec des pratiques anciennes qui ne riment pas avec la démocratie. Voilà qui est dit.
Tout religieux a le droit de se prononcer
Contrairement aux allégations interdisant aux religieux, surtout lui le Chérif de faire la politique, il s’insurge contre et précise en ces termes : «Je suis malien. Tout religieux a le droit de se prononcer. Donc en tant que Malien, j’ai le droit de donner mon point de vue sur ce qui se passe dans mon pays car, chaque fils du pays est concerné dans la gestion de la cité. Ce n’est pas un crime de se prononcer sur la gestion de son pays. Je ne suis pas politique mais je ne saurai rester muet sur des méthodes antidémocratiques », a martelé Hamaoulla.
Enfin, le Chérif demande à tous les maliens de demeurer mobilisés pour les Législatives et les Communales prochaines afin de donner une majorité absolue à IBK dans l’hémicycle et dans les mairies.
Rupture avec le passé
L’objectif recherché est la rupture avec l’ancien système afin de reconstituer l’Etat qui a été malmené par de prétendus « démocrates » depuis plus de deux décennies.
«Il faut que ces gens-là comprennent (les gars du FDR), que rien ne sera plus comme avant. Le peuple malien a muri et a compris», a averti le Chérif.
Ce qu’il faut retenir de cet entretien exclusif réservé à la délégation du FPM que le Chérif accuse Dioncounda Traoré, d’être complice et responsable de ce qui nous est arrivé en tant que Ministre de la Défense d’AOK dont le budget a été multiplié par trois par rapport au régime de Moussa Traoré. L’armée mal équipée, mal formée. Sa dernière rencontre avec Dioncounda, c’était de lui dire de démissionner après quarante jours comme prévoyait la Constitution.
Et lors de sa troisième rencontre, le Chérif lui a fait savoir ceci : «Tu n’es pas Président non élu par les maliens et tu es responsable au même titre qu’ATT, de ce qui est arrivé au Mali. Et c’est pour quoi, j’ai toujours tenu des propos certes difficiles mais ni insultants, ni infamants puisque ma moralité m’interdit d’être désobligeant même dans ma colère».
B DICKO
Source: Mali Demain