SUPERCOUPE D’EUROPE – L’Atlético Madrid a enfin battu son voisin, le Real, sur la scène européenne, mercredi à Tallinn (4-2, après prolongation). Les Colchoneros ont terrassé à l’usure des Merengue qui, à l’aube d’une nouvelle ère, ont semblé, comme un symbole, dépourvu de la réussite qui les caractérisait ces dernières années. Notre antisèche.
Le jeu : Des équipes à réaction
Aucune formation n’a posé sa patte sur le match, mercredi sur la pelouse estonienne. Durant la première demi-heure, l’opposition de style a pourtant été caricaturale. Le numéro de soliste gagnant de Diego Costa, dès la 1re minute (1-0), posant les bases d’un rapport de force envisageable avant le coup d’envoi. Le Real de Julen Lopetegui (disposé en 4-3-3) a dicté le jeu et l’Atlético de Diego Simeone (4-4-2) s’est accommodé de le subir, jusqu’à l’égalisation de Karim Benzema (27e, 1-1), suite à un excellent débordement de Gareth Bale.
Les débats se sont ensuite équilibrés. Lorsque Sergio Ramos a donné un but d’avance aux siens (63e, 1-2), sur penalty, cela ne traduisait pas une période de domination. Le doublé de Diego Costa a, quant à lui, récompensé un relatif temps fort des Colchoneros, dû à la nécessité pour eux de recoller au score (79e, 2-2). En prolongation, l’Atlético a nettement pris le dessus physiquement, notamment grâce au coaching de Simeone, pour remporter 4-2 cette Supercoupe d’Europe et rester invaincu dans la compétition (trois matches, trois victoires en 2010, 2012 et 2018). Globalement, le tableau d’affichage et la fraîcheur physique ont plus impacté la physionomie de la rencontre que les philosophies des deux coaches.
Les joueurs : Diego Costa incisif, la charnière du Real à la peine
Après moins d’une minute de jeu, Diego Costa avait déjà gagné un duel face à Sergio Ramos, résisté au retour de Raphaël Varane et planté un but en angle fermé. L’attaquant de l’Atlético, également auteur du but du 2-2, a brillé dans son style caractéristique, alliant efficacité et impact physique.
Face à lui, la charnière des Merengue a souffert, à l’image de la première action. Sergio Ramos a “sauvé” son match avec une réalisation sur penalty, mais le capitaine du Real, pas aussi rassurant qu’à l’accoutumé, n’a pas toujours été dans le bon timing dans ses interventions défensives. A ses côtés, Varane a semblé très emprunté, en témoigne sa perte de balle sur le troisième but des Colchoneros.
Pour ses débuts avec l’Atlético, Thomas Lemar a eu du mal à trouver sa place, changeant de poste plusieurs fois en cours de match, mais a fait preuve d’application et a répondu présent dans l’engagement. Antoine Griezmann, en criant manque de rythme, a été remplacé après moins d’une heure. Sur les phases offensives du Real, Karim Benzema et Gareth Bale ont étalé une belle, mais insuffisante, complicité.
Le facteur X : La bourde de Marcelo
Il restait à peine plus de dix minutes à jouer dans le temps réglementaire quand Marcelo s’est évertué à sauver une touche, sur l’aile gauche de la défense des tenants du titre. Quelques secondes plus tard, Diego Costa égalisait (2-2, 79e). L’Atlético était en train d’enclencher une période de domination, face à un Real trop enclin à se contenter du 2-1, mais jusqu’à cette erreur du latéral brésilien, les Merengue n’avaient pas semblé en grand danger.
Le tweet (à peine) excessif :
La stat : 49 secondes
En marquant après seulement 49 secondes de jeu, Diego Costa a inscrit le but le plus rapide de l’histoire de la Supercoupe d’Europe.
✔@OptaJoe
La décla : Antoine Griezmann
” Je suis resté à l’Atlético parce que le projet était bon. J’ai confiance dans ce club, dans le ‘Cholo’ (Simeone), et j’ai vu ce soir que je ne me suis pas trompé.”
La question : Que sait-on de ce nouveau Real ?
Le Real Madrid est entré dans une nouvelle ère à Tallinn. On ne se passe pas de Cristiano Ronaldo et Zinédine Zidane en un claquement de doigts. Et il l’a fait sur une défaite symbolique, tant sa capacité à gagner les matches couperets a fait sa force ces dernière saisons. Ce Real version Lopetegui a montré des failles défensives préoccupantes et a surtout semblé moins fringant que son adversaire. Mais il a aussi montré des choses intéressantes.
La complémentarité du duo Gareth Bale – Karim Benzema, frappante, offre des opportunités offensives à l’ex-sélectionneur de la Roja, qui semble vouloir les exploiter. Le Gallois s’est beaucoup appuyé sur le Français durant ce match, pour repiquer dans l’axe suite à ses remises. Il lui a également délivré un magnifique centre sur le but du 1-1. Par ailleurs, Luka Modric a débuté la rencontre sur le banc. Le retour en forme du Croate sera un atout majeur pour la Maison Blanche, qui entame une nouvelle page de sa riche histoire. Elle commence par une rature, mais il est bien trop tôt pour savoir de quoi celle-ci augure.
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