De peur de ne pas mettre “le“ à la place de “la “, beaucoup de jeunes d’aujourd’hui préfèrent s’abstenir ou compléter leur phrase en langue Bambara dans les discussions. Ce phénomène est devenu une épidémie chez les jeunes diplômés.
C’est un problème assez important pour certains étudiants, de bien parler le français sans au moins avoir de problème avec le genre, savoir si par exemple un mot est masculin ou féminin. Dans les réunions des partis politiques, des associations ou d’espaces d’échanges, ces jeunes se taisent, en ayant pourtant des idées pertinentes à avancer, juste par peur de ne pas se faire ridiculiser aux yeux des bons puristes. Certains les considèrent comme des complexés, d’autres pensent que c’est le manque d’acquisition de la langue depuis la base et aussi la paresse de la lecture.
C’est une honte pour beaucoup d’entre eux, de demander à être édifiés sur les notions du premier cycle. Un sortant de l’Université, maitrisard en droit, affirme avoir toujours de problème avec le genre féminin et masculin en français. “Je réfléchis mille fois avant de m’exprimer en public, car j’ai peur. C’est notre société qui nous a rendu ainsi. Les gens se moquent de toi quand tu fais des fautes en parlant”.
Ibrahima Ndiaye