Depuis lundi, date de sa désignation par le collège mis en place par la junte, des pluies d’éloges pleuvent sur le nouveau président de la transition malienne. Les commentaires vont dans tous les sens mais ils sont unanimes sur une chose, celle du sérieux, du courage et de l’honnêteté du nouveau homme fort du Mali. Presque tous les commentateurs sur les réseaux sont prêts à donner leur main à couper qu’il est l’homme providentiel qu’il remettra le Mali sur le chemin des grands pays et fiers. Pour le moment, son âge, la soixante dixième bien sonnée, ne semble poser aucun problème. Les Maliens de la vieille génération aussi bien que ceux de la nouvelle génération l’apprécient tous, même s’ils savent aussi que les missions, qui sont assignées, sont énormes.
En effet, la désignation de Bah N’Daw intervient dans un contexte socio-politique et sécuritaire presque identique à celui du président IBK en 2013. Celui-ci faisait fortement aussi rêver les Maliens dans leur grande majorité. En témoigne son élection au second tour des élections présidentielles de 2013 avec un score jamais égalé de plus de 77% de voix exprimées.
A l’époque les Maliens n’avaient eu comme seul baromètre son passé glorieux à la primature au temps du président Alpha Oumar Konaré avant de se rendre compte qu’ils avaient fait une erreur monumentale. Et c’est exactement, ce genre de scène qui se dessine pour le Colonel-major Bah N’Daw qui est applaudi par la majorité écrasante des Maliens avant de le voir à l’œuvre.
La question que l’on se pose est de savoir si le Colonel-major aura-t-il les ressorts nécessaires pour répondre aux aspirations profondes des Maliens ou décevra-t-il la confiance des Maliens comme IBK en 2013 ?
En tout cas, une chose est sûre son passé élogieux ne doit pas être un prétexte pour croire en son étoile aveuglement. Mieux, il y a de quoi douté de la capacité du nouveau président à sortir le Mali du trou dans lequel il est plongé.
En effet, le Colonel-major fait partie de la vieille génération et n’est pas forcement et suffisamment imprégné des réalités actuelles du Mali d’aujourd’hui qui est largement différent du Mali de 1980 et 1990.
En plus, la plus haute fonction politique occupée par le passé par le chef de la transition malienne est le chef de département du ministère de la Défense et des Anciens combattants.
Enfin, il est partie des cadres militaires formés par le régime du dictateur président Moussa Traoré. C’est un homme qui n’aime pas la pression. Face à la pression, il démissionne vite.
Voilà autant d’éléments non dits sur le président de la transition malienne qui appellent les Maliens à la retenue et à ne pas crier trop vite la victoire.
YZK
Source : La Lettre du Peuple