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La situation est pleinement sous contrôle en Turquie

Le Premier ministre Binali Yildirim a déclaré que la situation était sous le contrôle des autorités turques. Dans la nuit de vendredi à samedi, une junte militaire a tenté un coup de force.

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Entouré du chef d’état-major Hulusi Akar, du ministre de l’Intérieur Efkan Ala, du ministre de la Défense Fikri Isik et du ministre de la Justice Bekir Bozdag, le chef du gouvernement Binali Yildirim a déclaré que les autorités avaient repris le contrôle de la situation en Turquie après la tentative de coup d’Etat.

Les violences déclenchées vendredi soir ont fait 161 morts et 1440 blessés. 2839 arrestations ont eu lieu dans les rangs de l’armée.

Interrogé sur le rétablissement de la peine de mort, Yildirim a indiqué que cette peine avait été supprimée de l’ordre juridique turc.

Il a accusé l’imam Fethullah Gülen d’être derrière la tentative de putsch. Celui-ci est devenu, depuis la révélation des affaires de corruption en 2013, la bête noire du régime qui estime que ses sympathisants veulent renverser le président Tayyip Erdogan. Gülen a démenti ces accusations, déclarant qu’il avait été victime de tous les coups d’Etat depuis 50 ans et qu’il défendait depuis des décennies les valeurs de démocratie et de droits de l’Homme.

Yildirim a mis en garde les Etats-Unis où vit Gülen en exil depuis 1999. “Le pays qui se trouve derrière celui-ci n’est pas un pays ami, c’est un pays en guerre avec la Turquie”.

Le président de la République Tayyip Erdogan se trouve actuellement à Istanbul. Le palais présidentiel a appelé les Turcs à rester dans la rue afin de protéger la démocratie.

La Grèce arrête les militaires d’un hélicoptère de l’armée turque

Le ministère grec de l’Intérieur a annoncé avoir arrêté samedi huit hommes à bord d’un hélicoptère de l’armée turque qui a atterri en milieu de journée à Alexandroupolis, une ville du nord de la Grèce.

Les huit hommes auraient demandé l’asile en Grèce.

Peu après cette annonce, le ministère turc des Affaires étrangères a demandé à Athènes de les remettre aux autorités turques.

Selon la chaîne de la télévision piblique grecque ERT, les hommes arrêtés ont pris part à la tentative de coup d’Etat qui a ébranlé le pouvoir turc dans la nuit de vendredi à samedi.

De son côté, le parquet d’Ankara a lancé des investigations contre l’ancien commandant de l’aviation, Akin Öztürk, et le général Metin Iyidil, commandant en charge de la doctrine au sein de l’armée de terre.

De nombreux généraux ont été placés en garde à vue.

De nombreux pays expriment leur soutien à Ankara

De nombreux pays occidentaux, parmi lesquels les Etats-Unis et la France, mais aussi des pays considérés comme des rivaux d’Ankara ont condamné la tentative de coup d’Etat qui a ébranlé le pouvoir turc dans la nuit de vendredi à samedi.

Le président américain Barack Obama et le secrétaire d’Etat John Kerry considèrent “que toutes les parties en Turquie doivent soutenir le gouvernement démocratiquement élu, faire preuve de retenue, éviter la violence et les effusions de sang”, dit la Maison blanche dans un communiqué.

Recep Tayyip Erdogan, au pouvoir depuis 2003, est souvent taxé d’autoritarisme en Turquie et sa politique étrangère lui a valu de nombreuses crises diplomatiques, notamment avec Israël, l’Iran, la Russie et l’Union européenne.

Ankara reste toutefois un allié essentiel des Etats-Unis, qui utilisent la base turque d’Incirlik dans le cadre de la lutte contre les djihadistes de l’Etat islamique (EI) et la cite souvent en exemple dans le monde musulman, malgré des atteintes à la liberté d’expression.

Washington a toutefois reproché ces dernières années à la Turquie de ne pas faire le nécessaire pour combattre l’EI en Syrie. Erdogan s’est quant à lui indigné du soutien des Etats-Unis aux rebelles kurdes syriens proches des séparatistes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).

Hillary Clinton, candidate démocrate à l’élection présidentielle du 8 novembre, a elle aussi exprimé son soutien au gouvernement turc et a dit suivre les événements “avec une grande inquiétude”.

Le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg, a pour sa part décrit la Turquie comme “un allié estimé au sein de l’Otan”.

Ayraulty salue “le courage” des Turcs

Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Marc Ayrault, a également condamné le coup de force en Turquie et salué la “grande maturité” et le “courage” de la population turque qui s’est engagée “pour le respect de ses institutions”.

La France espère en outre “que la démocratie turque sortira renforcée de cette épreuve et que les libertés fondamentales seront pleinement respectées”, a également affirmé le chef de la diplomatie française dans une déclaration écrite.

Son homologue allemand, Frank-Walter Steinmeier, s’est dit “profondément préoccupé par les récents développements en Turquie”.

Donald Tusk, président du Conseil européen, et Federica Mogherini, porte-parole de la diplomatie européenne, qui se trouvent en Mongolie pour un sommet du dialogue Europe-Asie, ont réclamé le respect de l’ordre constitutionnel.

“La Turquie est un partenaire clé pour l’Union européenne. L’UE soutient pleinement le gouvernement élu, les institutions du pays et l’état de droit”, a déclaré Donald Tusk.

“La stabilité, la démocratie et la sécurité sont des priorités pour le peuple turc”, a dit quant à lui Mohammad Javad Zarif, chef de la diplomatie iranienne, sur Twitter.

La Chine a souhaité le rétablissement de l’ordre et de la stabilité au plus vite, par la voix de son ministère des Affaires étrangères.

L’Arabie saoudite a elle aussi salué l’échec du coup de force. Citant un responsable du ministère des Affaires étrangères, l’agence de presse SPA a indiqué que le “royaume se réjouissait du retour à la normale sous la direction (…) du président Tayyip Erdogan et de son gouvernement élu, conformément à la légitimité constitutionelle et aux voeux du peuple turc”.

Rival de la Turquie au Moyen-Orient, l’Iran a également exprimé son soutien au gouvernement turc par la voix de son ministre des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif.

Moscou et Tokyo ont également exprimé leur inquiétude par les voix de Dmitri Peskov, porte-parole du Kremlin, et du Premier ministre japonais Shinzo Abe, qui a dit “espérer que la situation se normalisera rapidement et que la paix et l’ordre seront restaurés”.

Boris Johnson, nouveau chef de la diplomatie britannique, s’est lui aussi dit “très inquiet” pour la Turquie, où des milliers de Britanniques et d’autres Européens passent leurs vacances.

En Syrie, des centaines de partisans de Bachar al Assad, dont Erdogan est l’un des plus virulents détracteurs, sont descendus dans les rues pour célébrer la tentative de coup d’Etat et des tirs de joie ont retenti à Damas.

ZAMAN FRANCE

 

La rédaction

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