C’est aujourd’hui, le 14 février. La Saint-valentin, autrement appelée la «fête des amoureux», ne connait pratiquement plus de bord religieux ni continental. Constaté jadis dans les milieux chrétiens et singulièrement dans les pays occidentaux, la commémoration du 14 février par « les amoureux » se traditionalise en Afrique en général et au Mali en particulier. Les vendeurs des matériels admirables (parfums, montres, téléphones, etc.), les Restaurateurs, les Hôteliers ; bref, tous se frottent la main à chaque occasion annuelle.
« Etant en couple avec moi, qui se hasarde de ne pas me faire un signe d’amour, le 14 février, provoque la rupture», s’exclame une jeune fille d’une vingtaine d’années. Même si cela semble quelque peu ahurissant, cela est, aujourd’hui, devenu la règle d’or dans toutes les relations amoureuses à travers la ville de Bamako et dans nos capitales régionales. Commémorée aujourd’hui dans le monde entier, l’histoire de la saint-valentin remonte à des milliers d’années. Selon nos archives consultées, c’est un prêtre chrétien condamné à mort en défense de la liberté de vie. Il défendait l’union clandestine des amoureux qui étaient interdits par l’empereur de ladite période. Et il serait mort comme défenseur des amoureux. D’où, en guise de devoir de reconnaissance, la commémoration du 14 février en son honneur. Une fête devenue celle des amoureux de tous les bords religieux. Les valentins ou les « Valentine» signifiant l’élu (es) du cœur s’offrent, quel que soit le prix ou la valeur, mutuellement des cadeaux, des signes d’amour pour faire revivre leur union. C’est le jour du partage entre amoureux. «Cette fête est uniquement pour les amoureux. Elle symbolise l’amour. Et ça permet d’une certaine manière de connaitre le degré d’amour partagé par un couple. J’offre le cadeau à ma Valentine et celle-ci aussi m’en offre chaque année. Souvent ça ramène la réconciliation au moment des petites querelles entre amoureux», nous précise, avec un sourire dans le coin des lèvres, un jeune d’une vingtaine d’années avant de nous brandir son petit lot de cadeaux joliment emballé. Ainsi, les cadeaux à offrir varient selon les moyens et la passion des uns et des autres. Ils peuvent être des nuisettes, des parfums, des ceintures, des chemises, des téléphones ou certains offrent même un diner gala à leurs partenaires. Bref, chacun acte selon le goût de son ou de sa partenaire. Certains couples se réservent aussi à des gestes ou paroles romantiques si, toutefois, le rendez-vous financier n’est pas réuni. Toute chose qui prouve que c’est une fête de la considération.
Une fête qui se dénature par l’esprit matérialiste
Une belle fête. Car, toute chose qui a son objectif de consolider l’amour entre les humains est et reste salutaire. Mais, malheureusement, cette fête est celle qui s’achemine vers un autre bord contraire à l’esprit originel. Il s’agit du matériel.
En effet, d’après plusieurs témoignages, certains fêtards et singulièrement des jeunes filles de Bamako sont en train de transformer cette fête en une campagne commerciale. «Il y a une fille qui m’a exigé un téléphone IPhone l’année passée. J’ai rompu avec elle à la minute. Ça devient un fonds de commerce cette fête de Saint-valentin », nous a relaté un jeune fêtard de la Commune I du District de Bamako. «Le marché s’annonce bon, même si c’est un peu réduit par rapport aux années dernières, compte tenue de la galère dans le pays. Les valentins et les « valentines » sont en train de venir acheter depuis quelques jours. Il y a même les jeunes mariés qui viennent acheter. C’est une fête de considération et de partage. Cela est contraire à l’avis de certaines filles qui exiges des choses faramineuses à leurs compagnons», a renchérit un revendeur d’articles de luxe dans la quartier de Djélibougou.
En somme, le 14 février prend aussi une position importante parmi les fêtes de l’année comme la fête du saint-sylvestre et autres. Et cela est constable sur les grandes artères, les Restaurants et Hôtels, les bouts de nos ruelles pendant la nuit du 14 févier et, ensuite, sur les réseaux sociaux où toutes et tous se disent « confirmés » pour avoir donné et reçu des mains de sa chéri (e).
Bonne fête aux amoureux !
Marie Claire Dakono, Stagiaire : LE COMBAT