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La majorité présidentielle ébranlée : Fissure au sein de l’EPM

Le malaise étreint de plus en plus les partis et regroupements politiques de la majorité présidentielle. La chapelle, qui pèse peu en réalité sur l’échiquier politique national, est en train de perdre ses fidèles. 

L’engagement de la Forsat (Force Spéciale Anti-Terroriste) dans la répression des manifestants aux mains nues le 10 juillet et jours suivants est en train de jouer un petit vilain tour à la majorité présidentielle. Les tueries qui en ont résulté, en plus des blessés graves, ont incontestablement énervé l’opinion publique nationale et internationale. Si le M5-RFP réclame des enquêtes pour situer les responsabilités, au sein de l’EPM (Ensemble Pour le Mali) qu’il est convenu d’appeler la majorité présidentielle, la colère monte. Tout risque de se déglinguer tel un tricot dont une maille aura filé.

L’ADP-MALIBA, jeune parti politique mais qui a réussi la performance de classer troisième son candidat, Aliou B. Diallo, à l’issue de l’élection présidentielle de 2018, derrière IBK et Soumaïla Cissé, a choisi de quitter le navire présidentiel dès les premiers constats attestant l’utilisation des balles réelles contre les citoyens maliens durant la journée du vendredi, 10 juillet. Pour ne pas être comptable du bilan macabre des folles journées qui ont suivi, l’ADP-MALIBA s’est en effet retiré de la majorité présidentielle. Cette décision courageuse a été vivement saluée par les populations insurgées. Elle a plongé, par contre, l’EPM dans un examen de conscience, mais le regroupement n’a toutefois pas adressé aucune excuse au peuple malien. Bien au contraire, sa conférence des présidents des partis constitutifs s’est réunie le dimanche, 19 juillet, pour apporter sa caution aux propositions formulées par  la mission de la C.E.D.E.A.O.  qui, elle, partait sur la pointe des pieds en organisant une dernière conférence de presse dans le salon d’honneur de l’aéroport, autant dire à la porte de l’avion.

L’occasion a été saisie par le M.I.R.I.A. pour rappeler que dès le 03 juin, soit deux jours avant la première mobilisation citoyenne du vendredi, 05 juin, il avait saisi le président de la République pour qu’il écoute son peuple et  répondre à ses attentes, notamment par la dissolution de l’Assemblée nationale vertement contestée. Malheureusement, au lieu d’aller dans ce sens, Ibrahim Boubacar Keïta a choisi de verser le sang du peuple. Ce comportement étant contraire à l’éthique du parti, le M.I.R.I.A a décidé donc de se retirer de la majorité présidentielle ce 19 juillet. Au train où vont les choses, il est prévisible que la crispation continue de l’atmosphère politique poussera d’autres partis à claquer la porte de l’EPM.

Amadou N’Fa Diallo

Source: Journal l’Aube-Mali

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