Le samedi 1er octobre 2016, l’opposition malienne a organisé une marche de protestation d’envergure contre la nouvelle loi électorale ; contre la censure à l’Ortm, tout en exigeant le retour d’ATT au bercail, sans oublier la tenue d’une concertation nationale. Au cours de cette marche de protestation, plusieurs hommes politiques de l’opposition ont pris part dont le président des Fare An Wuli, Modibo Sidibé, non moins ancien Premier ministre du Mali. Pour lui, si ces quatre conditions ne sont pas réunies, la réconciliation nationale tant attendue par les Maliens et la bonne marche de la démocratie au Mali ne seront que du fiasco. Au terme de cette marche, Modibo Sidibé a accordé un entretien à notre rédaction.
Sur un ton ferme, Modibo Sidibé entame : «Vous voyez que ça ne va pas au Mali et nous étions sortis pour la bonne marche de notre pays. Pour ce faire, il faut que les quatre doléances de l’opposition déposées sur la table du gouvernement soient prises en compte. Nous, opposition, nous ne sommes pas d’accord avec cette nouvelle loi électorale ; nous sommes contre la censure de l’Ortm ; on veut le retour d’ATT, et on veut une Concertation nationale dans notre pays. L’opposition sera toujours présente pour dénoncer les dérives dans la gouvernance de notre pays, car le Mali est au-dessus de tout. Vous voyez cette marrée humaine qui dénonce tous la gestion du pays. Nous serons là à chaque occasion pour dire non aux mauvaises gestions. Certains auraient pensé à notre dernière marche, le 21 mai dernier, à une démonstration de force qui, pourtant, chiffrait de 50.000 mille manifestants. Or, pour ce 1er octobre, on est plus de 100.000, et cela explique que les Maliens sont fatigués par ce régime de divagation, de tâtonnement et dérapage».
Plus loin, il ajoute : «Ces milliers de personnes sont sorties massivement pour répondre à l’appel de l’opposition, en montrant aux Maliens et Maliennes que c’est l’intérêt du Mali qui prime. Plus de 100.000 mille manifestants pacifiques sont sortis pour dire Non aux dérives gouvernementales. Tout le monde condamne l’insécurité et la mauvaise gouvernance. Nous, les responsables de l’opposition, exigeons une Concertation nationale et réclamons le retour de l’ancien président Amadou Toumani Touré».
Et d’enchaîner : «Cette nouvelle loi électorale est faite pour préparer la reconduction du parti au pouvoir. Mais, nous, l’opposition, disons Non à cette nouvelle loi de division. Nous, nous pensons qu’à un moment donné de la vie, quand ça ne va pas, l’Etat doit appeler tous les fils pour chercher les voies et moyens pour une sortie de crise. Mais nous avons remarqué que ce gouvernement est essoufflé, il est arrivé à terme, sinon nous n’hésiterons pas à dire qu’il a montré ses limites à son peuple».
Ousmane DIAKITE/ Stagiaire