Les responsables de la Plateforme et du Gatia étaient face à la presse pour donner des informations suite à la panoplie de récriminations et de diatribes dont ils sont victimes ces derniers temps. C’était le mercredi 28 septembre 2016 à la Maison de la presse.
La conférence de presse était animée par Houda Ag Mohamed, entouré de Habala Hamzata, secrétaire général adjoint du Gatia, Moulaye Hahamed Ould Moulaye de la Plateforme et Ould Matali.
Dans son intervention, Moulaye Hahamed Ould Moulaye a rappelé que l’accord de paix issu du processus d’Alger traverse une période difficile. Il dira que certains ont tendance aujourd’hui à imager que c’est plutôt le Gatia qui constitue le point de blocage. Selon Moulaye Hahamed Ould Moulaye, «au contraire, à ce jour, la Plateforme a montré toute sa bonne volonté d’aller vers une application correcte de l’accord». Il a en outre souligné que la chose la plus importante que la Cma a demandée aux autorités du Mali, était la mise en place des autorités intérimaires. Dans la même foulée, a-t-il témoigné, la Plateforme n’a pas tardé à fournir sa liste pour l’installation de ces autorités intérimaires, alors que la Cma n’a pu déposer la sienne.
Concernant les patrouilles mixtes, Moulaye Hahamed Ould Moulaye est convaincu qu’il ne peut pas y avoir d’autorités intérimaires qui fonctionnent lorsqu’il n’y a personne pour assurer leur sécurité. «Ce qu’il y a, c’est qu’il y a une situation exceptionnelle à Kidal. Tout le bruit qu’il y a autour de Kidal, c’est qu’on veut empêcher à des enfants originaires de la localité de rentrer parce qu’on dit qu’ils appartiennent à telle ou telle formation. Il y a des gens qui pensent que le retour du Gatia à Kidal suffit pour dire le retour de l’armée à Kidal», a-t-il déclaré.
Le secrétaire général adjoint du Gatia, Habala Hamzata, a affirmé la volonté et la détermination de la Plateforme de faire appliquer l’accord de paix. «Ce que nous cherchons, c’est de voir les populations retrouver la voie de la paix. Mais nier aujourd’hui qu’il y a un problème dans la région de Kidal, et plus précisément entre la communauté Imghad et Ifoghas, c’est passer à côté. Ce problème ne date pas d’aujourd’hui. Il existe depuis les années 1990», a-t-il déclaré.
Aux dires de Habala Hamzata, certains responsables de la Cma ont même reconnu qu’il n’y a pas un problème entre la Cma et la Plateforme, mais un problème entre deux grandes communautés de la région de Kidal. Ces responsables, à l’en croire, ont même interpellé la communauté internationale lors de la réunion du comité de suivi de l’accord qui s’est tenue le 21 septembre dernier. «À partir de ce moment, je ne vois pas où d’autres membres de la communauté internationale doivent s’attaquer au Gatia pour dire que c’est une milice de l’armée nationale. Si l’armée malienne était en forme pour sécuriser son territoire, elle aurait dû le faire, et le Gatia n’aurait même pas dû exister. On a été dans l’obligation de créer le Gatia quand il y avait plus d’armée malienne au Nord du Mali, et quand la communauté internationale a montré ses limites au Nord du Mali pour sécuriser nos populations. Je ne comprends pas, ces derniers temps, pourquoi il y a un acharnement au niveau des médias et certains membres de la communauté internationale pour essayer d’incriminer le Gatia», a-t-il conclu.
Diango COULIBALY
Source :Le Reporter