Le terme “Françafrique”, tel que forgé par l’ancien président de Survie, François Xavier Verschave, désigne un ensemble d’acteurs diplomatiques, politiques, économiques et militaires qui agissent en parallèle de la politique officielle de la France en Afrique, avec pour objectif le maintien des pays africains dans la dépendance vis-à-vis de la France, l’accès des entreprises françaises aux ressources naturelles du continent et l’enrichissement d’une minorité d’initiés.
C’est un véritable système de pillage du
continent africain qui a été mis en place, et qui profite tant aux dirigeants français qu’aux dirigeants africains sélectionnés pour cette tâche. Cette politique de l’ombre a été mise en place par le Général de Gaulle au moment des décolonisations et poursuivie ensuite par tous les présidents de la Vème République, de droite comme de gauche, chacun développant ses propres réseaux d’intérêts et d’influence.
Des chefs d’Etat “amis de la France” ont ainsi été mis en place ou soutenus par la France grâce à des interventions militaires (Tchad, Rwanda…), des assassinats (Sylvanus Olympio au Togo, en 1963, Thomas Sankara au Burkina Faso, en 1987…), des coups d’Etat (Niger, Tchad, Congo-Brazzaville), des élections truquées…
Ces gardiens de l’ordre néo-colonial partagent
avec les autorités et entreprises françaises
deux rentes : les matières premières et l’aide au développement.
Le système fonctionne également grâce à cinq bases militaires permanentes qui assurent la stabilité des régimes et permettent à la France d’intervenir si nécessaire. Le franc CFA permet, quant à lui, un contrôle sur les politiques
économiques et monétaires des pays francophones qui profitent aux entreprises françaises (Total, Bolloré, Bouygues, Areva, Rougier…). Et les services secrets et les mercenaires viennent huiler cette mécanique.
La relation franco-africaine est ainsi vectrice
de corruption et de criminalité économique.
Celles-ci ont occasionnellement été mises
sous les projecteurs comme à l’occasion de l’affaire Elf ou de l’Angolagate. C’est par le scandale des biens mal acquis que la
Françafrique pourrait à nouveau être l’objet de critiques dans l’opinion publique.
Source : l’Association Survie-France