Une
éventuelle sortie des pays africains du franc CFA, la création d’une
monnaie unique sur le continent ou encore les répercussions sur
l’économie française après ces hypothétiques changements: voici les
sujets évoqués par le député sénégalais Abdoulaye Balde dans un
entretien à Sputnik lors du Forum économique de Yalta.
Déjà
«lancé», le processus «irréversible» visant à la sortie des pays
d’Afrique du franc CFA pourrait se terminer dans un horizon de «cinq ans
au plus tard», a estimé au micro de Sputnik Abdoulaye Balde, député à
l’Assemblée nationale et maire de la ville sénégalaise de Ziguinchor,
qui s’est rendu en Crimée à l’occasion du Forum économique annuel se
déroulant actuellement à Yalta.
Comme
l’a expliqué M.Balde, les chefs d’État d’Afrique sont «déjà en train de
mettre en œuvre» ce processus. Pour l’interlocuteur de Sputnik, ce
dernier est indispensable pour «relancer l’économie et la dignité
africaine» ainsi qu’«affirmer la souveraineté économique» sur le
continent.
Néanmoins, il ne faudrait pas en «sortir de façon brutale» maintenant.
«Je
pense qu’il faut que nous puissions mettre en place tout un processus
de retrait global, collectif, pour qu’il n’y ait pas qu’un seul pays qui
se retire», a précisé le participant au Forum économique de Yalta.
Création de sa propre monnaie
D’après lui, la sortie du franc CFA pourrait prendre quelques années et finira par l’apparition d’une monnaie africaine unique.
«Cela
va peut-être prendre deux ou trois ans. Mais, je pense que dans un
horizon de cinq ans au plus tard, nous devons sortir du franc CFA et de
toutes ces monnaies qui ne sont pas des monnaies africaines, de manière à
avoir une monnaie unique», a souligné l’interlocuteur de Sputnik.
Il
a exprimé l’espoir que cette nouvelle devise ait «peut-être sa propre
évolution au niveau de l’Afrique et au niveau mondial, dans le marché
économique mondial».
Un éventuel impact sur l’économie française?
Abordant
la question d’une éventuelle répercussion que pourrait avoir la
création d’une monnaie africaine sur l’économie française, Abdoulaye
Balde a rappelé que ce n’était pas toute l’Afrique qui utilisait le
franc CFA mais huit États, à savoir le Bénin, le Burkina Faso, la Côte
d’Ivoire, la Guinée-Bissau, le Mali, le Niger, le Togo ainsi que son
pays.
«Et
tous les autres ont leur propre monnaie. Et, bien entendu, le fait
qu’ils sortent, c’est vrai, cela coupe un lien historique avec la
France. Cela aura certainement des répercussions sur l’économie
française», a résumé l’interlocuteur de Sputnik.
Une sortie éventuelle peut également «couper les liens, ces liens entre le Trésor français et les économies africaines». Pourtant, selon M.Balde, les «autorités françaises ont dû prendre des garde-fous» pour se sécuriser.
Posté le 20/04/2019 pr rwandaises.com
rwandaactu