Comme pour réaffirmer leur volonté de s’affranchir de la tutelle de Bamako, la CMA vient de prendre des décisions qui violent l’Accord pour la paix et la réconciliation. Pour combien de temps encore le Mali va continuer à courber l’échine devant la minorité arabo-touareg ? La guerre n’est-elle pas la dernière solution pour recouvrer la totalité du territoire national ?
En dépit de l’Accord pour la paix et la réconciliation issue des pourparlers inter maliens d’Alger, Kidal échappe toujours à l’autorité de Bamako. Et pourtant les principes de l’unicité et de la laïcité du Mali ont été préservés par cet Accord bien qu’il fasse la part belle à la CMA. Depuis sa signature en 2015, le gouvernement ne joue que le rôle de figurant sinon la réalité du pouvoir se trouve entre les mains de la CMA, faisant de la ville de Kidal une entité autonome au Mali.
Alghabass Ag Intalla et ses ouailles sont soutenus dans leur utopique projet de sécession par l’ancienne puissance coloniale qui pense pouvoir gagner avec la minorité touareg qu’avec la majorité noire. Après les avoir aidé à chasser l’armée malienne en 2014, la France s’est également interposée entre les forces de la CMA et les forces armées maliennes en exigeant du gouvernement légitime l’application intégrale de l’Accord. Kidal appartient au Mali de nom seulement sinon c’est une région qui, lentement, mais surement, est en train de s’affranchir de la tutelle malienne en complicité avec la communauté internationale. La preuve de cette affirmation ce sont les décisions prises par le président de la CMA, le 30 janvier 2019.
Alghabass Ag Intalla, puisque c’est de lui qu’il s’agit, a pris des mesures réglementaires tant sur le plan de la circulation routière, de la consommation des stupéfiants et alcool, qu’à celui des manifestations ou des cérémonies traditionnelles. Il a également réglementé comme un gouvernement légitime le domaine et le cadastre. Tout comme l’hygiène et la santé. La goutte d’eau qui a fait déborder le vase est l’imposition d’une carte de séjour pour les étrangers dans la région de Kidal. L’ironie de l’histoire, même les ressortissants de Mopti, Ségou, Sikasso Bamako sont vus comme des étrangers sur leur propre territoire.
Cette situation est-elle acceptable dans un pays dit souverain? Pourquoi la France et la communauté internationale continuent de soutenir la CMA au détriment d’un Etat dont l’indépendance a été reconnue par tous les pays du monde entier? Le Mali doit non seulement comprendre qu’il est victime d’un complot international, mais aussi et surtout doit se préparer à faire cette guerre de libération. Elle prendra le temps qu’elle prendra, mais cette guerre est inévitable.
Youssouf Sissoko