Pendant qu’on peut se réjouir d’une enviable ponctualité dans la confection des cartes d’électeur, la supervision du processus électoral risque d’être le parent pauvre des élections générales. Au moment où nous mettions sous presse la Commission Nationale Électorale Indépendante ne dispose en tout et pour tout que d’un montant virtuel de 4 Milliards francs CFA que lui ont notifiés les hautes autorités du pays. Et sur lequel montant les mêmes autorités leur ont instruit que seuls 1,4 milliards sont mobilisables pour la présidentielle prévu pour le 29 juillet, soit dans un peu plus d’un mois. Dérisoire sans doute car il nous revient que le seul traitement des délégués de l’organe de supervision électorale est évalué à 1,2 milliards nécessaires pour la couverture effective des 23 000 bureaux de vote. Il nous revient de même source que la question était à l’origine d’échanges très vifs entre la Primature et les membres de la Ceni. Et pour cause, ce n’est pas le fonds qui moins. En vue de leur utilisation rationnelle, le Pm a instruit de consacrer exclusivement l’effort de guerre à la présidentielle. Financiers de l’Etat et responsables de la CENI ont été ainsi invités en reconsidérer respectivement leur rigueur et leurs prétentions budgétaires. Si les parties n’arrivent pas à accorder leurs violons dans un délai raisonnable, il n’est pas exclu que l’organe de supervision fasse une sortie devant la presse.
La cohésion de la majorité présidentielle à rude épreuve
La cacophonie ambiante au sein de la majorité présidentielle commence à dépasser tout entendement. À quelques encablures du scrutin du 29 juillet, en effet, le camp du pouvoir sortant ne sait pas encore par quel bout prendre l’harmonisation de ses initiatives face à la rude épreuve des agitations du camp adverse. En atteste par exemple les réactions successives de ses différentes composantes à la polémique créée par les récentes sorties de l’opposition. Au lieu d’une réplique groupée en rang compact et serré, on aura été plutôt témoins d’actions en dents de scie de diverses branches de la même majorité, qui donne plus l’impression d’une rivalité malsaine. Après la conférence de presse de la Plateforme « Ensemble Pour le Mali », le vice-président de l’Assemblée nationale, Moussa Timbiné, a jugé opportun de faire bande à part en tentant de s’affirmer par une autre sortie devant la presse. Comme si cela ne suffisait pas, il fallait aussi que la boucle soit bouclée par une troisième conférence de la même majorité sur initiative cette fois de son inter-groupe parlementaire. Le tout en totale dysharmonie avec le premier chef d’orchestre, Soumeylou Boubeye Maïga.
Une lettre révoltante de l’Adema aux militants
C’est peut-être la correspondance de trop, que les adeptes déçus de la candidature interne ne sont pas les seuls à mal digérer. Il s’agit d’une missive acheminée par la direction du Pasj aux structures de base pour leur instruire d’inscrire leurs actions politiques dans le cadre de la plateforme des formations pro-présidentielles. Il se trouve que l’appel du Comité Exécutif a d’autant si mal à prospérer que c’est à la base du PASJ que le soutien au second mandat d’IBK est accueilli avec plus de réticence et même de rejet. Et pour cause, pour nombre de structures malmenées par la rude adversité des Tisserands, se battre pour la cause d’IBK est assimilable ni plus ni moins à un servage politique. Ce sentiment de rejet est beaucoup plus prononcé dans la région de Tombouctou où les militants de l’Adema avaleront difficilement la pullule d’une cohabitation avec d’anciens camarades qui les ont impitoyables abandonnés puis combattus pour le compte du Rpm. La rancœur est moindre à Gao, mais l’ardeur à une cohabitation au nom de la cause Ibkiste est tout aussi affectée par l’antécédent des résultats électoraux inversés par la Cour constitutionnelle en 2013.
La Rédaction
Source: Le Témoin