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Katakatani : « Ces machins de l’autre siècle nous pourrissent la vie »

Bamako est depuis quelques années la cible d’une invasion d’engins tricycles communément appelés « katakatani ». Si pour certains notamment commerçants, ces bolides sont adaptés à leurs affaires, pour d’autres, ils sèment désordre et chaos.

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« L’incivisme sur nos routes n’incombe pas aux seuls tricyclistes », se défend Sadio Diarra, chargé de communication du syndicat des conducteurs tricycles de Kalabancoro.Entre deux tours, le syndicaliste nous confie qu’au sein de son groupement, beaucoup sont dotés de permis de conduire. Mais, de façon générale nombre de nos collègues ne sont pas conformes aux normes, reconnait, monsieur Diarra. En la matière, selon les responsables de la direction régionale des transports du district de Bamako, la législation en vigueur ne fait pas spécifiquement cas des katakatani.Le texte  est en cours d’examen, en vue de l’adapter à l’évolution du secteur, ajoutent-ils.

Pour certains bamakois, le transport urbain de la capitale a tout l’air d’un disque 33 tours. Des chariots d’avant l’indépendance, en passant par les ‘’dourouni’’, le Transport Urbain de Bamako(TUB), les Bamabus, les Sotrama…ils se retrouvent aujourd’hui avec des charrettes motorisées, «wotoroni», comme ironisent certains. Pour s’en procurer, c’est comme pour une moto Jakarta, s’amuse Kanté, un conducteur tricycle. Le quarantenaire prend un air sérieux, et explique : «me concernant, je suis lié à mon patron par un contrat journalier. Mais il suffit juste d’avoir une vignette pour se retrouver sur la voie publique».

Cette situation justifie le nombre graduel d’engins tricycles dans la capitale. Nombre de nos interlocuteurs ont confié ne pas détenir  de permis de conduire, d’autres se prêtent même à l’ironie « nous sommes des recyclés », pour faire allusion à leurs métiers de départ.

Ce mépris des conditions minimales n’est pas sans conséquence, ces engins sont de plus en plus impliqués dans les accidents de la route. Ils sont également tenus pour cause des nombreux embouteillages dans la ville, selon certains usages. « Ces machins de l’autre siecle nous pourrissent la vie», s’emporte un usager à bord d’une Avensus. A cet effet, une mesure de la mairie centrale limitant leur l’accès  à certains axes de la capitale est en vigueur depuis une année.Cependant, aussi paradoxal que cela puisse paraître, beaucoup révèlent avoir obtenu leur autorisation de conduire des mairies, en l’occurrence les vignettes avec des coûts compris entre 30 000 et 45 000 f cfa.

En dépit de l’hostilité de certains usagers de la circulation vis-à-vis des tricycles, d’autres, dans les périphéries de Bamako voient en ces machines, un moyen accessible de désenclavement. Les commerçants, eux, les apprécient pour le coût du transport, jugé plus abordable que les autres moyens de livraisons. « Les commerçants préfèrent nos services parce qu’ils leur reviennent doublement moins cher comparés aux véhicules, en plus nous avons l’avantage de pouvoir acheminer des marchandises dans  des endroits difficiles d’accès en véhicule», explique, un chauffeur de ‘’mototaxi’ ’une autre appellation des engins tricycles.En attendant d’autres batteries de mesures d’interdictions, les katakatani continuent de rouler, et,  même la baisse des recettes ne limite pas les vitesses !

 

+La rédaction 

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