⁃ SE Monsieur le Président Goodluck E. Johnattan, Médiateur de la CEDEAO;
⁃ Monsieur le Commissaire Politique, Paix et Securité;
⁃ Monsieur le Représentant Spécial du Secrétaire Général des Nations-Unies;
⁃ Monsieur le Représentant de la MISAHEL;
Je salue, au nom du PARENA, les efforts continus de notre communauté pour aider le Mali à sortir de la crise politique et institutionnelle qu’ il traverse.
Nos remerciements vont à vous, Monsieur le Président et à votre délégation, pour l’énergie et la détermination avec lesquelles vous accompagnez les Maliens à trouver une issue à la présente crise.
Lors de notre précédente rencontre, le 11 janvier dernier, il y’a exactement quatre mois, ma délégation insistait sur la nécessité de la concertation et du consensus sur les questions majeures de la période transitoire.
Elle a aussi insisté sur la nécessité de se concentrer sur l’essentiel, au regard de la fuite du temps, celui-ci n’étant pas notre allié.
Il l’est encore moins aujourd’hui. A dix mois de la fin annoncée de la Transition.
Faut-il rappeler les questions majeures de la Transition?
1- la lutte contre le terrorisme et l’insécurité;
2- la lutte contre l’impunité;
3- l’ Accord pour la paix et la réconciliation nationale: sa mise en œuvre et sa relecture telles que décidées par le Dialogue national inclusif et les concertations de septembre 2020;
4- la relecture de la constitution de février 1992;
5- la réorganisation territoriale;
6- l’organisation d’élections crédibles par un organe unique et consensuel tel que plébiscité par le Dialogue national inclusif de décembre 2019 et les concertations nationales de septembre 2020.
Au regard du temps perdu, il revient aux forces vives dont les représentants sont désormais réunis au sein du Comité d’orientation stratégique sur les réformes politiques et institutionnelles (COS-RIP) de déterminer l’étendue et le rythme des réformes à entreprendre.
Pour notre part, il nous semble qu’ il faut se concentrer sur l’organisation de la présidentielle et des législatives, et s’atteler aujourd’hui et maintenant, sans perdre de temps, à la conduite des réformes relatives à la tenue d’élections crédibles.
Pour nous, dans cette cette perspective, le maintien du statuquo ante, à savoir l’organisation des élections par l’ Administration, est porteur de soupçons, de crispations, de tensions et de nouvelles contestations. Il faut y renoncer.
Entre le statuquo ante et l’ organe unique voulu par tous mais dont la mise en place est impossible compte tenu des délais, il y a un le temps pour créer une structure transitoire qui ne nécessite pas la révision de la constitution, qui sera présidée par une personnalité consensuelle et qui utilisera les infrastructures existantes de la DGE et de
l’ Administration.
Sur la réorganisation territoriale, nous pensons qu’elle requiert un large consensus résultant de larges concertations et du temps. Les élections pour doter les collectivités décentralisées d’organes délibérants ne pourraient être envisagées qu’après une réorganisation territoriale mûrie et concertée.
Il en est de même de la révision de la constitution: elle est nécessaire mais elle ne saurait se faire dans la précipitation. Elle exige de larges discussions, de la pédagogie et du consensus. Il faut prendre toutes les dispositions pour éviter une impasse politique que représenterait un éventuel résultat négatif du référendum.
Pour terminer, je voudrais demander aux camarades du M5 de rejoindre les autres forces vives du pays au sein du COS-RIP afin que les réformes reposent sur le consensus le plus large.
Je vous remercie Monsieur le Président.
Pour le Comité Directeur du PARENA
Tiébilé Dramé
Source: Malijet