Nous sommes mardi 9 janvier 2017 dans la cité des « 1008 logements », à un jet de pierre du poste de police. Les pendules affichent 22 heures. Donc, les derniers trainards n’avaient pas encore regagné leur nid. Un coriace Ganster, portant certainement l’un de ces nombreux prénoms importé du « far West », spécialiste en vol de moto est pris à partie par une foule surexcitée. Et pour cause ? Il a tenté de déposséder un usager de sa moto Jakarta. Dans de tel cas à Bamako, la suite est généralement connue : lynchage à mort pour les plus chanceux, les moins chanceux eux, sont brulés vif. Et ça, tous les voleurs le savent. C’est donc dans une course pour sauver sa carcasse que le Ganster sortit son pistolet automatique et s’est mis à tirer en l’air.
Certainement pour tenir la foule en respect. Dans la rafale, une balle atteignit MD, un jeune d’une vingtaine d’années en pleine mâchoire. Son seul péché ? Avoir été au plus mauvais moment au plus mauvais endroit. Aussitôt, les voisins se mobilisèrent pour porter secours à MD qui perdait beaucoup de son sang. Il fut admis à l’hôpital où, il a pu être opéré ce lundi 9 janvier. A l’heure où nous mettrons cet article sous presse, ses jours seraient hors de danger.
Malgré la proximité du poste de la police des lieux du crime, le malfrat lui, a pu disparaitre dans la nature et commettra certainement d’autres crimes du genre.
Mais dans sa fuite, le délinquant a laissé tomber son PA sur les lieux. Selon les témoins, une fois sur place, les policiers ont identifié et reconnu que l’arme du crime et les balles qu’elle contenait appartiennent à la police malienne. Depuis, la question qui est restée sur toutes les lèvres est : comment le jeune braqueur a pu se procurer une arme appartenant à la police ? En principe, répondre à cette question ne devrait pas être un exercice périlleux du moment où les balles portaient un numéro d’identification.
Le père de la victime a, sous le couvert de l’anonymat, remercier les voisins pour leur solidarité vis-à-vis de son fils : « les mots me manquent pour remercier les voisins qui, malgré les coups de feux, n’ont ménagé aucun effort pour porter secours à mon garçon. Sans leur aide, mon garçon serait ne probablement plus de ce monde. Merci à Dieu pour ce miracle.»
Malgré les efforts déployés par le ministère de l’intérieur, le banditisme gagne chaque jour un plus du terrain dans la capitale malienne. La population quant à elle, reste un témoin impuissant.
Amadingué Sagara
SOLONI