Par ailleurs, les prix des denrées alimentaires sont en hausse dans toute la région. Par rapport à la moyenne des cinq dernières années, les produits locaux ont augmenté de près de 40% et dans certaines zones, les prix ont grimpé de plus de 200%. Cette situation est due en partie à l’impact économique des mesures mises en place pour contenir la propagation du coronavirus au cours de l’année dernière, mais aussi à la baisse des revenus des populations en raison de la réduction des activités commerciales, touristiques et informelles, et des transferts de fonds.
Dans certaines parties de la région, comme dans le Nord du Nigeria, le Sahel central (Burkina Faso, Mali, Niger), la République centrafricaine ou encore les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest du Cameroun, l’escalade de la violence oblige les populations à se déplacer, à abandonner leurs champs et leurs sources de revenus, les exposant ainsi à une insécurité alimentaire aiguë.
En outre, près de 10 millions d’enfants de moins de 5 ans souffrent de malnutrition aiguë cette année dans la région, et le Sahel représente la moitié de ce chiffre à lui seul. Et parallèlement à l’augmentation prévue de 30% de l’insécurité alimentaire et aux prix élevés des aliments nutritifs, ce nombre pourrait augmenter considérablement.
Cette année, le PAM prévoit d’aider près de 18 millions de personnes en Afrique de l’Ouest et centrale, dont 68% dans des situations de crise et d’urgence. Et pour les six prochains mois, le PAM a besoin de 770 millions de dollars, soit 423,5 milliards de Fcfa pour ses opérations dans 19 pays de la région. Si ces fonds ne sont pas collectés, les rations seront diminuées pour les personnes dans le besoin, notamment celles qui souffrent de la faim à cause des conflits.
En 2020, le PAM et ses partenaires ont aidé près de 17 millions de personnes en Afrique de l’Ouest à travers des approches intégrées combinant des interventions alimentaires et nutritionnelles vitales, et des activités qui renforcent la résilience des communautés.
Synthèse
Oumar SANKARÉ
Source : L’ESSOR