Certains experts des technologies estiment que le monde se dirige vers une «quatrième révolution industrielle». Est-ce une bonne ou une mauvaise nouvelle pour les Africains? Cela signifie-t-il que les possibilités vont se multiplier et que l’Afrique va pouvoir devancer ses concurrents ou que nous approchons d’une catastrophe synonyme de perte d’emplois, de destruction des industries traditionnelles et d’une nouvelle ère d’exploitation de l’Afrique par les entreprises occidentales qui maîtrisent ces nouvelles technologies effrayantes ?
À l’occasion d’un débat organisé lors de la conférence eLearning Africa à Kigali, Rwanda, le 28 septembre 2018, des experts européens et africains discuteront des implications d’une potentielle quatrième révolution industrielle, qui verra la fusion des technologies gommer les frontières entre les mondes physique, numérique et biologique.
Le débat sera introduit par plusieurs intervenants, dont Bitange Ndemo de l’université de Nairobi, ancien secrétaire privé au ministère kenyan de l’Information et de la Communication; Donald Clark, universitaire, commentateur et entrepreneur en edTech; Maximilian Bankole Jarrett, radiodiffuseur, entrepreneur et ancien directeur de l’Africa Progress Panel de Kofi Annan; et Clarisse Iribagiza, PDG de la société rwandaise DMM.HeHe. Ils débattront de la motion suivante : «Ce parlement estime que l’Afrique n’a rien à craindre d’une ‘quatrième révolution industrielle’ et qu’elle doit au contraire saisir sa chance».
Le débat sera présidé par l’ancien parlementaire britannique, Harold Elletson, membre de l’Institute for Statecraft, dont nous avons recueilli les explications :
«La perspective que la technologie donne naissance à une quatrième révolution industrielle est un événement majeur pour les travailleurs, les citoyens, les entreprises et les gouvernements du monde entier. Ses implications potentielles en termes de croissance économique, d’emploi et de mode de vie sont énormes. Sera-t-elle positive pour l’Afrique ? Personne ne le sait encore. Il s’agit incontestablement d’une grande opportunité, mais qui présente aussi de nombreux dangers. Une chose est sûre : nous devons y réfléchir et nous y préparer.
«Le débat organisé par eLearning Africa incitera les gens à réfléchir. Nos intervenants, qui sont tous très éloquents et expérimentés, débattront avec ardeur. Maximilian Bankole Jarrett et Donald Clark aiment beaucoup polémiquer. Ils ne ménageront pas leurs adversaires. Et Bitange Ndemo est un renard rusé, qui maîtrise parfaitement les débats de style parlementaire. La session promet d’être particulièrement vivante, intéressante et distrayante».
eLearning Africa organise l’événement sous la forme d’un débat parlementaire, ce qui signifie que les membres du public (le parlement) ont la possibilité d’exprimer leur point de vue après les interventions des principaux orateurs. Les débats seront suivis d’un vote.
Organisée du 26 au 28 septembre, eLearning Africa est la plus grande conférence africaine sur les TIC pour l’éducation et la formation. Elle a lieu cette année sous l’égide du gouvernement rwandais et comprendra notamment, le jour de l’inauguration, une table ronde des ministres africains de l’Éducation, de l’Information et de la Communication.
eLA organise également une grande exposition de nouveaux produits, services et formations.
eLearning Africa est le principal événement consacré aux TIC appliquées à l’enseignement, à la formation et au développement des compétences en Afrique. La conférence rassemble des politiques de haut niveau, des décideurs et des professionnels de l’éducation, de l’entreprise et du gouvernement. En 12 ans, eLearning Africa a accueilli 16 228 participants provenant d’une centaine de pays, dont plus de 85 % du continent africain. Plus de 3 300 orateurs se sont exprimés sur pratiquement tous les aspects des technologies appliquées à l’apprentissage et au développement des compétences.
Pathe TOURE
lejecom