Le pire a été évité de justesse, ce vendredi, à l’entrée du quartier Sébénicoro, au niveau du pont « Woyowayanko ». En effet, les policiers du détachement de la Compagnie de la circulation routière ont failli en découdre avec des éléments de la gendarmerie nationale.
En effet, l’incident est parti du fait qu’un policier en faction a interpellé un usager, sur un engin à deux roues. Alors que ce dernier s’apprêtait à obtempérer en se garant au bord de la voie, le policier, qui a fait une dizaine de mètres pour arriver à son niveau, a tenté de se saisir de la clé de la moto de son vis-à-vis. Le conducteur s’y est opposé en saisissant la main du policier. Il n’en fallait pas plus pour que le flic lui assène une bonne gifle. Ebahi et interloqué par l’acte de l’agent en uniforme, l’individu est descendu de sa moto pour rejoindre le poste de contrôle de la police. Sur place, il s’est assis sur le banc et faisait des gestes d’étonnement. «Je ne peux expliquer ce qui vient de se passer», disait-il. Mais, il a demandé aux policiers d’appeler en renfort toutes les unités de la police disponibles, parce que, prévenait-il, trois ou quatre policiers ne peuvent pas contenir la scène qui allait se passer d’un moment à l’autre.
Pendant qu’une foule de badauds se formait, un passant, qui a suivi l’action et qui connait bien le conducteur de la moto, s’approche de lui et exécute le salut militaire (Garde-à-vous). C’est là que les policiers réalisèrent qu’ils avaient affaire à un agent des forces de sécurité et, visiblement, un officier. C’est ce passant qui informa les policiers que l’homme que leur élément venait de brutaliser était un gendarme de son état, un lieutenant de surcroit.
C’est alors que tous les policiers ont déserté le hangar qui leur sert pourtant d’abris. Le gendarme sort son téléphone et tente d’appeler des éléments de son unité. Son collègue le supplie de toutes ses forces pendant plusieurs minutes. L’homme finit par céder. Cependant, il a exigé des policiers des excuses publiques. Les flics se sont exécutés sans murmures, avant de lui rendre sa monture.
Pris de peur, les policiers avaient déjà appelé du renfort qui arriva après le départ des gendarmes. L’incident venait d’être évité de justesse entre ces deux corps des forces de sécurité qui, faut-il le rappeler, ont eu à se livrer des batailles rangées par le passé.
Hamadoun MAIGA
Source: Azalaï Express