La démocratie est fondée sur l’idée que les gens sont des acteurs rationnels, que nous pouvons décider de ce qui est dans notre intérêt et que nous agissons en conséquence. Pourtant, cette croyance est manifestement fausse. En outre, depuis plus de 30 ans, les dirigeants politiques ont eu recours à des équipes de spin-doctors, des sondeurs et des experts des médias pour profiter de nos tendances irrationnelles.
Pendant des décennies, le comportement de nos chefs d’Etat nous prouvent qu’ils ne sont pas des acteurs rationnels tel est le cas de IBK qui sachant bien que son pays est en proie aux difficultés économiques, au chômage et à la crise du nord qui minent notre Mali. Face à ce noir tableau, le président et son gouvernement au lieu de prendre des décisions qui maximiseraient notre avantage économique basées sur nos intérêts n’ont trouvé mieux qu’un malencontreux communiqué à la date du 27 octobre 2015 qui vise à empêcher tout regard de l’opposition sur la situation politique. Aujourd’hui plus que jamais, le quotidien des Maliens est compromis et relégué au second plan par les effets de la mauvaise de nos responsables.
Les plus optimistes des Maliens n’entrevoient aucune raison d’espérer en l’avenir. Ils avancent comme preuves, l’état de dénuement généralisé dans lequel les populations sont confinées et, surtout, la mauvaise gouvernance. Il y a un an de cela, IBK revenait de la Chine avec 10 milliards de dollars de promesse. À l’époque, le RPM et Compagnie ont fait tout un boucan en mobilisant une foule immense pour accueillir le président. Depuis ce jour jusqu’à maintenant, Qu’est ce qui a véritablement changé ?
Ce mode de gestion des affaires publiques a instauré un marasme économique et une crise financière sans précédent. Parce que les ressources financières qui auraient dû être injectées dans le développement du pays et la gestion du quotidien des Maliens ont été allouées à des fins de privilèges présidentiels, paralysant l’administration et assommant les Maliens.
Nous sommes malades et fatigués d’être des citoyens de seconde classe dans cette société à deux vitesses. Le Mali est l’un des pires pays au monde en termes de mobilité sociale. Nous souffrons de cela en ayant des dirigeants incompétents, corrompus et égoïstes qui ne sont là que pour eux-mêmes. Nous ne faisons plus confiance à cette démocratie, la démocratie a besoin de passer à la démocratie qui serait à l’image de nos réalités. Nos dirigeants doivent être des experts dans leurs domaines d’expertise. Des dirigeants qui savent de quoi ils parlent et qui ne se contentent pas d’être des ” perroquets” (sous préfet) des impérialistes. Que dire de l’argent ? Il n’est visible ni dans les poches, ni dans les mains. Ni dans les caisses, ni dans les comptes. Ce précieux métal semble tout simplement avoir fondu sous la forge.
Alors, comment, dans ces conditions, s’offrir à manger, pour vivre ? A moins que les 5000 milliards de la Chine (toujours attendus) et les 2000 milliards de Paris ne viennent enfin à la rescousse des 16 millions de Maliens. En réalité, rien ne changera. La démagogie et le populisme ne bâtiront jamais une Nation. Une auto satisfaction inexplicable pour un pays en crise économique, sociale et sécuritaire.
Par Mama Harber Touré
Source: Sirène