Après le marché de l’artisanat, il ya quelques semaines et celui de la Cola (Woro Sugu), le 15 mars, c’est le « Marché Rose » de Bamako qui a été totalement brûlé dans la nuit du 20 mars dernier.
Les pompiers sous-équipés, aidés par des bénévoles munis de seaux d’eau ont tenté de venir à bout des flammes, mais ils n’arriveront à bout de l’incendie que lorsque le marché a été totalement réduit en cendre.
On ne connaît pas encore les causes de l’incendie. Il n’y a pas eu de morts. Quant aux dégâts matériels, selon le syndicat des Travailleurs du marché, ils sont évalués pour le moment à plusieurs milliards de francs CFA.
En moins de six semaines, pas moins de quatre marchés ont été victimes d’incendies à Bamako.
Le scénario n’est pas sans précédent, les incendies dans les marchés au Mali étant fréquents.Mais, quatre marchés de la capitale, victimes d’incendie en moins de deux mois, cela fait beaucoup et suscite des questions. Entre autres, se demande-t-on à Bamako, ce dernier sinistre n’a-t-il pas de lien avec le récent déguerpissement des vendeurs ambulants des principales artères de Bamako.
A noter que, le cas d’incendie de marché le plus spectaculaire, était survenu en 1993 quand le Grand marché de Bamako (Marché Rose), était réduit en cendres des suites d’un incendie vraisemblablement provoqué par un court-circuit. Heureusement, qu’aucune perte en vie humaine n’avait été enregistrée. Encore moins de perte en vie humaine. Il avait été remis en service, en 1996, pour 1,5 milliard Fcfa.
Au Mali les 2/3 des recettes budgétaires proviennent du commerce. Un marché qui brûle, ce sont aussi des relations humaines qui se distendent car c’est un lieu de rencontre et d’échange d’informations. C’est encore le cas aujourd’hui, malheureusement. L’émotion passée, comment éviter que de tels drames se reproduisent ?
Les pistes privilégiées
En tout cas, accidentelle ou pas, cette série d’incendies interpelle plus que jamais les pouvoirs publics. Absolument, les nouvelles autorités doivent remédier à l’emplacement des marchés, en plein centre ville et leurs dédales d’échoppes difficilement accessibles par les véhicules de secours mais aussi, à l’absence de bouches à incendie, qui aurait permis une réaction plus rapide de ces derniers et aux branchements électriques, la grande majorité des commerçants étant raccordée à des boutiques ou directement au poteau, éliminant ainsi la protection du disjoncteur.
Au fil des années, le marché rose a pris un essor considérable accueillant plus de commerçants que de places officielles.
Pour le moment, la piste retenue par les autorités, est celle d’un court-circuit dû aux branchements électriques anarchiques.
Ahmed M. Thiam