Dans de nombreux pays, et notamment en Afrique, la plupart des présidents arrivent difficilement à soustraire leurs proches de la scène politique. Dans la majorité des cas, ces derniers en se basant sur leurs relations réelles ou supposées avec celui-ci, usent et abusent du trafic d’influence soit pour se bâtir une fortune, soit pour se faire une place dans l’arène politique ou les deux à la fois. Et souvent, c’est le comportement de la « famille » qui discrédite le leader.
Parmi les exemples, hélas si nombreux d’intrusion de la famille dans la gestion de l’état, on peut citer celui de « Bébé Doc ». Les quadras et les plus âgés parmi nos lecteurs savent qui il était. Les plus jeunes, ceux qui possèdent tant soit peu une culture générale et particulièrement politique ne peuvent l’ignorer. Quant aux autres – la plupart étant accros de nouvelles technologies – il leur suffit de cliquer sur Wikipédia, Google ou autres moteurs de recherche pour découvrir ce fameux personnage auquel nous faisons allusion et qui a disparu il y a à peu près deux ans.
Au Mali, il faut reconnaître au fils de Dougoukolo Konaré le mérite de n’avoir pas accepté cet envahissement de la « famille ». Et qu’en est-il aujourd’hui ? Force est de constater que nous tendons vers la génération d’un « Bébé Doc » si ce n’est déjà le cas dans le paysage politique malien.
En effet, la presse n’a pas été avare en révélations des frasques de Karim Kéïta depuis que son père est parvenu à Koulouba. L’homme semble rechercher le sensationnel et être au-devant de la scène en toute occasion. Ainsi, durant la semaine dernière, « la passion du service public », par son abattage médiatique nous a inondés d’images de l’honorable Karim Ibrahim Kéïta en tournée dans les casernes du Nord.
Il s’est adressé aux hommes et femmes de la « grande muette », de la gendarmerie nationale et de la garde nationale en l’absence de leurs ministres et même de leurs chefs d’états- majors. A entendre ses propos et les comptes rendus des reporteurs, il était comme leur ministre. On ne savait pas que Tiéman Hubert Coulibaly et le colonel-major Salif Traoré n’étaient que des secrétaires – d’état et que Karim Keïta était le super ministre, le ministre d’Etat à la défense et à la sécurité !
Un homme politique possède moult occasions de se faire voir et de se faire connaître sans visiter les camps en exhibitionniste.
Les forces armées ne sont pas un jouet. Il faut les respecter et respecter leurs chefs. Le Premier ministre et le président de l’Assemblée nationale devraient pleinement jouer leur rôle pour que des missions comme celles de l’honorable Karim Kéïta soit balisées, eux devraient savoir que cela n’est pas normal, même si l’honorable l’ignore.
Wamseru A. Asama