Comparativement au précédent, le nouveau premier ministre que Laji Buramavient de nommer est relativement jeune, moins de soixante ans. Par cette nomination, il satisfait enfin aux désirs de ses camarades du RPM, sa formation politique. Ayant l’accalmie au sein de son parti, il peut se lancer dans la recherche des alliés sûrs afin de pouvoir rempiler l’année prochaine. Tel est l’objectif assigné au nouveau locataire de la primature. Mais avant l’échéance de 2018, plusieurs écueils qui jonchent le parcours sont soit à éliminer soit à contourner, si l’on voudrait avoir dans ce pays une élection présidentielle, nationale, démocratique, libre et transparente. Nous en citerons trois qui nous semblent les plus proéminents.
Le premier de cet écueil est sans doute l’insécurité. Dans cette consultation qui devrait se dérouler sur le territoire national, il n’y a pas comme dans les élections locales à dire qu’on votera lorsque la situation sécuritaire le permettra. Le deuxième écueil lié au premier est le retour de la région de Kidal dans le giron malien. Rien n’est sûr. Pourrait-on organiser des élections sans la région de Kidal ? Aucun signe, actuellement n’indique que cette région sera au diapason des autres dans les quinze mois à venir. Le troisième et dernier que nous citerons est l’ensemble des crispations sociales et grogne qui gangrènent la société malienne. Crispations et grogne nées des frustrations provoquées par les effets de la mauvaise gouvernance.
La dernière cartouche placée dans l’arsenal de la conquête du deuxième mandat présidentiel de Laji Burama en la personne d’Abdoulaye Idrissa Maïga son ancien directeur de campagne est-elle capable de faire mouche ? L’homme n’est pas politique malgré son appartenance à la direction du RPM. Il n’a à notre connaissance exercé aucun mandat électif. Il n’est pas connu dans la sphère des hommes qui ont eu à influencer d’une façon ou d’une autre la vie politique de ce pays. Apparemment, il n’est pas charismatique. Il appartiendrait plutôt au genre d’homme, timide, introverti comme le dirait le psychologue. Comment un tel homme pourrait-il subitement se muer en habile négociateur pour éviter ou détruire ces écueils cités plus haut et qui sont tous aussi bien compliqués les uns que les autres? Certes il est originaire du nord ce qui, à priori lui confère un atout précieux : la connaissance de la psychologie des femmes et hommes de cette région, quelle que soit leur appartenance ethnique. On suppose qu’il maîtrise les trois S qui pourraient qualifier les populations du nord, à savoir : Sensibilité, Susceptibilité et Subtilité et qu’il pourrait à certaines occasions resté ferme. Malheureusement pour lui, aujourd’hui l’épicentre de la violence s’est transporté au centre, région la plus multiethnique du pays, milieu qu’il méconnaît même si d’après son CV, il aurait servi à Mopti. Il lui faudrait d’autres atouts et surtout une équipe soudée autour de lui. Aura –t-il le toupet de la former sans l’interférence de « la famille » ? La formation du nouveau gouvernement sera un indice révélateur de son degré d’autonomie.
…sans rancune
Wamseru A. Asama
Source: Delta News