Saluant la bravoure et le courage des éléments des Forces Armées du Mali, tombés dans l’attaque terroriste contre leur camp à Boulkessy, le Président de la République Ibrahim Boubacar Keita a déclaré : « … Que nul ne pense que nos éléments n’ont pas été braves. Ils ont été braves jusqu’à la témérité ». C’était lors de sa rencontre avec les partis politiques signataires de l’accord politique de gouvernance, le samedi dernier à Koulouba.
« Nous sommes en guerre. Je l’ai dit, nous sommes en guerre. Ça veut dire que ce qui s’est passé à Boulkessi pourrait malheureusement survenir encore. J’attends, aujourd’hui, du Gouvernement d’être vigilant, d’anticipatif », a, d’entrée de jeu, exhorté le Président IBK , qui interroge : ‘’Est-ce que l’on peut penser sérieusement et honnêtement que nous avons d’autres urgences aujourd’hui que celles-là?’’
Sur cette attaque meurtrière survenue dans le camp militaire de Boulkessi, IBK estime que la responsabilité est partagée. ‘’Nous avons tous été concernés’’, a-t-il dit.
Par contre, le Chef de l’Etat reconnait que ‘’Boulkessi était l’un de nos points les mieux protégés. Nous avions tenu, en raison de la fragilité du secteur et de la récurrence des attaques que le camp avait subies, à le renforcer singulièrement. Et cela avait été un engagement réel et exécuté’’.
‘’Nous en tirerons toutes les conséquences’’
Le Président Kéita a indiqué que quand les gens arrivent dans les opérations complexes, avec l’armement qu’ils ont acquis ailleurs, généralement des armes lourdes, à viser ce camp-là, à le pilonner, on peut penser, on peut comprendre l’émoi que cela peut soulever au niveau des jeunes militaires, et l’effroi. « Mais nous en tirerons toutes les conséquences », a-t-il averti.
Pour le Président IBK nous avons affaire à des gens qui n’ont pas nos valeurs, nous avons affaire à un moment de règne de l’obscur, où la mort est devenue l’objectif, la mort est recherchée, la mort est le but, à partir de cela, nos moyens deviennent limités.
Devant se rendre à Genève en vue de discuter de la question du Coton et plus tard à Lyon pour la question du Fonds mondial pour la Santé, le Président IBK a dû annulé son voyage pour être auprès des familles, auprès de l’armée malienne, en cette période difficile. De même pour le chef du gouvernement qui devait se rendre à Boulkessi mais qui l’a finalement différé sur la demande du Président de la République.
Déterminé à mettre les Forces Armées du Mali dans les meilleures conditions de lutte contre les terroristes, le Chef Suprême des Armées a indiqué que les conséquences de cette tuerie seront tirées et les moyens seront renforcés.
« Nous renforcerons ce qui doit être renforcé mais que nul ne pense que nos éléments n’ont pas été braves. Ils ont été braves jusqu’à la témérité. Beaucoup sont morts les armes à la main », reconnait-il.
Et le Président IBK d’ajouter que ce qui se passe dans notre pays est l’une des conséquences de cette affaire de la Libye qui a ouvert la boîte de Pandore.
« La Libye dont le sud est devenu un marché à ciel ouvert, dont les armes de tous calibres qui s’exposent à tout sauf Galea et aussi en dépit du nombre de victimes et du choc que cette affaire a causé à nos opinions nationales », croit savoir le Président IBK qui estime que les Forces Armées au plan national, au plan du G5 Sahel, au plan de Barkhane, vont prospérer.
Face à cette situation, selon IBK, notre nation a, plus que jamais besoin de solidarité, de se resserrer. Elle n’a pas besoin d’élucubration des nostalgiques du putsch.
« Aucun putsch ne prévaudra au Mali, qu’on se le dise. Et je crois que cela n’est pas du tout à l’ordre du jour et nous ne saurons nous inquiéter. Mais je tiens à dire combien cela est absolument ignominieux, indécent dans les temps où nous sommes», a conclu le Président IBK devant les responsables des partis politiques, EPM, COFOP, ARP.
Ousmane MORBA