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IBK en lice pour la présidentielle du 29 juillet : Les rodomontades du désormais président-candidat

Lorsque le président de la République vient à se considérer comme le président d’une frange de Maliens et traitant publiquement certains de ses compatriotes d’opportunistes, il y a forcément dérapage verbal à corriger. Et dire qu’il va jusqu’à verser dans le dénigrement de ses adversaires politiques, il y a fort à craindre pour la jeune démocratie malienne.

C’est quasiment à une diatribe de mauvais goût que le président de la République s’est livré le samedi dernier, en début de soirée, lors de ce qu’il est convenu d’appeler l’appel à sa candidature » au palais de Koulouba. Tiébilé Dramé du PARENA, « le petit monsieur » (selon le locataire de Koulouba) ne croyait pas si bien dire en expliquant qu’IBK ne rassemble pas et ne sait pas rassembler.

IBK a usé d’images ou de paraboles pour s’attaquer frontalement aux responsables politiques qui ont quitté son équipe gouvernementale et la majorité présidentielle. « Beaucoup accourent quand le plat est servi, mangent à satiété, et de peur d’avoir à participer à la vaisselle, bien rassasiés, se retirent piteusement. D’autres craignent de s’interroger en sachant les péripéties au jour le jour, en les par faisant, en en tirant les bénéfices, au jour de la reddition des comptes, à l’heure du bilan qu’on hésite à s’approprier, à assassiner et défendre…. ». En clair, le chef de l’Etat qualifie ceux qui ont servi à ses côtés comme étant conviés à un festin, à se servir autour d’un plat !

Ces propos du premier des Maliens censés servir le peuple malien traduit la piètre image que ses compatriotes ont de sa gouvernance. Cette approche de la gestion du pays faite par IBK montre à suffisance que le locataire du palais présidentiel considère la gouvernance comme une véritable caverne de voleurs et de pilleurs de la République. Une foire dont l’on ne doit pas s’enivrer dés que l’on aura commencé de s’y servir. La pique était directement et frontalement adressée, comme un uppercut aux leaders politiques, qui ont claqué la majorité présidentielle déçue par la méthode de gestion des affaires du pays. L’on peut citer des personnalités comme Moussa Mara du parti YELEMA, qui servi IBK durant 9 mois comme Premier ministre avant de prendre ses distances, Me Mountaga Tall du CNID, qui a récemment rompu les amarres avec la mouvance gouvernance, après avoir servi comme ministre aux côtés d’IBK. L’on peut aussi citer les responsables du parti SADI, et de l’ADP-Maliba, qui ont claqué la porte de la majorité présidentielle pour dénoncer le « pilotage à vue, la gabegie et la corruption qui gangrènent la gouvernance ».

Par ailleurs, les rodomontades d’IBK ont été aussi marquées par un satisfécit étonnant dont il s’est félicité. « Nous avons bien servi le Mali, nous avons été à la hauteur de ce qui était attendu de nous dans le domaine politique », a-t-il déclaré. Comme pour dire que l’honnêteté n’est pas la valeur la mieux partagée à la tête de notre gouvernance. La modestie recommandée en ces circonstances aurait dû pousser le chef de l’Etat à dire qu’il a fait ce qu’il a pu et qu’il appartient aux Maliens de juger. Puisque tous les observateurs reconnaissent aujourd’hui que la gouvernance actuelle a laissé une écrasante majorité des maliens sur leur soif. Tant au plan de la crise sécuritaire sur laquelle, le candidat IBK de 2013 a promis monts et merveille, de la lutte contre la corruption avec une gestion patrimoniale des affaires du pays, que dans le domaine de la vie au quotidien, le moins qu’on puisse dire est que le bilan du chef de l’Etat est plutôt mitigé…

En outre, le président de tous les Maliens se voit dans une stature égocentrique au point de croire que seul lui a les capacités de diriger le Mali. Si d’autres, à en croire IBK, venaient à avoir ce privilège, ce serait un «danger». Quelle imposture ? Quelle velléité de dictature chez IBK de tenir de tels propos ? «Quel danger pour le Mali, si d’aventure et par pure ambition politicienne, ceux-là venaient aux affaires de ce pays », déclare-t-il parlant de ses adversaires politiques qui ont dénoncé l’accord pour la paix, qui est aujourd’hui quasiment caduc. Et IBK d’atteindre le comble en qualifie son monde et celui de la majorité présidentielle comme étant « le Mali des hommes de foi, des hommes de dignité, des hommes d’honneur… ». Comme si le Mali de ses adversaires politiques et de tous ceux qui n’applaudissent pas sa gouvernance est celui du déshonneur ! Piètre prestation oratoire d’un locataire de Koulouba qui déçoit de plus en plus dans ses sorties !

Boubou SIDIBE

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