La nation malienne a rendu hier jeudi 21 juillet 2016, un dernier hommage aux militaires tués lors de l’attaque perpétrée contre le camp de Nampala au centre du Mali, dans la région de Ségou. La cérémonie était présidée par le président de la République, Ibrahim Boubacar Kéita au camp militaire Ahmadou Sekou Tall de Ségou en présence du Premier ministre, Modibo Kéita.

Mardi 19 juillet 2016, vers 5 heures, une attaque inqualifiable contre le camp de Namapala a coûté la vie à 17 militaires. Plusieurs autres ont été blessés et certains seraient portés disparus.

Après avoir décrété, au conseil des ministres, un deuil national de trois jours et l’État d’urgence pour trois mois, le président de la République, Ibrahim Boubacar Kéita, s’est déplacé hier jeudi 21 juillet 2016 à Ségou où il a présidé, au camp militaire Ahmadou Tall, la cérémonie d’hommage nationale  organisée en la mémoire des vaillants militaires tombés à Nampala.

Etaient présents à cette cérémonie funèbre, les membres du gouvernement, des présidents d’institutions de la République, les parents des victimes. S’y ajoutent le chef d’État Major général des armées, général de division Didier Dakou ; le chef de Minusma  Mohamed Saleh Annadif ; l’Ambassadeur de France au Mali ; le gouverneur de la région de Ségou et le chef de la région militaire de Ségou.

La cérémonie a été marquée par une décoration à titre posthume des victimes, la lecture de l’oraison funèbre, la prière mortuaire. Elle a pris fin par l’inhumation des corps au cimetière du camp militaire de Ségou.

Toutes les victimes ont reçu, à titre posthume, la croix de la valeur militaire. Aussi, le ministre de la Défense et des Anciens combattants a remis 59 médailles du mérite militaire au Commandant de la 2e région militaire pour le détachement dépêché à Nampala, détachement commandé par le capitaine Abel Poudiougou.

A noter que deux des 17 corps ont été inhumés à Nampala à cause d’un cas de “force majeure”. Ce sont donc 15 corps qui ont été inhumés au cimetière du camp militaire de Ségou. Le plus jeune des victimes (Issa Diarra) avait 22 ans. Il a intégré l’armée en 2013. Le plus âgé avait 34 ans.

Dans une brève intervention en langue Bamanan, le président de la République a indiqué que les ennemis du Mali sont allés très loin cette fois-ci en tuant lâchement ces 17 jeunes soldats à la fleur de l’âge. Selon lui, ces jeunes sont morts dans la plus noble mission, celle de la défense de la patrie. Il a promis que la mort de ces jeunes sera vengée.

“Toute vie n’est pas une dignité, mais la leur fut dignité jusqu’à l’heure ultime. Nous sommes fiers de votre sacrifice et nous n’allons pas tarder à répondre à cet acte barbare”, a lancé le président de la République en Bambara.

Le chef suprême des armés a réitéré sa totale confiance aux FAMa qui sont, dit-il, à la hauteur des attentes et relèveront les défis sécuritaires auxquels le pays est confronté.

IBK a surtout insisté sur la coopération militaire entre le Mali et les partenaires, laquelle se doit d’être plus concrète. Pour lui, il faut une vraie solidarité de ceux qui se disent partenaires du Mali.

“Je me soucie jour et nuit des conditions de travail de nos forces armées et je ne cesserai de me battre afin qu’elles aient ce qui leur faut pour défendre la patrie. Il nous faut des hélicoptères de combat, d’avions de reconnaissance et de transports”, a affirmé le président de la République.

Auparavant, IBK a rendu visite aux blessés hospitalisés à l’hôpital de Ségou. Il ressort de cette visite que la vie des blessés est hors de danger.

Rappelons qu’en 2015, le camp de Nampala avait l’objet d’une attaque et plusieurs soldats y avaient perdu la vie.

Des sources sécuritaires indiquent qu’en 2016, ce sont trois tentatives d’attaque qui y ont été déjouées par l’armée. C’est la quatrième qui a malheureusement causé autant de victimes dans les rangs des FAMa.