Avant-hier, samedi 14 décembre, se sont ouverts au CICB, les travaux du Dialogue Nationale Inclusif. En communion avec l’ensemble des forces vives de la nation, le président de la République, Ibrahim Boubcar Keïta, a pris part à cet évènement historique pour le Mali. En bon et sage père de la nation, l’occasion a été saisie à sa juste valeur par le président IBK, dans un langage empreint de la plus grande humilité, d’expliquer aux participants la nécessité de cet exercice afin de faciliter la sortie de la crise multidimensionnelle, dans laquelle, le Mali est plongé depuis quelques années. Par rapport à son engagement de mettre en œuvre les recommandations de ce dialogue, il déclara : « Je ne m’y déroberai point…je ne suis qu’un serviteur du peuple ».
C’est parti pour une semaine de dialogue entre l’ensemble des fils du Mali. Un espace démocratique, ou aucun sujet n’est tabou. Ce dialogue au niveau national a réuni l’ensemble des forces vives de la nation venues de tous les coins et recoins du Mali et de l’extérieur.
« Il s’agira pour vous, d’ausculter le pays pour voir quel est son mal, d’où nous vient-il et comment le soigner. Vous êtes une force de propositions. Et le peuple attendra de vous que votre congrès ne soit pas un congrès de plus, mais le congrès qu’il fallait pour mieux asseoir notre processus démocratique ». C’est en ces termes que le président IBK s’est adressé aux participants.
Pour le chef d’Etat, cette attente populaire survient à un moment où la crise sécuritaire qui frappe le Mali a révélé toutes les fragilités et les tares de son administration. De ce fait, il dira que ces assises doivent mieux analyser et traiter la demande de mieux d’Etat que le processus de décentralisation, réforme majeure du Mali démocratique, a permis de déceler. « Je n’ai nul doute que vos débats relèveront le défi de la profondeur et de l’exhaustivité » a espéré le président Keïta.
Ensuite, Ibrahim Boubacar Kéita est revenu sur son engagement d’accompagner le mécanisme de suivi des résolutions que les congressistes, en toute souveraineté, mettront en place. Par la même occasion, il a rappelé son engagement de mettre et faire mettre en œuvre les recommandations issues de ces travaux. « Je tiendrai parole. Je ne m’y déroberai point. Je ne suis que le serviteur du Mali » a-t-il rassuré.
La nécessité pour tous de comprendre les urgences du moment
Dans son allocution, le locataire de Koulouba, a ébauché la problématique de l’ébullition sociale. De façon rassurante, il a soutenu que rien ne sera mis au-dessus du confort de ses compatriotes. D’après lui, l’Etat est à l’écoute de la demande sociale, se surpassant à chaque fois pour que les revendications soient gérées à la mesure de ses moyens.
Par contre, il a précisé, qu’il est vital que ce congrès examine la question devenue incontournable d’une trêve sociale, durable et véritable, qui permette une respiration minimale à un pouvoir public pris à la gorge par les dépenses militaires.
Après avoir signalé, qu’il est également souhaitable que ces assises débattent de l’attitude d’une nation en guerre, IBK a soutenu que cette attitude doit aller au-delà des indignations de pure forme. « Nous devons être de solidarité authentique, palpable, mesurable avec nos soldats. Si le plus lourd fardeau revient à l’Etat, chacun d’entre nous peut un peu, chacun d’entre nous doit faire plus d’effort pour notre guerre, qui est une guerre de libération nationale. Ni plus ni moins. » a-t-il déclaré.
Par ailleurs, le chef de l’Etat a indiqué que les théories conspirationnistes, inspirées moins par un sursaut d’orgueil national que par une logique de déstabilisation et de plaidoyer pour les forces pseudo jihadistes ne sont pas à l’honneur au Mali. « Nous sommes tous impatients de retrouver la paix » a-t-il affirmé. Et d’ajouter : « Nous voulons tous que nos enfants puissent retrouver au clair de lune et les chants et danses dont les terroristes les privent, au nom de Dieu, leur Dieu ».
IBK appel à la retenue face aux velléités contre les forces étrangères
« Il importe que nos compatriotes mesurent que s’en prendre à la Minusma, c’est s’en prendre surtout aux forces sénégalaises, burkinabé, togolaises, ghanéennes, tchadiennes » a souligné le président de la République. Pour lui, cela est si inconfortable pour l’honneur du Mali.
Parallèlement, il a expliqué, qu’il est temps pour les Maliens de dépasser le complexe colonial, vis-à-vis de la France. « Nos parents étaient engagés par elle sur les fronts des deux grandes guerres mondiales » a-t-il rappelé.
Aux dires du président Keïta, aujourd’hui, la France est une alliée et ses soldats tombent sur le sol malien comme les soldats maliens. « Sachons raison garder ! » a-t-il prévenu.
Par Moïse Keïta
Source: Le Sursaut