Au regard de la léthargie qui semble caractériser le processus d’acheminement de la transition au Mali, on serait vraiment fondé à se faire des appréhensions quant à une issue heureuse, notamment en ce qui concerne le respect du délai imparti aux autorités de la transition pour mener à bien toutes les réformes qui s’imposent.
Ces appréhensions sont tellement légitimes que la communauté internationale, elle-même, en a fait siennes en mettant en place le ‘’Groupe de Suivi et de Soutien à la Transition au Mali’’, afin d’aider les autorités maliennes à diligenter le processus. En vérité, ce soutien est d’autant nécessaire quand on sait que les autorités de la transition, bien que contraintes à faire une course contre la montre, donnent plutôt l’impression de tergiverser dans leurs entreprises. Toute chose qui inquiète, tant du côté des forces vives de la nation que de celui des partenaires du Mali.
A l’occasion de la réunion inaugurale du Groupe de Soutien à la Transition au Mali le 30 novembre 2020, le ministre de la Refondation de l’État, chargé des Relations avec les Institutions, Mamadou Mohamed Coulibaly, avait fait une communication dans laquelle il avait évoqué en cinq (5) points, « les priorités de la Transition en matière de réformes politiques et institutionnelles ». Il avait cité :
1)- Le parachèvement du processus de réorganisation territoriale ;
2)- l’élaboration et l’adoption d’une nouvelle Constitution ;
3)- l’assainissement de l’écosystème politique ;
4)- la réforme du système électoral ;
5)- la poursuite du chantier de la régionalisation.
Nous savons que conformément aux dispositions prises et annoncées par la CEDEAO, la transition ne devrait pas excéder les 18 mois à compter du 15 septembre 2020. Mais au regard de l’allure à laquelle se conduisent les choses par les autorités publiques, on peut affirmer sans ambages que le facteur ‘’Temps’’ pourrait être une sérieuse hypothèque sur le respect du délai imparti pour la période transitoire. En tout cas, à bien disserter sur les tenants et les aboutissants de la conduite de cette période de transition, on devrait plutôt s’attendre à des tiraillements entre les autorités de la transition et la classe politique, à presque toutes les étapes de ces réformes politiques et institutionnelles.
Toute chose qui laisserait planer, sur le pays, le spectre d’une nouvelle crise sociopolitique.
Déjà des voix s’élèvent de plus en plus pour exiger le respect du délai des 18 mois impartis à la période transitoire. C’est ainsi que lors d’une rencontre au CICB, le 10 février 2021, entre le Premier ministre de la transition Moctar Ouane et la classe politique, les leaders des formations ont insisté, de façon unanime, pour que la durée de la transition ne dépasse pas les dix-huit (18) mois, à compter du 15 septembre 2020, convenus avec la CEDEAO. A cet effet, Tiéman Hubert Coulibaly, le président de l’UDD disait « Les gens ont surtout dit qu’il faut absolument tenir dans le temps qui est imparti pour la transition. Il revient maintenant au gouvernement d’ouvrir les chantiers les plus urgents ».
Source : Le Soir De Bamako