Human Rights Watch (HRW) dénonce les tactiques d’intimidation et de répression mises en place par les autorités au Burundi envers les opposants, ou tous ceux considérés comme tels, au référendum constitutionnel du 17 mai. D’après l’ONG, cette répression s’accroît au fur et à mesure qu’on approche de cette échéance qui devrait permettre au président Pierre Nkurunziza de rester au pouvoir jusqu’en 2034.
Des accusations rejetées en bloc par le 1er vice-président du Burundi, qui évoque un « complot » contre le Burundi. Auteur d’une enquête qui « documente les véritables tactiques d’intimidation et de répression, par les forces gouvernementales, par les membres du parti au pouvoir et par les Imbonerakure » – la ligue des jeunes du Cndd-FDD, que l’ONU qualifie de milice – Human Rights Watch s’inquiète « d’abus commis dans une quasi-impunité » au Burundi, rapporte Bénédicte Jeannerod, directrice de l’organisation en France. Des exactions qui visent, d’après HRW, « des citoyens qui sont perçus comme s’opposant ou étant opposés au référendum » constitutionnel contesté du 17 mai et qui ont pour but « de permettre au président Nkurunziza de renforcer son emprise sur le pouvoir ». Parmi les « faits extrêmement graves » dénoncés par l’ONG, Bénédicte Jeannerod prend l’exemple d’une personne « purement et simplement tuée ». Parce qu’elle « ne pouvait pas présenter un récépissé qui prouvait son inscription au référendum », cette personne « a été battue » et « est morte de ses blessures ». Le gouvernement dénonce une volonté de « ternir l’image » du Burundi Gaston Sindimwo, premier vice-président du Burundi, rejette ces accusations, qui émanent d’après lui d’une organisation qui « fait partie » de celles « qui ont comploté » contre le pays. En conséquence, juge-t-il, « les démarches que cette organisation va faire sont des démarches appelant les gens, la communauté internationale à ternir l’image » de Bujumbura. « Le gouvernement du Burundi est soudé, entièrement soudé et déterminé à [faire] arriver le peuple burundais à bon port », affirme Gaston Sindimwo. Il estime également qu’il « y a aussi des Burundais qui soutiennent ces gens, parce que ces rapports proviennent des Burundais ». Ceux-là sont « des gens qui sont mal intentionnés et qui se trouvent dans une position de faiblesse ou d’ignorance ». Avant de conclure : « Nous avons observé ces derniers jours des règlements de compte où il y a eu quelques disparus, que la police fasse tout pour retrouver ces criminels et nous vous promettons que très prochainement nous devons arrêter tout ce monde-là ».
RFI