Le président du parti Forces Alternatives pour le Renouveau et l’Emergence (FARE), l’ancien Premier Ministre Modibo Sidibé, poursuit la série de visites de courtoisie avec le monde des affaires au Mali.
Après la Chambre de Commerce et d’Industrie du Mali (CCIM), le 12 avril 2018, et l’Organisation Patronale des Industriels (OPI), le 5 avril dernier, le candidat le plus sérieux à l’élection présidentielle de juillet prochain, Modibo Sidibé a rencontré, en début de soirée du vendredi, 13 avril 2018, dans la salle Tombouctou de l’Hôtel Salam, les membres du directoire du Réseau de l’Entreprise en Afrique de l’Ouest (REAO)-Mali. Houd Baby est le président du REAO-Mali. Il est à la tête d’un directoire de cinq membres. Il s’agit de :
- Houd BABY, président ;
- Mossadeck BALLY, vice-président ;
- Mme Awa DIARRA, Secrétaire Générale
- Mme DIAGNE Aminata Noëlle SANGARE, Secrétaire Générale Adjointe ;
- Alassane TOURE, Trésorier.
Le Réseau de l’Entreprise en Afrique de l’Ouest (REAO)-Mali, est une association professionnelle, créée le 27 juillet 2001 sous le récépissé N°0570/MATCL-DNI. Elle a des implantations au Bénin, au Burkina Faso, en Côte d’ Ivoire, en Gambie, au Ghana, en Guinée Conakry, au Mali, en Mauritanie, au Niger, au Nigéria, au Sénégal au Tchad et au Togo. Il a été créé par un groupe d’entrepreneurs, motivés et soucieux d’améliorer l’environnement des affaires en Afrique de l’Ouest, nécessaire à l’essor d’un secteur privé fort et dynamique, qui serait en mesure de contribuer au développement économique des pays de la sous-région.
Le Groupe d’Appui et de Réflexion (GAR), est composé de : Alassane Mariko ; Abdoulaye Bassoum ; Moussa Traoré ; Tiadiane I. Déka Diabaté ; Abdoulaye Sidiki Touré ; Bourama Kéita, entre autres.
MODIBO SIDIBE FACE AU DIRECTOIRE DU REAO
Face au directoire du REAO, le candidat des FARE et du GAR a exposé sa vision d’un Etat stratège qui est la quintessence de son programme ‘’Mali Horizon 2030’’.
«…Personne ne doit douter du Mali ; l’essentiel c’est d’avoir compris qu’on peut s’en sortir. Je pense que ce n’est pas la première fois que je rencontre le REAO. L’horizon d’un cabinet ministériel, c’est les prochaines élections. Les changements structurels s’inscrivent dans la durée. Concilier le temps politique au temps des entreprises. Avoir l’esprit offensif. L’Etat stratège sera le meilleur allié du secteur privé. L’élite public et du privé doivent se compléter. Nous ne pouvons pas indéfiniment célébrer la croissance, face au cycle du sous-développement. Nous allons investir de façon radicale dans l’éducation, dans l’agriculture, dans la recherche, dans les équipements marchands, l’eau, l’électricité afin que leur prix à bon coût pour compétir avec les autres pays de la sous-région. Une fois au pouvoir, nous allons créer un Conseil présidentiel de l’Investissement. Améliorer l’environnement des affaires. Lever tous les obstacles liés à l’investissement. On a des pistes de solution face à nos problèmes qui sont connus. L’emploi des jeunes fait partie de nos préoccupations. Le Mali aura plus de 20 millions d’habitants d’ici 2025. Un citoyen bien formé est un citoyen responsable. L’éducation est l’arme de construction massive. L’éducation est l’arme de construction massive. Un lycée technique et professionnel dans chaque cercle du Mali.
Je me battrai pour que le financement du secteur privé soit, recrée un autre type de rapport avec les associations des banques. L’Etat stratège que je veux sera un Etat engagé, et non un Etat spectateur. Les incantations ne suffisent pas. Nous avons d’énormes capacités. Un arrière-pays comme le Mali, ne peut pas ignorer les infrastructures de transports. Nous devons avoir des capacités de stockage de nos marchandises. Nous allons rallonger la piste de l’aéroport de Sikasso, de Tombouctou. Organiser le commerce, parce que tout le monde ne peut pas faire le tout en même temps. Le grossiste doit rester grossiste, le détaillant, détaillant etc. Notre politique doit être assis sur notre géographie.
Les infrastructures, le capital humain, le marché, la main d’œuvre qualifiée et à moindre coût… », a déclaré Modibo Sidibé.
LE PRESIDENT DU DIRECTOIRE DU REAO
Prenant la parole, à la suite de Modibo Sidibé, le président du REAO, Houd Baby, séduit par les déclarations de l’ancien Premier Ministre, a déclaré ceci : ‘’J’ai en face de moi le président de la République qu’il faut pour le Mali. Si ça ne tenait qu’à moi seul, je dirais que vous savez tout sur le Mali, sur nos difficultés qui ne sont pas surmontables…’’
Mossadeck BALLY, vice-président du REAO : ‘’On a un système éducatif à terre, beaucoup de cadres seront très mal formés.
Il n’y a pas dans ce pays un bon électromécanicien ; de bons techniciens de bâtiment… Mais si vous voulez recruter des juristes, des géographes, des sociologues…vous aurez autant de personnes que vous souhaitez. Par exemple, l’hôtel Salam où nous nous trouvons, est en rénovation/extension. Je suis triste de vous apprendre que 80% des gens qui travaillent sur le chantier sont étrangers. Parce qu’il n’y a pas la main-d’œuvre qualifiée au Mali.
La privatisation de l’Aéroport de Bamako. Il faut que Modibo Sidibé prenne l’engagement qu’au lendemain de son élection à la magistrature suprême, il privatisera l’Aéroport International Modibo Kéita de Bamako Sénou.
Le temps politique, importé de l’occident, n’est pas adapté à notre société. Alors question : Comment Modibo Sidibé va s’y prendre pour concilier le temps politique et le temps économique ?
Comment rebâtir une armée inexistante ? Comment reconquérir le Nord et le Centre qui sont en train de nous échapper ?, s’est interrogé Mossadeck BALLY, promoteur d’établissements hôteliers et vice-président du REAO.
LES REPONSES DE MODIBO SIDIBE
« …l’Etat post-colonial a atteint ses limites. Il faut aller à un véritable dialogue inclusif pour les réformes institutionnelles indispensables. Si nous voulons enjamber, il faut un dialogue national. Pour l’efficacité de l’administration, les affaires saines. La bureaucratie chinoise travaille pour les entreprises chinoises. La bureaucratie doit faire autant.
Il nous faut une administration d’élites, je n’ai pas peur de le dire. Le Système Faguibine dans la région de Tombouctou me fascine plus que l’Office du Niger, parce qu’on y produit bio sans aucun kg d’engrais.
Je crois au Mali. Il est important pour nous aujourd’hui que les élections se tiennent à date, dans la transparence.
Le pouvoir en place pense que le dialogue souverain et inclusif que nous réclamons sera une sorte de conférence nationale bis dont les résolutions les déposséderont de leur pouvoir. Non, ce n’est pas de cela que nous voulons.
Il faut un processus de sortie de crise à la malienne, les autres vont nous accompagner. Le pouvoir en place doit rassurer les Maliens. Ce qui n’est pas le cas.
Le socle de la gouvernance, c’est la démocratie, la sécurité, l’armée, la justice… qui constituent des questions pour l’ensemble de la nation. L’aménagement du territoire fait partie de la vision stratégique. Sans politique forte, sans une bonne politique d’industrialisation, la croissance tant souhaitée ne servira à rien, parce que nous avons une croissance démographique qui bouffe les 2/3 de notre croissance économique. Il faut maintenir longtemps nos filles à l’école», a conclu le président Modibo Sidibé.
Daba Balla KEITA
Source: Nouvel Horizon