«Après moi, le déluge», cet adage sied bien au comportement du président Ibrahim Boubacar Keïta (IBK). Après avoir pris ses quartiers à Koulouba, l’homme n’a pas tardé à montrer son vrai visage de destructeur du tissu politico-économique et social de notre pays, devenant ainsi méconnaissable. Il n’a ménagé aucun effort pour répondre à l’espoir qu’a suscité son plébiscite (77,66%), en 2013. Il est l’homme d’État qui dit une chose et son contraire. «Je ne négocie pas avec des hommes armés». La suite est connue de tous.
Malgré la situation très critique de notre pays, le président IBK n’en a cure. Il saute d’un avion à un autre comme s’il est le président d’un pays normal. Cela fait presque trois mois que les enfants maliens, l’espoir d’une nation, ne partent pas à l’école. Et chaque jour que Dieu fait, des populations civiles aussi bien que militaires tombent sous les balles des hommes sans foi ni loi.
Sous le poids des augmentations des prix des produits de première nécessité décidées unilatéralement par des commerçants, les chefs de famille ne savent plus à quel saint se vouer. Le chômage frappe de plein fouet les diplômés dont certains n’ont trouvé d’autres refuges que dans la drogue, le vol, l’alcool… La spoliation des paysans de leurs terres de culture continue de plus belle. Bref, le Mali est un navire sans capitaine.
Ce qui est grave et inadmissible, c’est le silence de cimetière du chef de l’Etat malien face à la situation scolaire. On a l’impression qu’il ne se sent pas concerné par l’avenir des enfants de son pays. Ce comportement d’IBK ne surprend guère des femmes et des hommes avertis de notre scène politique. Ils disent qu’il est toujours dans sa logique de tuer les compétences maliennes dans le but de préparer sa progéniture à prendre le pouvoir un jour dans un pays dépourvu de cadres valables. Ils rappellent sa fameuse déclaration, dans les années 1990, quand il disait que: «Nous vous commandons, nos enfants viendront commander vos enfants s’ils ne vont pas à l’école».
Aujourd’hui, il ne fait l’ombre d’aucun doute que ce schéma se poursuit avec cette crise née de la volonté du gouvernement de Dr Boubou Cissé de sacrifier une autre génération de Maliens à l’image du tout puissant Premier ministre du chantre de la démocratie, Alpha Oumar Konaré.
Ce bras de fer, engagé par son gouvernement avec les syndicats d’enseignants, menace dangereusement l’année scolaire. Alors que les élèves des pauvres ne sont d’autres que des victimes expiatoires de la mauvaise gouvernance du système IBK, mais dont les principaux bénéficiaires sont les membres de sa famille. Ils en profitent à travers des marchés juteux et surfacturés sur le dos du citoyen lambda.
En un temps record, ils ont bâti des fortunes colossales sur le dos du peuple malien. Ils sont passés par des surfacturations comme mode opératoire pour se faire les poches. Maintenant, il ne reste plus qu’à confisquer une partie de notre territoire en passant par l’accaparement des terres.
On le sait, cette mauvaise gestion du pays a été intelligemment montée pour faire profiter la bourgeoisie compradore que les vrais faux démocrates ont mis en place à partir de 1992. Il n’est un secret pour personne qu’elle est parvenue par le tripatouillage des textes à maintenir le peuple dans une situation de précarité dont ils tirent toujours les ficelles pour mieux piller les caisses de l’État.
Aussi, faut-il le dire, les massacres des populations ne disent plus rien à IBK. Tous les jours, des tueries sont opérées dans nos villages sans qu’il ait une réaction de la part de nos dirigeants. Ils sont insensibles à ces morts de citoyens considérés comme de seconde zone. Ce qui compte pour eux, c’est la satisfaction des vœux des criminels de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA), mais aussi les avantages qu’eux-mêmes se sont taillé aux dépens du peuple.
En attendant la création de milliers d’emplois promis par le président IBK, les jeunes noient leur désespoir dans l’alcool, la drogue, le vol, le viol. L’insécurité grandissante dans nos villes est en partie liée à cette fausse promesse électorale de 2013.
Malheureusement, face à ces urgences, Ibrahim Boubacar Keïta (IBK) reste encore sourd et muet au cri de détresse de son peuple.
Yoro SOW
Source l inter de Bamako