Après les avocats, les magistrats grévistes se fâchent contre le président de la Cour suprême qui, selon le Syndicat Autonome de la Magistrature (SAM) et le Syndicat Libre de la Magistrature (SYLIMA), a donné un avis soutenant que la grève des magistrats serait illégale. Les deux syndicats ont, dans un communiqué conjoint publié le vendredi 05 octobre, dénoncé cet avis du président de la Cour suprême qu’ils considèrent comme une prise de position en faveur du gouvernement, alors que, précédemment, cette même Cour soutenait le contraire, lui rappellent les grévistes.
Déterminés à défendre leurs doléances jusqu’à satisfaction, quelles qu’en soient les conséquences, les responsables du Syndicat Autonome de la Magistrature (SAM) et du Syndicat Libre de la Magistrature (SYLIMA) se disent déterminés à faire face au complot ourdi contre l’institution judiciaire et dans lequel le président de la Cour suprême et le Premier ministre sont accusés de souffler dans la même trompette, comme le laisse croire un communiqué conjoint des deux organisations syndicales de magistrats.
Cependant, précisent-ils, le mouvement de grève a atteint une phase déterminante « où seul un sens aigu de responsabilité et aussi et surtout l’exigence incontournable de dignité de tous sont souhaités », dans ledit communiqué, rendu public suite à l’avis de la Cour suprême qui soutient que la grève illimitée des magistrats est illégale.
Les responsables du SAM et du SYLIMA, s’indignent que les manœuvres se multiplient et commencent même à revêtir des formes plus préoccupantes.
Le SAM et le SYLIMA dénoncent la prise de position par la Cour suprême
Les responsables syndicaux des magistrats ne décolèrent pas contre le président de la Cour suprême qui soutiendrait que leur grève est illégale. « Outre la velléité affichée et assumée par le gouvernement de la République du Mali de tenir en laisse le pouvoir judiciaire, le président de la Cour suprême a décidé de s’allier à l’exécutif et semble soutenir, dans un avis donné par l’auguste Cour, que la présente grève des magistrats serait illégale quand bien même que nous avions soutenu le contraire », ont écrit le SAM et le SYLIMA, dans leur communiqué conjoint.
Pour les magistrats grévistes, cet avis de la Cour suprême ne vise qu’à cautionner la volonté du Premier ministre de réquisitionner certains magistrats. Aussi, précisent-ils que ledit avis : « est fortement regrettable en ce que non seulement les conditions requises pour user de la réquisition ne sont pas réunies dans le cas de l’espèce, mais aussi et surtout, pour ce faire, le président de la Cour suprême est revenu sur un premier avis émis par la chambre consultative de la section administrative de la Cour suprême », précisent-ils pour défendre la légalité de leur grève et aussi relever que la Cour suprême s’est fendu de deux avis contradictoires.
Avant de clore, les deux syndicats ont promis de prendre toutes les dispositions pour faire échec à ce qu’ils qualifient de complot contre l’institution judiciaire.
En tout cas, ces magistrats grévistes semblent plus que jamais déterminés pour la réussite de leur combat. Au gouvernement de chercher une solution rapide pour éviter toutes violations des droits des personnes détenues.
Il est important de noter que les deux syndicats ont rencontré le chef de l’Opposition, l’Honorable Soumaila Cissé en fin de la semaine dernière. Celui-ci a déploré que le gouvernement n’ait pas eu de solution, malgré les 72 jours de grève illimitée. Le président du parti de la poignée de mains a aussi invité le gouvernement et les grévistes de passer par le dialogue pour avoir une solution définitive à ce problème.
Boureima Guindo
Source: Le Pays